A propos de la COPAM : La grande confusion

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24 heures après la réunion de crise qu’ont tenue les responsables de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam), c’est toujours la grande confusion quant aux résolutions qu’elle a accouchées, notamment le sort réservé aux sieurs Hamadoun Amion Guindo et Adama Traoré. Si pour les uns, ils n’ont pas été pour le moment débarqués, pour les autres, c’est déjà chose faite et leurs successeurs seront connus le vendredi prochain.

Younouss Hamèye Dicko, membre Copam

C’est dans une atmosphère très tendue et sous haute surveillance policière que s’est tenue la réunion de crise de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam) ce mardi 4 septembre 2012 au quartier du fleuve. Les débats ont été tellement houleux entre les protagonistes que la réunion s’est achevée tard dans la nuit. Déjà, on avait pu se faire un avant-goût au cours de la journée du mardi où pendant que certains annonçaient la rencontre pour le soir, le président de la Copam, Hamadoun Amion Guindo (joint au téléphone) expliquait qu’il n’avait pas convoqué une réunion. Patati-patatras, la réunion a finalement eu lieu au siège de la CSTM qui sert aussi de siège pour la Copam. C’est dire que la réunion a été finalement imposée au président Guindo par certaines composantes de l’organisation comme on va le constater par la suite.

En effet, les 20 membres du bureau de la Copam étaient tous là, du moins ceux qui n’étaient pas là étaient représentés, selon nos sources. Faut-il rappeler que la Copam est constituée de 4 entités : le Rassemblement populaire pour la défense de la patrie (RPDP), le Mouvement populaire du 22 mars (MP-22), l’Alliance pour la démocratie et la République (ADR), et la Convergence patriotique pour la défense du Mali (Copadem). Donc tout le monde était là et les initiateurs de la rencontre avaient même dans leur escarcelle un huissier pour la réalisation du PV. A l’entame de la réunion, quand l’huissier en question a été présenté, le président Guindo se serait opposé au principe. Et comme l’huissier s’entêtait à rester dans la salle, le président Guindo a fait appel à la police pour veiller sur la rencontre. Finalement l’huissier a été obligé de quitter les lieux. C’est en ce moment que les débats ont été engagés. Il s’agissait de faire l’état des lieux de la vie de l’organisation et tirer les conséquences. Les échanges ont été parfois violents entre les protagonistes et la réunion s’est finalement achevée très tard dans la nuit. Certains parlent de 22 h.

Au sortir de la réunion, nous avait pu joindre le président Guindo qui nous expliquait qu’aucune mesure d’exclusion n’a été prise à l’endroit de qui que ce soit et que la réunion a tout juste recommandé qu’un nouveau règlement intérieur soit élaboré dans un bref délai auquel les gens vont se conformer. Cette position n’est pas loin de celle d’un responsable du MP-22 en l’occurrence Nouhoum Kéita. Bien que n’ayant pas participé à la rencontre et dans l’attente du compte rendu des mandatés, il nous a expliqué hier que contrairement à ce que disent les gens, Hamadoun Amion Guindo n’a pas été débarqué. Il a indiqué qu’à la Copam, le principe de la présidence tournante est acquis et que le nouveau règlement intérieur déterminera de la conduite à tenir pour le futur.

Cette version des faits est différente de celle soutenue par le chargé de communication de la Copam, Dr. Bokary Diallo, membre du Rassemblement populaire pour la défense de la patrie (RPDP). Selon lui, la réunion a décidé de la présidence tournante en destituant le président Guindo et en révoquant Adama Traoré de son poste de président du comité technique chargé de l’élaboration des termes de référence de la convention nationale. A en croire Dr. Diallo, les deux ont été ainsi sanctionnés pour toutes les décisions controversées qu’ils ont eu à prendre pendant les 6 mois de leur règne. Le chargé de communication de la Copam d’ajouter que sur les 4 composantes de l’organisation, 3 se sont prononcées pour leur révocation au grand dam des intéressés qui ne voulaient pas entendre de leurs oreilles. « Ils ont été débarqués et dans les jours à venir une conférence de presse sera organisée pour faire part de la nouvelle. Rien ne sera plus comme avant. Même dans la Copadem qui est l’organisation des accusés, les gens ne sont pas  d’accord avec eux. Ceux qui sont dans le gouvernement, ne représentent pas la Copam », tranche le docteur.

Contacté par nos soins, le président de l’ADR, Pr. Younouss Hamèye Dicko a expliqué que pour le moment aucune conclusion n’a été tirée et que l’affaire est en délibéré pour le vendredi prochain. Wait and see.

Abdoulaye Diakité

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