Le ministre d’Etat, ministre l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye MAIGA, lors de l’émission Mali Kura Taasira 2, a déclaré que « la prorogation de la transition n’a jamais été un objectif ». Selon lui, elle a été imposée par les circonstances.
Le ministre Abdoulaye MAIGA, pour l’une des rares fois, s’est prononcé sur le ‘’léger report’’ de l’élection présidentielle prévue initialement les 4 et 18 février 2024. Plus de trois mois après, les nouvelles dates qui devraient être fixées par le gouvernement après échange avec l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) se font attendre.
La situation fait douter plusieurs responsables politiques, à l’image du candidat du Yelema, Moussa MARA, désigné lors du dernier congrès du parti.
«Dans le budget d’État de 2024, on a enlevé le budget des élections. Si le budget d’État est l’illustration chiffrée des décisions politiques, cela voudrait dire que la décision politique de nos autorités est de ne pas organiser les élections en 2024. Nous avons besoin que nos autorités nous fixent un cap en la matière», a déclaré Moussa MARA, estimant par ailleurs que personne n’a intérêt à ce que la transition ne réussisse pas ses missions. «Si elle échoue, c’est tout le Mali qui aura échoué», dit-il.
Le ministre Abdoulaye MAIGA tente de rassurer en affirmant que l’adoption d’une nouvelle Constitution exprime déjà la volonté des autorités d’aller au retour à l’ordre constitutionnel.
« Son adoption annonce le retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il insisté. Autre preuve de bonne foi est la décision, selon lui, du gouvernement de se consacrer uniquement à la tenue de la présidentielle en laissant le soin au Président qui sera élu de tenir les autres consultations électorales.
« Nous voulons un retour à l’ordre constitutionnel sécurisé et apaisé. Dans cet exercice, nous faisons la différence entre la vitesse et la précipitation. C’est vrai, il faut aller vite, bien et surement, mais il ne faut pas précipiter pour ne pas engendrer des chaos et des tensions », a déclaré le ministre d’Etat.
Il a expliqué que le ‘’léger report’’ avait été décidé à cause de certains défis qu’il faut impérativement résoudre. Parmi lesquels, ‘’la prise en otage ‘’ des bases de données du RAVEC par le prestataire IDEMIA, une entreprise française.
« Sans base de données, il n’y a pas d’élection », a indiqué le ministre MAIGA, en soupçonnant l’entreprise IDEMIA de faire « volatiliser » les données. Heureusement, dit-il, ceux-ci sont des réalités à prendre en compte.
En dépit du doute des hommes politiques, il a affirmé que tous les moyens de l’Etat étaient déployés pour faire face aux défis techniques.
« Nous allons travailler d’arrache-pied pour que le délai de la transition soit respecté. La prorogation de la transition n’a jamais été un objectif.
Cette décision a été imposée par les circonstances », a déclaré le Colonel Abdoulaye MAIGA, soutenant que leur souhait le plus ardent est de tenir les élections le plus rapidement possible.
« Mais entre le choix et la réalité, il y a une grande différence », a-t-il souligné, rappelant que l’actualité sur le terrain n’était pas envisagée avec les groupes armés signataires de l’Accord devant jouer un rôle capital dans la sécurisation des élections qui ont décidé de s’attaquer à l’Etat.
PAR SIKOU BAH