Accord de Ouagadougou : Vigilance et maintien de la présidentielle au 28 Juillet

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Bamako, le 20 juin 2013 à la résidence du chef de l`Etat par intérim. Le président Dioncounda Traoré a reçu les représentants des partis politiques au sujet de l`accord de Ouagadougou
Bamako, le 20 juin 2013 à la résidence du chef de l`Etat par intérim. Le président Dioncounda Traoré a reçu les représentants des partis politiques au sujet de l`accord de Ouagadougou

Les partis ADEMA, CNID, CODEM, MPR, PARENA, UDD et MIRIA saluent la signature de cette importante entente mais en appellent aux autorités pour l’organisation d’élections transparentes, justes et apaisées. Le président de la république par intérim, Dioncounda Traoré, après l’Urd (voir l’Essor de vendredi), a, tour à tour, reçu les responsables de l’ADEMA, du MPR, du CNID et de la CODEM jeudi et vendredi. Avec ces différentes personnalités, il a été question de l’accord de Ouagadougou et de l’élection présidentielle de juillet prochain.

 


Ces entretiens s’inscrivent dans l’esprit du partage d’information et d’échanges en vue de recenser les avis des responsables politiques sur la voie à suivre pour une sortie définitive de la crise. L’exercice se révèle d’autant plus utile qu’il a permis à chacun des responsables politiques de formuler ses préoccupations sur l’accord de Ouagadougou, mais aussi et surtout, ses remarques pour réussir une élection présidentielle qui devra servir de point de départ pour notre pays en matière paix et de cohésion sociale, mais aussi et surtout de développement.

Pour le président intérimaire de l’ADEMA, Ibrahima N’Diaye qui conduisait la délégation de son parti, ces entretiens constituent un exercice inédit dans notre pays. C’est pourquoi il a remercié le président Traoré qui, de son point de vue, ouvre ici une nouvelle page pour la jeune démocratie dans notre pays. Evoquant l’accord de Ouagadougou, il s’est dit confiant dans la volonté des plus hautes autorités d’aller vers une paix durable. Ibrahima N’Diaye a souligné la nécessité d’initier une campagne d’information sur le contenu de cette importante entente qui devrait définitivement sceller la paix. « Il y a un accord préliminaire qui a été signé. Il reste maintenant aux autorités à l’expliquer aux Maliens », a-t-il estimé.

Sur l’élection présidentielle, a-t-il indiqué, la position de l’Adema reste celle des autorités c’est-à-dire, la tenue du scrutin sur l’ensemble du territoire national. Cependant, le premier responsable de l’Adema n’a pas manqué d’attirer l’attention du gouvernement sur les défis qu’il faut relever pour une élection crédible et transparente. « Nous savons que tout ne peut pas être parfait pour une élection, mais l’essentiel est de faire en sorte qu’elle ne soit pas du tout contestable », a-t-il souhaité.

Ce n’est pas l’avis des responsables du MPR qui, au regard de la complexité du processus et des défis qui s’imposent, estiment nécessaire un report du scrutin de quelques jours. Le MPR salue l’engagement des autorités à organiser l’élection mais cet engouement ne doit pas faire oublier les problèmes d’organisation qui demeurent, a souligné Choguel Kokala Maïga, le président du parti du tigre. Le MPR, a-t-il rappelé, a toujours attiré l’attention des autorités sur les insuffisances dans l’organisation de l’élection présidentielle. « Il vaut mieux organiser une bonne élection quelque soit la durée au lieu de nous cantonner dans un fétichisme de date qui est de nature à précipiter les choses sans résultats conséquents. Certes il y a eu un accord, mais est-ce qu’on a les garanties du retour effectif de l’administration dans ces zones jadis occupées ? Comment le scrutin va-t-il se dérouler dans ses zones ? Toutes les dispositions sont-elles sont prises dans ces zones ? Voilà des questions qu’on doit se poser », a énuméré le président du MPR.

Me Mountaga Tall, le président du CNID-FYT, a conseillé la prudence vis-à-vis de l’accord de Ouagadougou. Beaucoup de questions restent encore non élucidées, a-t-il noté en estimant que l’accord préliminaire devra servir de canevas essentiel pour discuter des questions de fond pour l’instauration d’une paix durable dans notre pays. Le CNID-FYT est favorable au maintien de la date du 28 juillet pour l’élection présidentielle.

C’est aussi la position de la CODEM. Son vice-président, Inza Coulibaly, a réaffirmé le soutien du parti à la politique du gouvernement, avant de saluer la signature de l’accord de Ouagadougou dont, de son point de vue, le Mali est sorti gagnant.

Les rencontres se sont poursuivies avec les délégations du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) et du Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine (MIRIA).

La délégation du PARENA, reçue vendredi après-midi, était conduite par le président du parti, Tiébilé Dramé. «Nous avons échangé avec le président sur les efforts en cours pour une bonne fin de la transition. L’accord la signature de l’accord de Ouagadougou, les conditions sont créées pour le recouvrement de l’intégrité territoriale nationale. Le drapeau national, de même que l’armée malienne seront à Kidal », a expliqué le président du PARENA pour qui de gros efforts sont également en cours pour réussir l’élection présidentielle qui constitue une des missions fondamentales du gouvernement de la transition.

« Nous avons encouragé le président et l’avons exhorté à réunir toutes les conditions pour la tenue d’élections crédibles et transparentes. Au delà des encouragements du gouvernement, nous avons, sur la base des informations que nous disposons, soulevé nos préoccupations sur les listes électorales ou encore la distribution des cartes NINA. Il est nécessaire de résoudre toutes ses difficultés afin de répondre aux aspirations du peuple », a estimé Tiébilé Dramé.

Les délégations de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) et du Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine (MIRIA) ont été reçues samedi par le président de la République par intérim. Drissa Coulibaly, le secrétaire général de l’UDD, a expliqué avoir été rassuré par le président Traoré sur l’accord de Ouagadougou et la tenue du premier tour de l’élection présidentielle le 28 juillet.

« L’UDD a réaffirmé sont soutien à l’Accord de Ouagadougou qui est un accord préliminaire qui ouvre la voie au retour vers la normalité institutionnelle. Le Mali a toujours été un pays de dialogue qui est quasiment institutionnalisé à travers les hommes de caste », a commenté le responsable de l’UDD qui a annoncé que son parti ira aux élections.

La délégation du MIRIA était conduite par le président du parti, le Pr Mamadou Kassa Traoré. « Le président nous a reçu pour nous informer du contenu de l’accord de Ouagadougou que nous avons accueilli avec soulagement en tant qu’accord préliminaire de sortie de crise et de retour à la normalité. Nous avons également souhaité la vigilance pour éviter les erreurs du passé », a indiqué le président du MIRIA qui a réitéré son soutien au gouvernement et sa volonté de participer à la réussite des élections.

L. DIARRA

Be. COULIBALY 

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