Alors que l’opposition continue de contester les résultats de la présidentielle, le gouvernement s’engage dans l’organisation des élections législatives. Le Conseil des Ministres a adopté, mardi dernier, un projet de décret portant convocation du collège électoral, à l’occasion de l’élection des députés à l’Assemblée nationale. Une option qui n’est pas de nature à favoriser notre démocratie, selon Aboubacar Sidiki Fomba, mandataire national du candidat Mamadou Oumar Sidibé.
Après la présidentielle, le gouvernement malien fixe le cap sur les législatives. A la faveur du conseil des Ministres tenu mardi, 28 août sous la présidence du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, il a été adopté un projet de texte portant convocation du collège électoral.
Dans le projet de texte, le collège électoral est convoqué pour le dimanche 28 octobre 2018, sur toute l’étendue du territoire national. La campagne électorale, à l’occasion du premier tour, est ouverte le samedi 06 octobre 2018 et close le vendredi 26 octobre 2018.
Un second tour aura lieu le dimanche 18 novembre 2018 dans les localités où aucun candidat ou liste de candidats n’aurait obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, précise le communiqué.
La campagne électorale à l’occasion du deuxième tour est ouverte le lendemain de la proclamation des résultats définitifs du premier tour et close le vendredi 16 novembre 2018.
Aboubacar Sidiki Fomba, mandataire national du candidat Mamadou Oumar Sidibé ne partage pas la vision du gouvernement. Pour lui, convoquer le collège électoral dans ce contexte de grande contestation de l’élection présidentielle avec les mêmes instruments, dans les mêmes conditions est de nature à catalyser la situation qui peut être considérer comme un mépris pour notre système démocratique. « La mission assignée au gouvernement actuel était d’organiser l’élection présidentielle en la matière et par respect au principe démocratique, il démissionne pour laisser place au nouveau gouvernement, même si les membres doivent être reconduits. Ou peut-être la convocation du collège électoral a pour objectif de dissuader les mouvements en cours ou intimider le président dans son choix pour le gouvernement », s’interroge-t-il.
«Nous avons plutôt besoin d’unir tous les fils de ce pays pour une solution durable. L’orgueil, la vanité constituent des obstacles. Pour une fois, acceptons une conférence nationale qui décidera d’une feuille de route pour sauver et le pays et notre démocratie», a lancé M. Fomba.
Selon lui, dans le contexte actuel, le consensus demeure la meilleure alternative.
Bréhima Sogoba