Depuis la chute du régime dictatorial du général Moussa Traoré, notre pays se bat pour non seulement consolider les acquis démocratiques mais aussi et surtout pour mettre tout en œuvre en faveur du rayonnement de cette démocratie acquise dans le sang.
L’actuel locataire de Koulouba dont le mandat arrive à terme, a fait savoir à la face du monde qu’il n’entreprendra aucune action qui puisse mettre en péril ce joyau politique acquis au prix d’énormes sacrifices. Il a promis de céder le pouvoir une fois son mandat arrivé à terme. Et le chef de l’Etat n’a pas manqué d’occasions, pour préciser qu’il n’entamera quoi que ce soit qui puisse entraver notre processus démocratique. Malheureusement, certaines personnes , opportunistes de 1er degré , sans foi ni loi s’entêtent de lui demander de prolonger son mandat pour parachever ses œuvres, comme si ATT était le messie tant attendu, l’homme sans lequel le Mali ne connaîtra pas de lendemain meilleur. A ces vendeurs d’illusion qui gravitent autour de lui, il y a lieu de mentionner Ousséini Guindo, président du parti Codem (convergence démocratique pour le Mali), qui, dans la parution le lundi dernier du journal Procès Verbal, a jugé opportun qu’ATT prolonge son mandat au delà de 2012 afin de rendre le fichier électoral controversé plus fiable. Mieux, son parti, la CODEM se battra pour obtenir la prolongation du mandat d’ATT jusqu’en 2014.De tels propos venant de la part d’un leader politique est impardonnable. Surtout que son parti depuis un bon moment essaye de se faire une place de choix sur l’échiquier politique malien. Aujourd’hui avec un ministre au gouvernement, et des députés à l’assemblée nationale, ce parti entend faire parler de lui. Au moment où les autres partis s’affairent à préparer activement les échéances électorales, c’est le moment qu’il a choisi pour détourner l’attention des autres sur une cause perdue. La crédibilité de l’homme laisse à désirer. Il n’a pas manqué d’audace en trahissant IBK en 2007 lors des présidentielles pour basculer dans le camp d’ATT, quand bien même on sait qu’ IBK est pour beaucoup dans son lancement dans la politique. Si la CODEM n’a pas la capacité et les moyens de briguer la magistrature suprême en 2012, qu’elle laisse les autres préparer sereinement cette échéance au lieu de créer la zizanie pour les divertir. La question du fichier électoral bien qu’elle soit un sujet crucial n’à rien à voir avec la prolongation du mandat d’ATT. Cette question trouvera sa solution d’ici les élections futures, parce qu’aucun parti digne de ce nom n’ira aux élections sachant que l’actuel fichier électoral n’est pas fiable. Même parmi les missions confiées au nouveau premier ministre Mme Mariam K Sidibé, figure l’organisation des élections. Tous les observateurs de la scène politiques sont unanimes que le fichier électoral est controversé et il y a lieu de trouver une solution d’ici les élections. La mission à laquelle Ousséini Guindo doit s’atteler c’est de décrier le fichier et non de se battre pour une prolongation du mandat du président. Cette velléité de prolongation du mandat pouvait être comprise si elle venait des proches du président qui en ont fait un cheval de bataille, mais vu la position ferme de leur mentor, se sont pliés à sa décision. Pour un président de parti soucieux de soumettre son programme à la population, il est insensé de dire de tel propos, car cela ramène à dire que son parti n’a pas d’ambition politique sauf à faire de la figuration sur la scène politique. Dès lors, les militants de ce parti doivent adopter d’autres mesures, car leur président se contente de faire de la figuration et non de chercher à exercer le pouvoir.
Soumaila T Traoré