Il est de coutume de dire que le poisson pourrit par la tête .Si tant est que cette maxime prévaut de nos jours, il urge donc de mettre instamment le holà à certaines pratiques qui jurent grandement avec les nobles mœurs républicaines.
Koulouba peut –il être un cas d’école au point de générer des émules émancipés dans les départements ministériels ? Pas si sûr. Mais ce qui est certain, c’est qu’un cas de conscience pourrait bien se poser au president Ibrahim Boubacar Keïta qui à bon droit et en vertu de la foultitude de pouvoirs à lui conférés par la fonction présidentielle, a jeté son dévolu sur des collaborateurs à même de l’aider dans sa noble et exaltante mission. On s’en doute, à l’épreuve du choix, il eut certes des grappes d’appelés, mais à la suite d’une rigoureuse sélection darwinienne, il eut peu d’élus. A ces derniers ,il dût rappeler le rôle qui est le leur, à savoir, une meilleure gestion des affaires publiques qui passe inéluctablement par la libération des énergies positives , l’éclosion des idées , la justesse des décisions , l’affinement de la réflexion pour atteindre, in fine , le rayonnement tant attendu par les millions de maliens . Voilà le décor; l’envers du décor, lui, donne le tournis. Pas pour le président IBK qui en sait, peut être, peu, mais pour les inconditionnels des marches du palais qui n’en savent que davantage. L’absentéisme, puisque c’est de cela qu’il s’agit, mine ou continue de miner le temple du pouvoir. Crever aujourd’hui l’abcès reviendrait, tout simplement, pour certains barons juchés sur le mirador de Koulouba à enfourcher leurs grands équidés. Mais le phénomène est tel qu’il faut le décrier d’autant que le modus operandis est bien connu. Ainsi, en le combattant c’est tout le Mali , IBK en premier, qui s’en sentira mieux .
En effet, bien d’usagers du palais ou de simples travailleurs mitoyens de ce haut lieu du pouvoir en sont arrivés à la conclusion que le palais ne grouille, donc ne vit que lorsque le président IBK est dans ses murs. Le ballet incessant dans les marches et les couloirs et le silence solennel qui règnent dans les gigantesques bureaux témoignent ainsi de la présence pesante du maître des lieux .Un instant qui semble interminable pour certains de ses collaborateurs qui cachent mal leur désir de liberté. Ce qui les réduit en véritables feux follets lorsque les gyrophares de la police nationale scintillent en direction de l’aéroport de Bamako Sénou. Parmi ceux-là qui tournent le talon, figurent des conseillers, heureusement pas tous et des chargés de mission qui portent bien leurs noms lorsqu’on les rencontre dans certains recoins de la capitale ou à l’intérieur du Pays.
Vu l’ampleur de la tâche à Koulouba, on n’en est que trop choqué. Cependant, une criante évidence saute à l’œil cyclonien. Koulouba regorge de compétences avérées, des cadres qui cumulent des années d’expériences. Sauf que pour des raisons partisanes ou par ostracisme politique, ceux–ci arrivés au pouvoir, peinent à exorciser une certaine ankylose physique et un engourdissement annihilant toute réflexion du fait d’une décennie d’attente au pied du mont koulouba. Cependant, on ne dire autant sur le dernier carré d’IBK qui reste besogneux à souhait.
Le secrétaire général de la Présidence, Toumani Djimé Diallo, même gagné par une sélénite apparente sue quotidiennement des cordes tout autant que le directeur de cabinet du Président de la République, Mohamed Alhousseyni Touré, un autre chantre de l’efficacité et de la discrétion .Avec eux, d’autres collaborateurs anonymes tout aussi compétents et dévoués que leurs mentors. C’est dire que les férus de ’’ l’Ecole buissonnière ‘’ sont à démasquer loin de l’épicentre du palais, donc à quelques bureaux près où l’on pense être oublié par le chef qu’on ne voit presqu’à la Télé au même titre que le Malien beta pour faire notre cette anecdote d’un ancien collaborateur du président Alpha Oumar Konaré. Pour tout dire, la conscience professionnelle doit rester le ferment du serment à servir dignement le Pays. Quitte à venir au bureau à 6 heures pour en sortir à 20 heures comme le font déjà d’autres agents de l’Etat.
Pour le Mali , il n’y a rien de trop .Le diagnostic étant ainsi posé , il revient donc au président de la République , Ibrahim Boubacar Keïta de mieux s’imprégner des réalités du palais , au besoin, faire une intervention à cœur ouvert, différente du lifting usuel , pour enfin extirper du système ces cadres prompts à se mettre en congé de la République, le temps du séjour du Président hors du Pays . Avec le bon sens, vu l’urgent et l’éventail des difficultés du Pays, peut-on raisonnablement prétendre à une récréation présidentielle ? Que nenni ! Sauf à être apôtre de cette nouvelle vacance du pouvoir qui est loin d’être constitutionnelle.
Amadou SANGHO
Arrêtez de décrier ce que vous ne savez pas. Les collaborateurs du Président souffrent en silence: plus de 3 semaines sans carburant, pas de contrats de travail pour bon nombre, plus de 8 mois sans salaire, pas de logement d’astreinte ou de fonction, pas de véhicule de service ou de fonction, retard ou pas frais de mission, la sécurité sous des escaliers à l’étranger, pas même de bureau ou de simples outils de travail!Tandis que de hauts responsables de la Présidence se la coulent allégrement: week-ends à Dakar ou Abidjan aux frais du contribuable malien!, travaux farfelus de rénovation du bâtiment neuf du secrétariat général de la Présidence juste pour gagner quelques ristournes; et honteusement on fait croire aux Maliens que c’est le bureau d’ATT détruit par Sanogo!
Donc comme tout fonctionnaire malien, conseillers et chargés de mission vont chercher leur pitance ailleurs. Mettez d’abord les gens dans les conditions minimales de travail avant de leur exiger un rendement optimum.
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