Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Adema qui, dans un passé récent, constituait la première force politique au Mali, est tombé bas lors des élections de 2013 (présidentielle et législative). De première force politique du pays, elle s’est retrouvée à la troisième place après le Rpm et l’Urd, suite à une division profonde née de ces élections. C’est pour tenter de recoller les morceaux et préparer les élections communales à venir que la direction du parti vient de créer une commission de conciliation dont la mission est de sillonner les différentes sections à travers le pays pour rencontrer les militants à la base, écouter leurs préoccupations afin de trouver une solution définitive à cette situation qui prévaut dans le Parti de l’abeille solitaire. Le coup d’envoi de cette initiative a été donné, samedi dernier, à la section VI de l’Adema au centre Olympafrica de Banankabougou.
Cette mission qui était dirigée par l’honorable Ahamada Sougouna était composée de Assarid Ag Imbarkawane, Moustaph Dicko, Boubacar Bah dit Bill, Ali Nouhoum Diallo, Iba N’diaye et plusieurs autres membres de la direction de l’Adema-Pasj.
Ce n’est pas par hasard que la section VI a été choisie par la direction du parti car elle constitue la section phare du parti de l’Abeille solitaire, selon les responsables du parti.
Pour l’occasion, la section VI a gagné le pari de la mobilisation, car le centre Olympafrica était empli comme un œuf.
Occasion pour les militants à la base et les responsables de leur parti d’échanger à bâtons rompus sur les problèmes que traverse l’Adema depuis l’élection présidentielle de 2013.
Mahamane Touré, secrétaire général de la section VI du parti, après ses mots de bienvenue, s’est réjoui de la grande mobilisation des militants de la section VI parmi lesquels, des militants de première heure qui avaient cédé au découragement.
Selon lui, les résultats obtenus par l’Adema, lors des élections dernières sont en deçà des attentes et loin de refléter la véritable force de l’Adema.
Une situation qui suscite des questionnements et des remises en cause, a-t-il indiqué.
Pour lui, c’est face à cette situation peu reluisante que dès la mise en place du nouveau bureau de la section VI, le 26 avril dernier, ils ont initié une tournée dans les différentes sous-sections de la commune VI pour écouter les militants, recueillir leurs préoccupations afin de les inclure dans un programme quinquennal.
Un programme qui met l’accent sur la formation des militants aux valeurs fondatrices du parti, la tenue régulière des réunions dans les différentes structures du parti, la mobilisation des ressources financières à travers le paiement des cotisations et la détention de cartes de membres par chaque militant. Mais aussi, et surtout, la préparation des élections communales et le choix des personnes qu’il faut à la place qu’il faut pour des postes électifs.
Selon Mahamane Touré, il faut le retour aux valeurs fondatrices du parti que sont l’engagement militant, le travail bien fait, le don de soi et la justice.
Enfin, il a appelé les militants à rester mobilisés pour refaire de l’Adema, la première force politique de la commune VI.
Et l’honorable Ahamada Sougouna d’expliquer que le parti Adema est dans une situation difficile car il s’est retrouvé de 55 à 16 députés à l’Assemblée nationale.
Ce qui prouve que les élections dernières (présidentielle et législatives) ont été un tsunami électoral pour l’Adema.
C’est pourquoi, dit-il, cette tournée a été initiée par le CE pour aller à la rencontre des militants à la base afin de savoir ce qui s’est réellement passé, identifier les problèmes pour tenter de les corriger ensemble. Car, c’est un parti où chaque comité à ses propres spécificités.
Pour lui, il s’agit de tirer les leçons et faire table rase de ce qui s’est passé. Puisqu’il faut aller au-delà des clans et clivages qui ont toujours constitué l’Adema.
Par ailleurs, l’honorable Sougouna a regretté que sur 55 sections, seule une dizaine ait réussi à rénover leurs bureaux. Ce qui explique le report du congrès du parti.
Lors de cette rencontre, plusieurs questions ont été évoquées par les militants. Notamment le choix pour le CE de rallier la majorité présidentielle, le silence de l’Adema sur la mauvaise gestion des affaires par le régime actuel, la prise de décisions par le CE sans consulter les militants à la base (le choix du candidat à l‘élection présidentielle, le ralliement de la majorité présidentielle…), la possibilité de faire virer l’Adema dans l’opposition…
D. Diama
