A propos du dialogue : Soumaïla Cissé prône la sincérité

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Soumaila Cissé

Le chef de file de l’opposition a profité de sa traditionnelle présentation de vœux aux militants de son  parti, Union pour la République et la démocratie (URD), pour appeler à un dialogue ‘’franc et sincère’’.

 

« La situation actuelle de notre pays oblige notre parti à redoubler d’efforts afin de faire face aux nombreux défis. Notre détermination, l’engagement des jeunes et des femmes nous ont permis de tenir tous nos engagements statutaires. C’est le lieu de vous réitérer mes félicitations pour une campagne électorale réussie grâce à l’engagement de toutes les sections du Parti, de l’intérieur aussi bien que de l’extérieur, sous la houlette dynamique de nos directeurs régionaux de campagne et l’engagement de nos différents partenaires. Bien sûr, que vous avez bel et bien gagné la dernière élection présidentielle. Mais dans un système de fraude généralisée », rappelle Soumaïla Cissé, ajoutant que ce ne sont pas les voix qui comptent, mais ceux qui comptent les voix.

La retraite organisée par le BEN de l’URD les 9, 10 et 11 novembre 2018, à Sélingué, a fait des propositions concrètes, adoptées lors de la 9ème  conférence nationale, pour permettre à notre pays de sortir de l’impasse, souligne-t-il. «Ce sont des propositions pour le Mali. Nul n’a le monopole de l’amour pour le Mali. Nul n’a le monopole du patriotisme».

Depuis 2013, la situation sécuritaire, économique et sociopolitique de notre pays s’assombrit d’année en année. « Et pourtant nous avons toujours dénoncé avec vigueur toutes les insuffisances, toutes les dérives du régime en place, hélas sans succès. Les populations assistent impuissantes à la dislocation des fondements de notre nation. Tous les patriotes convaincus reconnaissent que notre pays s’enfonce chaque jour davantage dans une crise multiforme sans aucune perspective de sortie. Ainsi, des grèves et manifestations se suivent pour dénoncer: qui, la vie chère, qui, la violation de la Constitution, qui, le projet de découpage territorial, qui, le projet de loi d’entente nationale, et bien d’autres encore… »

« Notre pays a donc urgemment besoin de nouvelles propositions, d’autres perspectives, d’autres raisons d’espérer. Notre pays a besoin de réformes. Il faut se dire la vérité, toute la vérité, simplement la vérité et rien que la vérité. Aujourd’hui, il est de notoriété publique que depuis le 1er janvier 2019, la digue est rompue à Koulongo, au Mali, portant préjudice à Yirgou, chez nos voisins. Il faut que le régime dise la vérité, toute la vérité, simplement la vérité et rien que la vérité », a analysé le président de l’URD.

Pour sortir de la crise actuelle, notre pays a besoin, propose-t-il, de larges concertations entre toutes les forces vives de la Nation. « Il y a plus de 5 ans que l’opposition a constamment réclamé et continue de réclamer, sans succès, un dialogue politique et républicain. Un véritable dialogue national inclusif autour des maux dont souffre notre pays. En face, nous avons eu droit au mutisme d’abord, puis, à de l’improvisation sans contenu. Pire, nous avons eu droit à la répression aveugle des marches pacifiques. Le régime a délibérément, en guise de réponse, violé le droit constitutionnel de manifester, violé les libertés démocratiques. Le dialogue ne peut être brandi partout comme un éventail, un paravent, un faux argument… »

Pour lui, le dialogue politique doit être sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent. « Un vrai dialogue est la forme achevée de l’adhésion à des principes démocratiques et républicains. En plus de l’écoute, de l’exigence d’honnêteté et de respect mutuel, le dialogue doit être direct, franc, loyal et basé sur la bonne foi. Un dialogue où la main tendue est ouverte, généreuse et visible.  Un dialogue aux contours bien définis sous l’égide de médiateurs avertis et objectifs. Je prends l’engagement que, quelle que soit la forme du dialogue, je prendrai les décisions qui vont uniquement dans l’intérêt du Mali, dans le sens de l’avenir de notre pays et du bien-être de nos concitoyens. Les conflits intercommunautaires du Centre du pays ont ainsi créé une menace sans précédent, susceptible de rejaillir sur toute la sous-région ouest-africaine… »

Zan Diarra

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