Le secret semble d’ordre militaire et relèverait du sujet très sensible top secret défense puisqu’il est question de souveraineté nationale en tout cas en matière militaire pour la République du Mali dont les autorités ont signé mercredi un accord de défense ou de coopération militaire avec l’ex colonisateur, la France. Le flou total règne sur le dit accord dont la signature a déjà été repoussée pour des raisons inavouables.
Qui dit accord de défense doit déduire l’incapacité d’une partie à pouvoir assurer par ses propres moyens la mission régalienne pour ses forces armées de défendre en tout lieu et en tout temps la sauvegarde de l’intégralité du territoire de la République et pour le cas du Mali, la crise multidimensionnelle d’une gravité sans précédent est passée par là et l’on n’a pas besoin d’être un expert militaire pour comprendre que nos forces armées et de sécurité n’étaient pas préparées à la guerre contre le terrorisme; le raccourci est vite trouvé: la France profite t-elle de l’état de faiblesse criarde de notre pays, de son outil de défense pour nous imposer son “accord nouvelle génération”?
Pourquoi en sommes nous arrivés là?
L’avènement de la démocratie a été salutaire pour les libertés publiques, les droits de l’homme, la liberté de la presse, mais nous avons également assisté à un délaissement et un affaiblissement de l’outil de défense par manque de vision, de prévision ou par volonté délibérée de nos gouvernants successifs qui ont certainement minimisé les enjeux sécuritaires dans le septentrion de notre pays. De mémoire, et je voudrais que l’on me rectifie, il n’y eut aucune loi de programmation militaire après l’avènement de la démocratie; au bas mot, le Mali pouvait aligner dans les années 1980 une véritable force de frappe, une flotte d’une vingtaine d’avions de combats MIG 21 avec des pilotes excellemment formés car la doctrine militaire de l’époque était de pouvoir défendre les différentes frontières. Alors comment expliquer l’état de dénuement dans lequel nos forces armées et de sécurité se sont retrouvées ces dix dernières années? Sans doute par manque de volonté politique et au lieu d’anticiper en s’attaquant aux causes de l’insécurité, du narco trafic, de l’irrédentisme touareg, du terrorisme dans le septentrion, a voulu en circonscrire les conséquences, en un mot le laxisme d’état a failli nous coûter très cher.
Pour rappel, il existait déjà un accord de coopération militaire entre le Mali et la France signé le 6 mai 1985 du temps du régime du parti unique de l’UDPM (Union Démocratique du Peuple Malien) rendu public seulement…en 1990
Dans cet accord de coopération militaire technique Il s’agissait d’un traité sur la formation de l’armée malienne par l’armée française et qui ne prévoyait nullement une assistance militaire de la partie française en cas d’agression extérieure ou de troubles internes au Mali.
Au contraire, Il y est expressément spécifié, dans l’article 2 alinéa d, que les formateurs militaires français “ne peuvent, en aucun cas, prendre part à la préparation et l’exécution d’opérations de guerre, de maintien ou de rétablissement de l’ordre ou de la légalité” au Mali.
S’agit-il alors du toilettage de cet accord ou selon les termes employés par les experts d’un accord “nouvelle génération” qui vient fouler aux pieds et remettre en cause la souveraineté d’un état indépendant? La question mérite d’être posée eu égard au silence de nos autorités sur ce sujet gênant. L’ex Ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga avait bel et bien affirmé avant les événements de Kidal que l’accord en question allait être soumis à l’approbation de la représentation nationale et depuis, c’est le silence Radio qui suscite toutes les interrogations et inquiétudes du Peuple malien sur le contenu du dit accord et à juste titre car un déploiement permanent, tel qu’il est vraisemblablement prévu dans le nouvel accord va à l’encontre de l’histoire des relations militaires entre la France et le Mali et de l’accord de coopération militaire de 1985 entre les deux pays, stipulant explicitement l’impossibilité de déployer des unités constituées de l’armée françaises sur le territoire malien.
