Abdoulaye Idrissa Maïga lors de la présentation de la DPG à l’Assemblée nationale

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« Les différentes grèves que le pays a connues, ces temps-ci, dénotent d’un certain malaise dans la société malienne »

Hier, lundi 12 juin 2017, le Premier ministre malien, Abdoulaye Idrissa Maïga, chef du gouvernement a présenté sa Déclaration de Politique Générale (DPG) devant les députés dans la salle Modibo Keïta de l’Assemblée nationale du Mali. C’est un document de 33 pages qui comporte quatre axes majeurs portant sur le parachèvement accéléré de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, l’apaisement du climat social, la satisfaction des besoins se rapportant au programme présidentiel d’urgences sociales et l’adaptation de la diplomatie malienne aux ambitions du Mali en relation avec les questions aussi bien régionales, sous régionales qu’ internationales. « Ces quatre priorités répondent, pour nous, à des préoccupations fondamentales de notre pays », a précisé le premier ministre. Souhaitant la paix au Mali, Abdoulaye I Maïga a fait savoir que le gouvernement a décidé d’envoyer d’ici au 30 juin au plus tard, une mission de bons offices dans les régions de Kidal, du Delta Intérieur et de la Boucle du Niger. Par ailleurs, il a souligné que les différentes grèves que le pays a connues, ces temps-ci, dénotent d’un certain malaise dans la société malienne.

Les travaux étaient présidés par le président de l’hémicycle, l’honorable Issaka Sidibé, en présence des membres du gouvernement et de nombreuses autres personnalités. Les débats autour de cette DPG auront lieur le jeudi 15 juin prochain au sein de la représentation nationale.

« Le contexte actuel de notre pays est profondément marqué par le terrorisme, la criminalité, le trafic d’armes, de drogues, le trafic de tout genre et la recrudescence du banditisme urbain et périurbain. Notre pays a connu des crises sécuritaires répétitives qui ont affecté les efforts de paix, de sécurité et de développement », c’est par ces mots que le chef du gouvernement, Abdoulaye Idrissa Maïga a commencé son allocution. Avant d’ajouter que le présent document de Politique Générale s’inspire du mandat du Président de la République, lequel se décline en quatre axes essentiels. Il s’agit de parachever la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ; l’apaisement du climat social ; la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales et l’adaptation de la diplomatie malienne aux ambitions du Mali en relation avec les questions aussi bien régionales, sous régionales qu’internationales. Selon lui, ces quatre priorités répondent à des préoccupations fondamentales du pays. S’agissant du premier axe, le premier ministre a indiqué que la paix est un gage de développement. « Pour lutter efficacement contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, le Gouvernement mettra un accent particulier sur le renforcement des capacités en renseignements,  la formation en vue d’une meilleure maîtrise de la conduite des opérations, la conduite des opérations de terrain, la dotation en moyens de défense appropriés comme le lui imposent ses obligations régaliennes de protection de la terre de nos ancêtres, l’acquisition d’équipements militaires adaptés à nos besoins, d’armes et de minutions ainsi que le renforcement des capacités opérationnelles sur le terrain et la réhabilitation ou la construction d’infrastructures pour l’exploitation optimale des matériels et des équipements militaires », a-t-il dit.

