A chaque fois qu’un changement de Président s’approche au Mali, les « fabriqueurs » de rébellions au nord du Mali se font signaler par des revendications exorbitantes au nom des populations du nord qui ne se reconnaissent point en eux. Manière pour eux d’obtenir du nouveau Président un accord qui les protège et les accorde des avantages inestimables.
En fait, les rumeurs d’attaque rebelles qui circulent aujourd’hui au nord du Mali n’est ni plus ni moins qu’un chantage à l’intention du futur Président de la République.
L’on se rappelle, dès l’arrestation du dictateur Moussa Traoré en 1991 qui a occasionné l’avènement du Lieutenant Colonel Amadou Toumani Touré (ATT) au pouvoir comme Président de la transition, il a fait face à des mouvements rebelles. Il a négocié et a signé un accord qui a accordé des avantages à certains individus originaires du nord. Après l’organisation des élections de 1992, Alpha Oumar Konaré a eu à gérer le même problème. Il a signé le pacte national qui a une fois de plus accordé d’énormes avantages à certains individus originaires du nord du pays. Quand ATT est revenu en 2002, cette fois-ci par la voie des urnes, les mêmes gens sont revenus à la charge en 2006 en attaquant lâchement le camp de kidal dont eux mêmes assuraient la garde. Le Général Président n’a pas été suffisamment courageux pour régler définitivement le problème. Il a choisi encore de négocier et a signé les accords d’Alger qui ont accordés beaucoup plus avantages à ces mêmes individus.
Bientôt ATT doit partir. Le nouveau Président n’est pas encore connu, mais il faut le faire chanter pour qu’il suive, dès la prestation de serment, la même voie que ses prédécesseurs. A savoir, gérer le nord avec laxisme, nommer par complaisance certains individus originaires du nord qui s’autoproclament représentant de telle ou telle communauté. Ces individus, en fait, ne représentent personne, sauf leur propre personne. La preuve, ils ont des villas et des champs de luxe à Bamako, ils sont dans toutes les conditions et le nord connaît lui-même les mêmes problèmes. Les populations continuent toujours de souffrir, mais dès qu’on accorde à ces individus soi-disants représentants des communautés du nord des avantages, ils se taisent et profitent démesurément de ces avantages. Si l’ère du changement de président s’approche, ils recommencent les mêmes choses, histoire de préserver leurs intérêts.
Ibrahim Bahanga s’apprêtait à reprendre les hostilités avec l’armée régulière, il ne le cachait même pas. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’était que l’ail apparent de cette machination. Il n’est pas seul, il a des complices et même des manipulateurs cachés dans l’ombre qui profitaient de ses forfaits contre l’ETAT. Bahanga est, certes mort, mais son esprit continu d’exister chez certains individus originaires du nord qui ne font que vendre les braves populations du nord qui ne sont pas du tout malheureux comme on nous le fait croire. Tous les maliens doivent savoir que Tombouctou est une des rares villes du Mali où le riz importé ne se rencontre même pas sur le marché local parce que justement le riz produit localement est largement suffisant. Diré, un des cercles de la région de Tombouctou, vend le riz souvent à 150F CFA, le kilogramme ! Tous les problèmes de manque de développement qu’on rencontre au nord Mali, se rencontrent aussi au sud. Avant tout, le Mali est Un et indivisible ; tous les maliens doivent être traités de la même façon.
Que les futures autorités du Mali réfléchissent par deux fois à propos du problème du nord !
Baba Ould
