ADEMA-PASJ : Les femmes du parti demandent à AOK et à Soumeylou de clarifier leurs positions

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Qui veut voyager loin ménage sa monture, dit-on. C’est fort de cet adage que lors de leur Forum national tenu le samedi dernier au CICB,  les femmes de l’ADEMA ont interpellé l’ancien Président de la République Alpha Oumar Konaré (AOK) et l’actuel ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, Soumeylou Boubèye Maïga, afin qu’ils clarifient objectivement leurs positions par rapport à leur appartenance ou non au parti.

Dès la fin de son mandat en 2002, le Président Alpha Oumar Konaré aurait assujetti sa caution à l’actuel Président de la République plutôt qu’au candidat de son parti, à l’époque, Soumaïla Cissé. On connaît la suite : depuis lors, le plus grand parti du pays est confronté à des dissensions sans fin. Ce qui a poussé l’actuel ministre des Affaires étrangères à se présenter à l’élection présidentielle en 2007 sous le « manteau » de Convergence 2000. Mais au fur et à mesure qu’on s’achemine vers la date fatidique du 29 avril 2012, l’ancien Chef de l’Etat, Alpha Oumar Konaré, et le ministre Soumeylou Boubèye Maïga jouent un jeu flou qui rend confuses les femmes du parti de l’Abeille.  C’est pourquoi elles souhaitent que ces deux personnalités se prononcent sur leurs positions respectives quant à leur appartenance ou non au parti. Un parti qui a permis à AOK d’être élu Président de la République et à Soumeylou d’être nommé ministre de la Défense et Directeur de la Sécurité d’Etat (au temps de Alpha) et actuellement ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine. 

L’homme d’Etat

Alpha Oumar Konaré sait qu’il a une dette envers l’ADEMA car s’il n’avait pas joué au « trouble-fête » en 2002, ce parti serait jusqu’à ce jour resté aux commandes du « navire Mali ». L’ancien Président Alpha Oumar Konaré doit donc se prononcer officiellement sur le choix du candidat de son parti, car que s’étant retiré de la vie politique, il continue de respecter l’exigence populaire qui veut qu’il soit le premier garant de la démocratie malienne. Il ne supportera donc pas un candidat dont les idéaux ne cadrent pas avec la lutte pour le renouveau démocratique. Enfin, Alpha n’a aucune raison objective de supporter un candidat autre que celui de son parti, sinon sa démarche ne sera pas du tout républicaine.

Une longueur d’avance

En politique, l’une des armes essentielles, c’est l’anticipation. Depuis plus de cinq ans, les dés étaient jetés et le « perchoir » (présidence) de l’Assemblée nationale confiée au candidat de l’ADEMA  ressemble à une stratégie mûrement réfléchie. C’est tout simplement une porte ouverte à Dioncounda Traoré, mais dont les autres clés ont détenues par Alpha Oumar Konaré, ATT et le ministre Soumeylou Boubèye Maïga. Il s’agit maintenant d’obtenir les garanties nécessaires pour passer à l’étape supérieure et mettre en route la machine qui permettre au candidat de l’ADEMA de se faire élire pour le Palais de Koulouba. On aura donc compris que les raisons de l’inquiétude des femmes du parti sont nobles et visent l’intérêt général, la cohésion et l’unité nationale au sein de leur formation politique. Mais ce « non choix », ou du moins cette position ambigüe de AOK et de Soumeylou, dénote un second revers du parti. A moins d’une catastrophe politique inattendue, il est certain que le futur Président de la République du Mali aura le soutien et la caution, voire l’aval et la bénédiction  de l’ancien Président Alpha Oumar Konaré : sur ce constat, on pourrait consulter tous les oracles qu’on veut.

La carte Soumeylou Boubèye Maïga

Pour les Maliens qui adorent le PMU, Soumeylou Boubèye Maïga est le « dernier atout en jeu ». En effet, très connu du public malien, l’actuel patron de la diplomatie malienne a été ministre de la Défense, Directeur de la Sécurité d’Etat  sous le régime d’Alpha Oumar Konaré qui, tout comme l’actuel locataire de Koulouba,  le considère comme l’une des personnalités les plus influentes du pays. Enfin, il présente le caractère  nécessaire qui ne rebuterait pas l’ancien Président de la République : il n’est pas facile à manipuler. Son poids  politique joint à la force de son « Association des amis de Soumeylou Boubèye Maïga » (ASMA) pourra aider le parti des Abeilles à « festoyer » au soir du 8 juin prochain, mais à condition qu’il clarifie sa position vis-à-vis des hommes et femmes du parti, surtout qu’il « en est le 5è vice-président, donc un poids lourd du parti. C’est dire que la balle est dans le camp de ces personnalités du parti, à moins qu’ils décident finalement de jouer à la « politique du singe », c’est-à-dire ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire. Mais comme dirait l’autre, « Wait and see » (Attendons pour voir) !

Paul N’guessan

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