Les voyages du premier ministre, pourraient bien s’interpréter par la gravité de la crise au Mali et la divergence de vue avec la CEDEAO quant à une intervention militaire sur le sol malien.
En effet, vue la situation délétère que les populations vivent au nord du Mali, le président par intérim Dioncounda Traoré, avait adressé une requête à la CEDEAO pour une intervention militaire à partir de la ligne de front pour recouvrer l’intégrité du Mali. La CEDEAO a une lecture différente de la situation et propose de déployer ses troupes à partir du sud, singulièrement à partir de la capitale du Mali, Bamako pour sécuriser les organes de transition et ensuite se lancer à la reconquête du nord. Sur cette droite ligne, deux semaines plus tard après la demande de Dioncounda, l’organisation sous régionale (la CEDEAO) s’est réunie chez le président en exercice, Alassane Ouattara, à Abidjan (Côte d’Ivoire) pour finaliser sa position. A la sortie de cette rencontre, le ministre des Affaires Etrangères de la Côte d’Ivoire a eu à rassurer la position ferme de la CEDEAO à intervenir militairement au Mali. Mais quand ? Aucun calendrier n’est fixé pour l’instant.
Parallèlement, le même jour, le président sénégalais Maki Sall était chez son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdoul Aziz. L’épicentre de leur entretien portait sur la crise au Mali. Le président Sall, a prôné le dialogue, mais s’est dit prêt à ce qu’on neutralise, au cas où il y en a, les mauvaises graines qui empêchent la bonne marche des choses.
Quelques jours après, le président burkinabé, Blaise Compaoré, a lui aussi rencontré, lors de son séjour à Paris, son homologue François Hollande, le président français. Suite à leur entretien, le mercredi 19 septembre, Compaoré s’est exprimé sur la chaîne France24. Compaoré dit qu’il serait impossible pour la CEDEAO d’intervenir uniquement au nord du Mali sans s’installer au sud pour des raisons évidentes d’opérationnalité et tactiques.
Ces positions fermes et très claires de ces hommes d’Etat membres de la CEDEAO, donnent de quoi inquiéter, au regard des faits, Dioncounda Traoré.
Le président par intérim, Dioncounda Traoré vient de dépêcher, le jeudi 20 septembre son premier Ministre, Cheick Modibo Diarra à Paris où il rencontrera le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, pour discuter de la situation actuelle au Mali. Après cette étape, il se rendra à la réunion spéciale de l’ONU convoquée par Ban Ki Moon sur le Mali, le 26 septembre prochain.
Le PM sera contraint de convaincre la France, mais aussi les parties prenantes au sommet de l’Organisation des Nations Unies(ONU) quant à la position du Mali. Si non…
Boubacar Yalkoué
La CEDEAO continue de nous distraire avec ses incessantes exigences.Mais l´histoire eclaira un jour sur les positions de la CEDEAO.
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