Bientôt la création d’une Direction Générale de la Police Scientifique

A l’en croire, le Gouvernement se focalisera sur les moyens opérationnels du cadre de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, la création d’une Direction Générale de la Police Scientifique et Technique mais également l’opérationnalisation du Centre d’Analyse et de Fusion du Renseignement, la mise en place des centres de crise au niveau des Directions Générales de la Police Nationale, de la Gendarmerie Nationale et de la Garde Nationale sera effective. « Ces mesures vont conduire progressivement au retour de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, plus particulièrement en assurant un retour visible de l’administration à Kidal et l’installation des structures de l’Etat dans la nouvelle région de Taoudenit. Le Gouvernement développera une approche nationale en trois Temps et trois Actions fortes : Action « Kidal » ; Action « Delta du Niger » et ; Action « Boucle du Niger ». Dans ce cadre, le Gouvernement a décidé d’envoyer d’ici au 30 juin au plus tard, une mission de bons offices dans les régions de Kidal, du Delta Intérieur et de la Boucle du Niger. L’objectif ultime de cette mission de bons offices est de rendre effective la présence de l’Etat à Kidal, de contribuer à stabiliser le Centre et surtout de consolider davantage le vivre ensemble », a-t-il dit. Concernant le deuxième axe, le chef du gouvernement a fait savoir que les différentes grèves que le pays a connues, ces temps-ci, dénotent d’un certain malaise dans notre société, nécessitant une approche nouvelle pour aller de l’avant. « De ce point de vue, le Dialogue Social sera le fil conducteur de toutes les actions que les différents ministères auront à mener dans le cadre de l’apaisement du climat social. Ce dialogue social nous a déjà permis d’obtenir, soit un accord, soit la levée des mots d’ordre de grèves des agents de la justice, de la santé, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des affaires étrangères », a rappelé le chef du gouvernement. A ses dires, l’objectif primordial du dialogue social voulu par le Gouvernement est d’encourager un consensus entre les principaux acteurs du monde du travail pour résoudre les questions économiques et sociales importantes, promouvoir la bonne gouvernante, favoriser la paix et la stabilité sociale et stimuler l’économie. Il a signalé que le Gouvernement organisera une série de conférences sociales dont une table ronde sur la problématique salariale ; une table ronde sur l’éducation ; une table ronde sur la santé et une table ronde sur l’enseignement supérieur. Aux dires de l’orateur, le Programme Présidentiel d’Urgences Sociales est un vaste chantier du Président de la République, qui vise à réduire de façon significative les inégalités dans l’accès aux services sociaux de base pour la période 2017-2020. Il est essentiellement basé sur les secteurs de l’eau, de la santé, de l’énergie et les Pistes rurales. Par ailleurs, le Gouvernement a pris l’engagement de procéder à l’érection de 12 Centres de Santé Communautaire en Centres de Santé de Référence, de 6 Centres de Santé de Référence en Etablissements Publics Hospitaliers de 2ème référence, de 4 Établissements Publics Hospitaliers de 2ème référence en 3ème référence. En plus, dit-il,  925 km de pistes rurales seront construites ou réhabilitées dans les régions de Koulikoro, Sikasso et de Mopti dont 400 km pour faciliter l’accès des vergers de mangues en toute saison dans les zones de Yanfolila et de Sikasso. 445 km de pistes pastorales seront réhabilités et 330 km de pare-feu aménagés. Sur le point du renforcement de la présence du Mali sur la scène internationale, le premier ministre a indiqué que le Mali a toujours joué et joue encore un rôle important dans les relations internationales. A l’en croire, le Gouvernement intensifiera ses efforts qui seront résolument tournés vers le renforcement de l’action diplomatique pour garantir la paix et la sécurité, la mobilisation des partenaires bilatéraux et multilatéraux ainsi que de tous les maliens pour une participation active à l’effort de développement national. « La Conférence des Ambassadeurs qui se tiendra courant 2017 en fixera les jalons pour une meilleure promotion de l’intégration africaine, de la protection des intérêts économiques et de celle des maliens vivant à l’extérieur. Cette dynamique est d’ailleurs confortée par l’ouverture de nouvelles Missions Diplomatiques et Consulaires que nous nous attelons à rendre plus visibles cette année », a-t-il dit. Les actions du Gouvernement porteront, dit-il, au cours de la période 2017-2018, sur la relecture de la carte diplomatique, la promotion des maliens aux différents postes, au sein des Organisations Internationales, régionales et sous-régionales ; la tenue de la 11ème Conférence des Ambassadeurs et Consuls généraux ; le renforcement de la sécurité juridique de la diaspora malienne etc. « les dotations budgétaires mobilisables au titre de la Déclaration de Politique Générale ont été estimées à 2 201,164 milliards de FCFA contre 1 682,829 milliards de FCFA en 2017. Ces dotations couvriront l’ensemble des cinq secteurs intervenant sur les quatre axes prioritaires du Gouvernement. Le secteur des « Infrastructures et Production » bénéficie de la plus grande part, avec 32,0% des dotations prévues. Il est suivi de celui du « Développement social et culturel », avec 29,5% contre 23,0% pour le secteur de « Souveraineté ». Les secteurs du « Développement Durable » et « Macroéconomie et investissement » se situent respectivement à 9,8% et 5,8% », a précisé le premier ministre. Enfin, le PM a lancé un appel à l’opposition aussi bien qu’à la majorité présidentielle à la mobilisation pour le stabiliser le Mali.

Après la lecture de la DPG par le PM durant plus d’une heure de temps, la majorité, à travers le groupe Adema Pasj et l’Opposition, à travers le groupe VRD ont donné leurs impressions. Ainsi, le groupe parlementaire VRD à travers l’honorable Mody Diaye veut décortiquer le document d’ici le jeudi avant tout commentaire. Par contre, Issa Togo du groupe Adema a donné déjà son quitus pour cette DPG. Selon lui, le programme d’urgence est consistant et selon lui, le PM a apaisé le climat social en si peu de temps.

Aguibou Sogodogo

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