La scission est (encore) consommée à l’Adema. Après les manœuvres du comité exécutif du parti visant à soutenir le président IBK à l’élection présidentielle, un groupe de responsables, dirigé par Dramane Dembélé, ancien ministre, se débarque de cette décision planifiée de longue date par le CE. Ainsi, Dramane Dembélé a déclaré sa candidature pour la présidentielle de juillet. Selon des sources proches du candidat, l’investiture du « candidat au nom du peuple Adema » aura lieu, le 25 mai prochain. C’est dire qu’après la candidature de Kalfa Sanogo, maire Adema de Sikasso, celle de Dramane Dembélé porte un sérieux coup à ceux qui ambitionnaient de faire porter la candidature d’IBK par toute l’Adema.
Une (autre) grosse perte pour IBK
Le président Ibrahim Boubacar Keïta n’aura pas le soutien des Partis unis pour la République (PUR), membres de la Convention des partis politiques pour la majorité présidentielle (CMP).
En effet, l’ancien ministre, Abdoulaye Amadou Sy, président des PUR, regroupant 11 partis politiques et alliés, a fait la révélation lors d’un point de presse, le samedi 12 mai dernier. Occasion pour le leader de ce regroupement politique de faire un appel solennel pour la candidature du président de la Convergence pour le développement du Mali (Codem), Housseiny Amion Guindo, ancien ministre de l’Education. «Nous sommes une coalition attachée à la démocratie pluraliste et aux valeurs d’un Etat de droit. Les PUR sont fondés sur la convergence de vue et animés d’une volonté de consolider les acquis et les réalisations obtenus aux élections du 28 juillet 2013», a déclaré Abdoulaye Amadou Sy. Selon lui, la question de la candidature unique à la CMP est un faux débat. «Nous ne sommes pas à la période du parti unique. On ne peut pas imposer à un parti de soutenir un candidat. Chaque parti est fondé pour la conquête du pouvoir. Les manœuvres politiques d’une coalition politique de soutien au président IBK ne marchent pas», précise-t-il. C’est pourquoi, les Partis unis pour la République veulent garder leur identité. «Nous lançons, aujourd’hui, un appel solennel au camarade Housseyni Amion Guindo, président de la Codem, qui est un parti membre des PUR à se présenter au scrutin présidentiel du 29 juillet 2018. Les PUR, composés de Codem, Mplus/Ramata, Madi, MPJS, MCRM, PJDD, ANC, PSDM, PDT, RCD et BMDT, sont convaincus que la candidature de Guindo au scrutin présidentiel prochain constitue un espoir pour les populations jeunes et moins jeunes de notre pays et aussi une aubaine souhaitée…», a-t-il affirmé.
Le fichier électoral en question
Le fichier électoral a été présenté le mercredi 16 mai dernier aux partis politiques. Pour cette année le pays compte huit millions quatre cent soixante-deux électeurs. Ce chiffre est reparti entre vingt-trois mille quarante un bureaux de vote. Ce document comporte le nombre d’électeurs, de bureaux et des centres de vote. Un fichier globalement satisfaisant selon les représentants de la classe politique. Toutes fois l’opposition émet des réserves. Selon l’opposition, comparativement à certains fichiers, ce dernier comporte beaucoup d’amélioration. Toutefois, certains membres de l’opposition déplorent le délai de dix jours impartis pour faire des radiations et bien auditer le reste du fichier électoral. Selon elle, ce délai est « insuffisant » pour corriger les lacunes du fichier. « Les cas qui ont été soulignés on aurait pu préciser dans le rapport que voilà il y’a des décès, et certains décès ont été retrouvés, même si le cadre juridique nous empêche de les enlever », regrette Baïdy Maguiraga membre de l’opposition. En réponse, la Délégation générale aux élections du Mali, DGE, réplique’« il n’y a pas de fichier parfait ». Selon les responsables de la DGE, ce document a été élaboré avec la participation de l’opposition et un dispositif a été mis en place pour éviter l’utilisation de la carte d’un électeur décédé. La DGE annonce également que les premières nouvelles cartes seront livrées le 5 juin et les dernières le 12 juin.
Mamadou Igor Diarra à la rencontre de la diaspora à Paris
L’ancien ministre des finances, Mamadou Igor Diarra a rencontré, le 13 mai dernier, les Maliens de la diaspora à Paris. Il était question de sa candidature à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain. Dans ce cadre, la question de la corruption, du gaspillage et des souffrances des émigrants ont été largement évoqués.
Au cours d’un grand meeting à Paris, Mamadou Igor Diarra a dévoilé son projet de société pour un Mali de paix et de progrès. Sa candidature, explique-t-il, a été la sollicitation de beaucoup de citoyens maliens et surtout du club des Amis de Mamadou Igor Diarra.
« La gouvernance au Mali devient la culture des vieux… », affirme-t-il. « Les vieux qui sont au pouvoir sont réellement fatigués et ne peuvent plus donner grande chose au Mali ».
Selon Igor, « nous ne pouvons pas dire qu’ils ne travaillent pas, mais reconnaissons quand même que la corruption a atteint le plus haut niveau au Mali. C’est cela tout le problème ». Mamadou Igor a promis à la diaspora qu’une fois au pouvoir, il veillera à régulariser le statut des migrants maliens afin que leur contribution au développement soit plus considérable, les souffrances qu’ils subissent en cours de route puissent diminuer voire cesser.
Concernant la situation des médias d’État, M. Diarra dira : « C’est Possible au Mali ». « Les Médias publics du Mali comme l’ORTM, l’Essor… sont ceux qui détruisent le Mali ». Comparés aux médias privés où des débats rationnels sont organisés entre les intellos du pays, les médias publics du Mali sont au service du parti au pouvoir
La Rédaction