Dans le cadre des préparatifs des législatives, nous avons rencontré le candidat de l’Adema en commune III, Adama Sangaré, non moins maire du district de Bamako. Dans cette entrevue, il explique dans quel état d’esprit il abordera le second tour.
Le Prétoire : La Cour constitutionnelle vient de proclamer les résultats définitifs du 1er tour des élections législatives. Vous êtes au second tour avec une large avance sur votre adversaire du RPM. Dans quel état d’esprit allez-vous aborder le second tour ?
Adama Sangaré : Je rends grâce à Dieu. Par sa miséricorde nous venons d’arriver en tête à l’issue du 1er tour des élections législatives. Pour le second tour, nous nous préparons sereinement avec des remerciements très nourris vis-à-vis de nos partis amis, des associations et clubs de soutien. Nos sincères remerciements vont à l’adresse des populations de la commune III. Particulièrement la section III de l’Adema Pasj qui a su coordonner et mobiliser l’ensemble des électeurs qui ont voulu porter leur choix sur le candidat de l’Adema. Donc, c’est un sentiment de joie et de satisfaction parce que l’Adema, après 10 ans passés sans député ici, est au second tour pour conquérir l’unique siège de la commune III.
Quels sont les enseignements que vous tirez du 1er tour ?
On a enregistré un faible taux de participation au premier tour. Mais l’organisation administrative du scrutin était de qualité. Je ne pense pas qu’au niveau de la commune III il y ait assez de plaintes par rapport au scrutin. Toute chose qui honore d’une qualité meilleure. J’espère que les quelques erreurs décelées lors du premier tour seront corrigées afin que les électeurs puissent avoir davantage moins de problèmes pour le bon déroulement du vote.
Avez-vous constaté des insuffisances, si oui comment comptez-vous les améliorer pour réunir tous les atouts de votre côté afin de remporter l’élection ?
L’œuvre humaine est toujours imparfaite. On était 18 candidats, si vous voyez un peu les bureaux de vote tels qu’ils sont organisés, avoir 18 délégués pour contrôler dans un bureau, ce n’est pas chose aisée. Cela veut-dire qu’il y a des délégués qui viennent comme le maître et l’élève qui sont là, les assesseurs sont d’un côté avec le président de bureau, les délégués sont de l’autre côté. Les délégués n’ont pas accès au contrôle. A ce niveau, je pense qu’il faille améliorer cet état de chose afin que les délégués puissent contrôler la qualité des électeurs au même titre que les assesseurs et présidents de bureaux. Autre chose, l’animation dans les centres de vote. Dans les centres de vote, il y a certains regroupements qui ont tendance à influencer l’électeur au moment de son arrivée. Je pense que cela est une situation qui doit être corrigée afin que les présidents de centres puissent gérer la police en mettant hors du centre tout électeur ayant terminé son vote. Car cette situation a été signalée dans beaucoup de centres de vote. Au-delà de ça, je pense que la situation, d’une manière générale, a été bien gérée. A Bamako, il y a eu beaucoup moins d’incidents que lors des précédents scrutins.
A ce tournant décisif des législatives, les alliances comptent beaucoup pour remporter la victoire. Peut-on savoir vos stratégies d’alliance ?
Pour nous, la première alliance, c’est de mobiliser d’abord au niveau de la base de notre parti. Dans cette optique, nous avons fait une tournée au niveau de nos différentes sous-sections. Nous avons souhaité que les scores soient meilleurs. Nous sommes pratiquement en tête dans 80% des bureaux de vote. Nous pensons effectivement que nous allons renouveler ce score tout en l’améliorant. Car si ce score avait été amélioré dès le 1er tour, peut être que nous ne serions pas à un second tour. S’agissant des alliances, on a plusieurs alliés dont l’URD qui est un allié naturel de l’Adema. Mais la première alliance, c’est celle qui porte sur les hommes, c’est celle qui se fait avec les hommes. Les alliances sur le papier ont les limites, les reports des voix d’un candidat à un autre ont aussi des limites. Donc, s’il s’agit de faire des alliances, juste pour faire signature de papier, je ne pense pas que cela puisse porter fruit. Nous pensons qu’il faille nécessairement que nous soyons en contact avec l’ensemble des populations de la commune III. Puisque nous sommes restés avec elles 15 ans durant, nous, nous-nous connaissons assez pour améliorer notre score afin de remporter ces élections.
Il se raconte que plusieurs partis ont rallié votre challenger du RPM, cela ne vous fait-il pas peur ?
Non, nous gardons notre sérénité. Nous pensons que le premier résultat c’est ce que le parti doit lire après les résultats, puisque nous sommes à trois mois des élections municipales.
Nous respectons les alliés de notre challenger, mais nous faisons confiance en nos militants, amis, associations et clubs de soutien ainsi que tous ces anonymes. Qui, pour des questions de justice, selon eux-mêmes, ont souhaité porter leurs voix sur ma modeste personne représentant l’Adema
Un appel à l’endroit des populations de la commune III ?
Qu’elles sortent massivement le 15 décembre pour aller voter. Que les gens n’attendent pas midi pour venir voter. Malgré les mariages et baptêmes, que les gens se disent que le vote ne prendra que 30 à 45 minutes au maximum. Qu’ils acceptent de venir voter massivement leur candidat, pour qu’au soir du 15 décembre, nous puissions avoir le député de la commune III dans le camp de l’Adema /Pasj.
Interview réalisée par Oumar KONATE