Abandon du référendum constitutionnel : ATT sur les traces d’Alpha Oumar Konaré ?

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Les présidents de la République se suivent et se ressemblent. Dans le cadre de la révision constitutionnelle, le président ATT est en train de suivre les pas de son prédécesseur Alpha Oumar Konaré. Au bout du trajet, il renoncerait à la tenue du référendum constitutionnel de 2012.

Au cours de son second quinquennat, le président Alpha Oumar Konaré a initié une révision constitutionnelle. De 1998 à 2001, l’initiative présidentielle a suivi tout le processus souhaité pour l’organisation d’un tel projet. Les concertations, fora, tables rondes, séminaires ont été organisés à tous les niveaux, impliquant les différentes forces vives de la Nation. Après ces échanges, un projet de révision a été élaboré et adopté par le Gouvernement, puis déposé sur le bureau de l’Assemblée Nationale le 22 octobre 1999. Là-bas aussi, le texte a fait l’objet d’examen approfondi. Les avis des personnes ressources appartenant à diverses catégories socio-professionnelles ont été recueillis par les députés. C’est après ces échanges que l’hémicycle à voté le projet de loi portant révision constitutionnelle, sous le no 0054/AN-RM du 21 juillet 2000.

Depuis ce quitus du Parlement, des voix se sont levées pour protester contre la tenue du référendum. La consultation référendaire était prévue le 23 décembre 2001. A l’époque, les détracteurs évoquaient l’empressement, l’inopportunité ou l’entêtement du président Alpha Oumar Konaré. Mais curieusement, depuis le début du processus de la révision constitutionnelle jusqu’à 42 jours de la tenue du scrutin référendaire (12 novembre 2001), le président Alpha n’a été saisi par aucune corporation sur les dispositions du projet de loi constitutionnelle, ni sur le projet adopté par l’Assemblée nationale.

Lors de son discours d’ouverture de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux le 12 novembre 2001, le président Konaré a expliqué le bien-fondé de la révision constitutionnelle. Depuis, les sirènes des forces vives du pays contre la révision ne cessaient de s’amplifier. En bon démocrate, le président Konaré a su écouter son peuple, en mettant tout simplement en veilleuse le référendum du 23 décembre 2001. Donc, tout le projet a basculé entre son discours du 12 novembre et la date du référendum du 23 décembre 2001.

 

Faut-il rappeler que le thème de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux de 2001 était : «Rôle et la responsabilité du juge dans le processus électoral».

11 ans après, le président ATT est en train de suivre le même cheminement. Il a même retenu pour 2011, à virgule près, le thème de 2001 de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux. En effet, celui de 2011 est : «Rôle du juge dans la réussite du processus électoral».

 

Par ailleurs, les contestataires du référendum d’avril 2012 sont mieux organisés que ceux de 2001. Si en 2001, le président Konaré n’a été saisi par aucune corporation à 42 jours du scrutin, par contre, à 5 mois déjà du référendum de 2012, le président ATT, quant à lui, a été saisi par le Collectif «Touche pas à ma Constitution» qui lui a adressé une lettre ouverte.

Dans cette lettre, des associations démocratiques, partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, lui demandent de renoncer à  la tenue du référendum du 29 avril 2012.  

 

ATT tendra-t-il une oreille attentive à ce Collectif et au peuple malien. En d’autres termes, suivra-t-il les traces de son prédécesseur Alpha Oumar Konaré en renonçant à «son» référendum ? Les jours ou mois à venir nous édifieront.

Ahmadou MAÏGA

 

 

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