A propos du référendum constitutionnel : Me Tall confirme la division du Mouvement démocratique

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Au cours de sa traditionnelle présentation de vœux de nouvel an à la presse hier à la Maison de la presse, le président du Congrès national d’initiative démocratique (Cnid/Faso yiriwa ton), Me Mountaga Tall a été on ne peut plus clair à propos du référendum et son couplage avec le 1er tour de la présidentielle d’avril prochain : « Pour une question aussi importante, la démocratie veut que la parole soit donnée au peuple souverain et que nul n’a le droit de l’empêcher de s’exprimer dans le respect des  règles démocratiques. La fixation de la date d’un référendum relève de l’exécutif, c’est une prérogative constitutionnelle qui le stipule ». Du coup le président Tall se démarque de certains de ses compagnons du mouvement démocratique, qui tentent d’empêcher la tenue du référendum.

Le président du Cnid/Fyt, Me Mountaga Tall a, comme à l’accoutumée, présenté le 10 janvier 2012 ses vœux de bonne année à la presse malienne. C’était à la Maison de la presse, en présence de plusieurs membres du comité directeur du parti. Comme c’est de coutume, à la suite de la présentation des vœux, le président du Cnid s’est prononcé sur l’actualité brûlante : le référendum, la présidentielle, l’école, le Nord, etc.

Parlant du référendum, il a expliqué que le débat est en cours. « La révision constitutionnelle doit se poursuivre dans la sérénité et dans le respect des positions adoptées aussi bien par les partisans du ‘oui’ que du ‘non’. Force est cependant de constater et de regretter qu’une certaine opinion voudrait empêcher la tenue même du référendum. Nous pensons que pour une question aussi importante, la démocratie veut que la parole soit donnée au peuple souverain et que nul n’a le droit de l’empêcher de s’exprimer dans le respect des règles démocratiques ».

Une position qui tranche avec celle affichée par les organisations du Mouvement démocratique, notamment la Coordination du Mouvement démocratique (Comode) au sein de laquelle se trouve pourtant le Cnid association. Sur la confusion que cela peut créer dans les esprits, Me Tall explique : « Nous avons dit il y a longtemps qu’il ne faut pas confondre le parti Cnid/Fyt avec le Cnid association. Les deux entités ont des visions différentes ». C’est dire qu’à l’instar de l’Adéma/PASJ, le parti Cnid se démarque de la Comode dans son combat visant à empêcher coûte que coûte la tenue du référendum constitutionnel.

Me Tall désavoue Younous Hamèye Dicko

S’agissant du couplage du même référendum avec le 1er tour de la présidentielle, le 29 avril prochain, Me Tall s’est aussi démarqué de Younous Hamèye Dicko, coordinateur du GPS (Groupe des partis solidaires) dans lequel figure pourtant le Cnid/Fyt. En effet, le coordonnateur de ce regroupement de 45 partis politiques, le Pr. Younouss Hamèye Dicko, s’y sert pour s’opposer au couplage des deux consultations électorales.

Au cours d’un point de presse, animé à la même Maison de la presse, le Pr. Dicko indiquait que le couplage du référendum avec le 1er tour de la présidentielle est illégal. « On ne convoque pas le même collège électoral à la fois pour un référendum et une présidentielle. La loi ne le dit pas », avait-il expliqué. Mais pour Me Tall, « la loi n’est pas violée. La fixation de la date d’un référendum relève de l’exécutif. C’est une prérogative constitutionnelle qui le dit. Alors pourquoi en vouloir à cet exécutif s’il est dans ses prérogatives ? »

C’est dire que les partis qui composent le GPS ne sont pas tous d’accord avec son coordonnateur sur cette question. Avant Me Tall, Choguel Kokalla Maïga s’était désolidarisé de la position de Pr. Dicko.

