Si l’on croit des sources proches du Comité exécutif du Parti africain pour la solidarité et la justice, le congrès ordinaire, initialement prévu du 8 au 10 août prochain, a finalement été repoussé à une date ultérieure.
Selon nos sources, cette décision que le Comité exécutif a récemment prise est dictée par le report des élections communales. Le parti entendrait en effet se donner le maximum de temps pour mieux se restructurer en vue d’engranger de bons résultats lors des prochaines municipales. Pour ainsi dire que le renouvellement des différentes instances du parti se poursuivra le plus longtemps possible. Ceci semble d’autant nécessaire aux yeux du CE/Adema que le Pasj avait dégringolé lors des dernières élections présidentielle et législatives. En effet, arrivé 3ème au premier tour du scrutin présidentiel, le Parti africain pour la solidarité et la justice, première force politique d’alors, n’a récolté que 16 députés contre une cinquantaine sous la dernière législature.
Ces résultats sont, se rappelle-t-on, la conséquence de la désignation d’un certain Drame Dembélé comme candidat à l’élection présidentielle. Choix qui avait fini par désorganiser le parti avec le départ de plusieurs cadres valables, mais surtout à le désorienter. Autant dire que les enjeux du prochain congès sont très grands. Car, au delà même d’un simple renouvellement des organes dirigeant, l’Adema devra aller à une vraie refondation pour ainsi renouer avec ses valeurs, mais surtout les idéaux de ses pères fondateurs. Toute chose qui semble d’ailleurs très compliquée car, plusieurs de ces derniers ont aujourd’hui tourné le dos à la Ruche alors même que la jeune génération, censée assurer la relève, n’a pas appris grand-chose. En attendant, la bataille de positionnement lors du futur congrès continue son petit bon homme de chemin. Déjà, plusieurs candidatures sont annoncées pour briguer la présidence du CE, occupée à titre intérimaire par le Pr Tiémoko Sangaré, 3ème vice-président. Ce dernier qui ne cache pas sa volonté de se voir confirmer à ce poste, devra batailler dur contre deux autres membres du Comité exécutif, non moins membres de l’actuel gouvernement. Si aucun d’entre ces derniers ne semble pas jusque là se manifester de manière ouverte, l’un est semble-t-il déterminé à détrôner le président intérimaire, pendant que l’autre préférerait rester en embuscade, en espérant être le troisième larron de la bataille.
Il nous est revenu de sources proches du Comité exécutif que Dramane Dembélé, qui fut le porte-drapeau du Pasj lors de la présidentielle de juillet-août 2013, a dû réprimer ses ambitions. Sa volonté de prendre les rennes de l’Adema aurait en effet heurté une forte pression de certains ténors du parti qui l’auraient convaincu à se contenter pour le moment d’un poste de vice-président. Ce sur quoi plusieurs observateurs de la scène politique nationale conviennent, c’est que le futur congrès ordinaire est une occasion qui s’offre à ce parti de rebondir en réussissant sa refondation. A défaut, le parti pourrait sombrer de manière définitive car, il n’est nul besoin de rappeler que le Pasj travers la pire crise de son existence. Autant dire que le défi reste grand pour le parti, surtout que certains de ses responsables lorgner vers d’autres horizons.
Bakary SOGODOGO