Selon un article du journal “le Monde” du 31 décembre 2013, il est dit, je cite:
« Paris agira selon ses besoins. S’il s’agit officiellement de mieux échanger le renseignement, cela n’ira pas jusqu’à informer au préalable les autorités maliennes des actions entreprises ». On y apprend également que la tutelle exercée par les militaires français sur les troupes maliennes sera pérennisée puisque des détachements français encadreront l’armée nationale, mais qu’en plus Serval pourra jouer le rôle de « force de réaction rapide » pour l’armée malienne. »
Formulé dans ces termes, il ne fait aucun doute que la France sera de fait toute puissante sur le territoire malien, sans complexe, la France annonce qu’elle va fouler aux pieds la souveraineté de l’Etat malien, déjà mise à mal par la situation à Kidal reléguant le Mali au rang de simple Colonie et non un État disposant de la plénitude de sa souveraineté!!!
On apprend de source bien informée que cet “accord nouvelle génération” fixe les modalités d’une coopération militaire entre les deux pays en prévoyant également des échanges d’informations relatives « aux vulnérabilités, risques et menaces à la sécurité nationale et régionale », des exercices conjoints, la mise à la disposition de Bamako de coopérants militaires français ainsi que des soutiens techniques et la «formation des membres du personnel malien par leur accueil ou leur admission en qualité d’élève ou de stagiaire dans les écoles de formation militaires françaises ou soutenues par la France ».
Ce nouveau partenariat de défense indique que la circulation des forces françaises « est autorisée sur tout le territoire » malien, « tout comme les manœuvres et exercices nécessaires à l’entraînement et conduite des activités, après autorisation préalable».
Et le document d’ajouter : « S’agissant des installations mises à disposition, ces installations peuvent être reprises par la partie malienne sous réserve de mettre à disposition une installation équivalente ».
Nul doute que la France vise également des intérêts géostratégiques notamment pour ce qui est de la base de Tessalit depuis les années post indépendance, ce que confirme d’ailleurs le doyen Seydou Badian Kouyate, base convoitée également par les USA pour avoir un contrôle sur la zone sahélienne sur fond de lutte anti terroriste.
Des voix s’élèvent de part et d’autre pour demander aux gouvernements malien et français de faire la clarté sur cet accord de défense et exigent que les parlementaires des deux pays ainsi que des représentants des forces vives à Bamako comme à Paris soient associés à un échange portant sur le contenu de l’accord pour un partenariat entre la France et Mali et la définition de perspectives à même d’apporter des réponses aux enjeux de paix et de développement et respectant la souveraineté du Mali.
En un mot, s’il n’y a rien à cacher au peuple malien, pourquoi l’accord de défense n’est pas soumis à l’approbation de la représentation nationale?
Nous le saurons bientôt , et seul l’intérêt supérieur de la nation doit être au dessus de tout dans cette histoire…
Sory Ibrahim Sakho
Docteur en droit Sarcelles France
Bien que la signature de cet Accord ait ete remise a plusieurs fois,
ceci n’a pas servi a la consultation des Representants elus et des Gardiens de la Souverainete Nationale afin que la Souverainete du pays
soit renforcee et non entamee.La Constitution Malienne ne donne a aucune Institution Nationale du pays le droit de retroceder une partie de la Souverainete Nationale.Il semble qu’on n’a pas eu recours a ces consultations importantes aupres de l’Assemblee Nationale.Cela ne signifie pas que la Constitution ait ete violee.Mais seuls les deputeset la Cour Constitutionnelles etaient habilitees pour dire que la signature pouvait avoir lieu et que notre souverainete etait respecteeDes echanges parlementaires visant a assurer le respect de la souverainete du Mali signifierait que l’Assemblee Nationale du Malietait impuissante a garantir cette souverainete.Mais avant tout,cet Accord doit etre publie car c’est une convention internationale qui concerne chaque citoyen,le civil comme le soldat
le hic est que ces accords sont signés dans un contexte d’opacité totale comme vous le reconnaissez dans votre analyse.IL revient aux forces politiques d’organiser la resistance.
Mr Sakho, le Mali n’a aucune souveraineté depuis quelque 2 ou 3 ans maintenant. La seule question qu’il faille poser est: EST-CE-QUE LE GOUVERNEMENT ACTUEL EST ENTRAIN DE PRENDRE DES MESURES POUR QUE NOUS RETROUVIONS NOTRE SOUVERAINETE DANS 5 OU 10 ANS? J’EN DOUTE FORTEMENT.
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