Abdoulaye Diakité

LE RESTE DE L’ACTUALITE VU PAR Me TALL

Code

Sur le code des personnes et de la famille, nous disions en janvier 2011 que « le droit, si humaniste soit-il, peut-il et doit-il être imposé comme une camisole de force à une conscience populaire qui le trouve étranger à ses convictions les plus ataviques ?

Rappelons-nous de Denis Fustel de Coulanges qui écrit à ce propos : « la famille n’a pas reçu ses lois de la cité… le droit n’est pas l’œuvre d’un législateur ; il s’est au contraire imposé au législateur. C’est dans la famille qu’il a pris naissance ».

Nous avons alors souhaité que « sa relecture donne lieu à un dialogue fructueux entre les perspectives sociales modernistes et nos valeurs sociétales identitaires et que de cette synthèse soit générée et l’homme nouveau malien, la femme nouvelle malienne, la famille nouvelle malienne, un peuple nouveau malien, fidèle à ses origines et inventeur de son avenir ».

Comment donc ne pas nous réjouir en constatant qu’un large consensus a présidé à l’adoption du code en seconde lecture après dix-sept années de péripétie parlementaires.

Insécurité

L’insécurité resurgit très fortement dans notre Septentrion et au-delà. Cette situation n’est acceptable à aucun égard. Il appartient à l’Etat, tout en veillant à la préservation de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire national d’assurer, au besoin par la force, la sécurité des biens et des personnes. L’Etat, partout sur le territoire national, doit être présent, exercer son autorité et assumer ses fonctions régaliennes. Aucun compromis n’est acceptable sur ce point.

Hivernage

L’hivernage n’a malheureusement pas été à la hauteur des attentes. Des poches importantes de déficit céréalier existent. Cette situation, au-delà de la nécessaire solidarité, nous impose aussi une grande capacité d’anticipation et de gestion. Notre gouvernement, sous le leadership du chef de l’Etat a su, il n’y a pas si longtemps géré des situations plus difficiles. Nous savons que nous pouvons donc lui faire confiance.

Amo

La question de la solidarité a été posée l’année dernière avec la mise en œuvre de l’Assurance maladie obligatoire (Amo) qui n’a pas été acceptée par tous pour des raisons tenant plus à l’approche choisie qu’à la pertinence du projet. Nous souhaitons que les discussions continuent dans l’humilité afin que ce projet, soit non seulement accepté par tous mais surtout soit transformé en couverture médicale universelle.

Ecole

Notre école tente, tant bien que mal, de se ressaisir et repartir sur des bases solides. Mais doit-on pour autant occulter la légitime angoisse des élèves et étudiants en raison d’années académiques au rythme incertain ? La question de l’école qui perdure depuis trois décennies doit être au cœur des prochaines campagnes électorales en termes de propositions réalistes et pertinentes à formuler par les candidats.

Elections

Nous abordons ainsi la question des élections générales de 2012 que nous souhaitons justes, transparentes, régulières, voire conviviales. Les élections sont particulièrement ouvertes et seront sans aucun doute les plus disputées du Mali depuis 1992. Quelques bonnes âmes, pas forcément au fait de la chose politique confondent sciemment ou pas, les résultats d’élections législatives tenues il y a cinq ans dans les conditions dénoncées par tous avec les élections présidentielles à venir. Que nul ne s’y trompe : une élection présidentielle au suffrage universel  direct est un contrat entre un homme, porteur d’une espérance, et un peuple. Le nôtre est suffisamment averti pour faire son choix dans la transparence. Ce choix devrait alors, pour le confort de notre démocratie et notre honneur, être accepté par tous. Pour ce qui nous concerne au Cnid/Fyt, il me plait de porter à votre connaissance que le candidat de notre parti, sera solennellement investi le dimanche 15 janvier. Avec des militants et sympathisants déterminés, une stratégie électorale élaborée, un programme à la fois réaliste et attractif nous nous sommes donné les moyens de nos ambitions. Et nous croyons en la victoire inch’Allah !

A. D.

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