Adema – Pasj et la présidentielle de 2012 :Que réserve la bataille des abeilles ?

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Pour le choix de son candidat à l’élection présidentielle de 2012, l’ancien parti au pouvoir, Adema – Pasj a élaboré un chronogramme qui insiste entre autres sur la nécessité d’une candidature interne et la recherche d’un candidat consensuel, l’obligation pour chaque militant de respecter le choix du parti. En gros, on retient que l’appel à candidature sera lancé ce 25 mai. Le 10 juin, c’est la date – limite de dépôt des candidatures. Le 2 juillet, le nom du candidat sera connu à l’issue de la réunion extraordinaire du Comité exécutif. Par la suite, ce dernier sera investi par la Conférence nationale.

A l’heure actuelle, on prête l’intention à quatre responsables de la Ruche de briguer la candidature au sein du parti. Dioncounda Traoré, Ibrahim N’Diaye, Sékou Diakité, Lancéni Balla Kéïta….Que réserve cette bataille des abeilles ? Quid de la cohésion et l’unité du parti ?

Dioncounda Traoré : l’heure de la vérité ?
2012 marquera certainement un tournant dans la vie de cet homme. Dioncounda Traoré, puisque c’est de lui qu’il s’agit est, depuis 2001, le président de l’Adema. Plusieurs fois ministres de la République, il est devenu à la faveur des élections législatives de 2007, la deuxième personnalité de notre pays.
Aux yeux de nombreux observateurs, il apparaît comme le candidat de compromis, voire de consensus eu égard à son passé de militant au parcours honorable et sa position actuelle au sein du parti. On se souvient que, lors du dernier congrès, c’est par la bénédiction du président ATT qu’il a été maintenu à la tête de l’Adema.

Pour ses partisans qui ont donné le ton à travers un collectif de clubs de soutien, l’heure de Dioncounda Traoré qui vient de fêter le 23 février dernier ses 69 ans, a sonné. Même si certains lui reprochent son manque de charisme, l’élu de Nara a toujours réussi à se hisser là où on ne l’attendait pas. Dioncounda Traoré aime dire qu’il n’a jamais refusé une mission du parti.

Ibrahim N’Diaye : il revient à la charge !

Jusqu’au 30 mars dernier, il était le numéro 2 du gouvernement dirigé par l’Inspecteur général de police, Modibo Sidibé. Il avait en charge le département de l’Emploi et de la formation professionnelle. Ibrahim N’Diaye ou Iba (né le 2 mai 1948 à Kayes) pour les intimes n’en est pas à sa première tentative. En 2001, alors maire du district de Bamako et président de l’Association des municipalités du Mali, il s’était porté candidat aux primaires avant de désister au profit du regretté Mandé Sidibé. Un club de soutien existe déjà en son nom et Iba est en train de prendre contact avec les structures du parti à la base. Secrétaire général, 2ème vice-président avant de devenir 1er vice-président du parti, Iba souffre aux yeux de ses détracteurs du manque de base politique. ‘’Chassé’’ de la commune VI, l’ancien maire du district a trouvé refuge à Kéniéba dans la région de Kayes.

Sékou Diakité : le jeune loup aux dents longues !
Parmi tous les prétendants à la candidature de l’Adema, il est le plus jeune puisque né le 19 juillet 1964 à Bamako. Cet inspecteur des finances incarne la nouvelle génération.

Secrétaire général de la section II du district de Bamako et coordinateur des sections du même district, Sékou Diakité est le 2ème vice président de l’Adema.

Il est, laisse-t-on entendre, handicapé par son âge et son manque de popularité. ‘’Monsieur le journaliste, Sékou Diakité a pleuré à chaudes larmes en public en Commune V lorsqu’on l’a accusé de rouler pour le Pdes. Je vous dis qu’un responsable, surtout un président ne pleure jamais en public, quelle que soit la gravité de la situation’’, nous a confié un responsable de la ruche. Mieux, à écouter de méchantes langues, l’ancien ministre du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées n’est pas un militant de première heure du parti.

En croyant en son étoile, Sékou Diakité semble persuadé qu’il a les épaules très larges pour porter les costumes du candidat du parti. Surenchère ou quoi ? Le report de sa déclaration de candidature au 21 mai prochain est hautement stratégique parce qu’elle intervient à quelques jours du démarrage du dépôt des candidatures.

Lancéni Balla Kéïta : ‘’le revenant qui veut se faire important !’’
Né en 1957 à Bamako, l’honorable Lancéni Balla Kéïta a été la première abeille, membre du Comité exécutif à déclarer sa candidature aux primaires. A l’époque sa démarche, qui avait consisté à envoyer sa déclaration de candidature à toutes les sections, a été jugée suicidaire pour la cohésion du parti. Par la suite, il a même été oublié. Mais, l’enfant de Nana – Kéniéba, ce petit village situé dans la commune rurale de Siby, maintient bel et bien sa candidature.

Diplômé de l’Ecole nationale d’ingénieur, Lancéni Balla Kéïta a été directeur général de l’AGETIPE -MALI. En 2001, il faisait partie des cadres de l’Adema qui ont suivi Ibrahim Boubacar Kéïta. C’est à ce titre qu’il devient dans le premier gouvernement formé par Amadou Toumani Touré, ministre de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire. Frustré par sa sortie du gouvernement, il quitte le navire du Rassemblement pour le Mali (Rpm) pour revenir à l’Adema. Son statut de revenant peut être un handicap.

Alpha Oumar Konaré : un arbitre dans le jeu !

Pour la recherche d’un candidat de consensus, l’arbitrage de la Commission des sages, dont Alpha Oumar Konaré est membre, serait nécessaire voire indispensable. Bailleur de fonds des abeilles, l’ancien président dit qu’il ne serait jamais un ancien militant. A la fin de sa mission à la tête de la Commission de l’Union Africaine, il avait soutenu que 2012 n’est pas son agenda. Alpha Oumar Konaré est un arbitre dans le jeu.

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