Le consortium de la société civile pour l’observation du processus électoral est constitué d’associations telles que « SOS Démocratie », le « Réseau Plaidoyer et Lobbying » et la « JCI-Mali ». Pour l’accomplissement de cette activité, le consortium a bénéficié de l’appui technique et financier du NDI et de l’USAID.
Selon le coordinateur Demba Tounkara, le processus qui était prévu pour un mois s’est étalé sur trois mois. Un processus que le consortium a observé dans tous les cercles du Mali, excepté celui de Ménaka et les cercles de la région de Kidal. Aussi, il a observé la période de révision exceptionnelle de la liste électorale qui s’est déroulée du 1er au 28 février 2015.
Concernant les résultats du RAVEC, le coordinateur Demba Tounkara dira que la prévision chez les nouveaux majeurs sur toute l’étendue du territoire était de 1.701.997 personnes et 1.324.779 personnes omises, soit un total de 3.026.776 personnes à recenser.
Selon lui, le nombre de nouveaux majeurs (86.728 personnes) prévus dans la région de Sikasso était le plus élevé du pays. Une situation due au fait que la région de Sikasso est une zone d’agriculture caractérisée par l’afflux des jeunes ruraux.
Concernant les régions du nord, M. Tounkara a reconnu que le taux était beaucoup plus faible avec 45.729 nouveaux majeurs prévus à Gao et 57.790 à Tombouctou.
Cette situation s’explique aussi par le fait que ces zones ont été désertées à cause de la crise sécuritaire et économique. Ajouté aux facteurs climatiques qui ont aussi joué sur la bonne marche du processus d’enrôlement.
Pour M. Tounkara, sur une prévision de 3.026.776 nouveaux majeurs et omis, la phase d’enrôlement a enregistré 1.166.486 personnes soit un taux de 38,54%.
Le coordinateur du consortium n’a pas manqué de signaler quelques facteurs qui expliquent ce résultat. Notamment, les insuffisances liées à des lacunes au niveau technique : entre autres, des défaillances au niveau de certaines valises, le faible niveau de maitrise des outils par certains agents de saisie, le démarrage tardif des opérations dans certaines localités, la faiblesse de communication lors de la première phase d’enrôlement. Mais aussi, la problématique liée aux pièces d’état civil dans les zones rurales et le faible engouement des nouveaux majeurs à se faire enrôler.
Demba Tounkara a par ailleurs touché du doigt le cas spécifique de Koulikoro qui a enregistré le plus grand taux de réalisation en termes d’enrôlement. Toute chose qu’il explique par la proximité de certains quartiers périphériques de Bamako relevant administrativement de la région de Koulikoro. Sans compter le fait que Koulikoro a aussi accueilli beaucoup de personnes déplacées suite aux évènements du nord.
Le secrétaire général Samba Touré abondera dans le même sens. Selon lui, Koulikoro sert de dortoir pour Bamako.
Dr Badiè Hima, directeur résidant du NDI au Mali, a salué cette initiative des trois organisations de la société civile à travers un consortium. Pour ce qui est du cas de Koulikoro, il dira que certains quartiers périphériques de Bamako font partie de Kati.
En outre, le consortium se réjouie du report des élections communales et régionale recommande aux autorités compétentes (MATD,DGE,CENI) de procéder à une analyse judicieuse des données recueillies pour prendre en compte toutes les personnes recensées dans le fichier biométrique, d’identifier avec précision le nombre de nouveaux majeurs et omis non recensés, d’établir un fichier biométrique fiable et accepté par tous, d’élaborer un nouveau chronogramme pour les élections communales et régionales…
Aux partis politiques, il recommande de s’engager davantage dans la sensibilisation, l’information et la mobilisation de leurs militants pour la phase de pérennisation du RAVEC, de s’investir pour la bonne tenue des élections communales et régionales, d’œuvrer à l’obtention d’un fichier biométrique fiable. Aux organisations de la société civile, le consortium recommande de continuer la sensibilisation et l’information pour la phase de pérennisation du Ravec, de veiller à la prise en compte de tous les nouveaux majeurs recensés pour les élections à venir et aux partenaires techniques et financiers d’appuyer la prise en compte par l’Etat, les partis politiques et la société civile de tous les nouveaux majeurs pour les élections à venir. Mais aussi, de continuer à appuyer les OSC pour l’observation de la phase de pérennisation du RAVEC et du processus électoral dans son ensemble.
- Diama