L’Union pour la République et la Démocratie a tenu en grande pompe sa 8è Conférence nationale. C’était les 18 et 19 Novembre au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah de Bamako, sous l’égide de son président Soumaila Cissé, non moins chef de file de l’opposition. Les membres du Bureau Exécutif National et des commissions spécialisées du parti, des Mouvements des femmes et des jeunes du parti, les députés, les conseillers nationaux, les délègues des structures de la capitale Bamako et de l’intérieur du pays se sont massivement mobilisés pour un rendez-vous déterminant à la fois pour la vie de l’URD que pour le devenir politique de son président. Et pour cause, depuis sa création en juin 2003, par une dissidence de l’Adema-PASJ autour de Soumaïla Cissé, le Parti de la Poignée de Main s’est toujours contenté d’une place de bon deuxième sur l’échiquier politique du Mali. Et quoique l’URD ait tout le temps pour voir un jour son candidat à Koulouba, Soumaila lui n’en pas ce temps. En effet, hormis son âge, 2023 est annoncée comme annonce l’émergence d’une nouvelle classe génération de politique et un coup de balai qui risque d’empoter pas mal de personnalitéssur son passage. Soumi peut rêver puisque son parti, à la différence de tant d’autres, ne connait pas de risque d’implosion par les querelles intestines.
On sait aussi par ailleurs que la conférence est l’occasion d’officialiser les adhésions qu’il a récemment enregistrées : absorption du CAP e Racine Thiam, ancien Directeur de la communication de la présidence, adhésion de toute la sous-section Rpm de Badalabougou et de 26 autres sous-sections de ce même parti à Kati ainsi que de lasection MPR de commune VI de Bamako.
En outre, cette conférence aura été également l’occasion pour les délégués et les élus de toutes les communes du Mali d’échanger directement avec la direction du parti sur des sujets d’actualité comme la dégradation continue de la situation sécuritaire et sociale, le retrait du projet de révision constitutionnelle, les élections locales et régionales, les élections générales de 2018ainsi que les enjeux y afférents .
Au demeurant, les ambitions du candidat malheureux à toutes les présidentielles depuis 2002 semblent la motivation du thème retenu pour la 8è Conférence. «Restaurer l’espoir». Le vocable aura conféré une tonalité galvanisanteau discours du chef de file de l’opposition. Parlant de la mobilisation des militants, il a laissé entendre qu’elle est digne d’offrir aux Maliens plus qu’une alternance, un véritable un projet de bonne gouvernance, un solide et réaliste programme de développement voire un pacte national de solidarité sociale et de justice égalitaire. Et d’ajouter que la Mali a besoin d’une vision claire et affirmée pour plus d’équité et de justice sociale.
S’adressant aux adhérents qu’il remerciéspour leur confiance, Soumaïla la a rassurés qu’ils ne seront pas déçus car l’URD, explique-t-il, sait accueillir celles et ceux qui viennent à lui, reconnaître et magnifier les talents. Et surtout parce que le Parti de la Poignée de Main ne connait pas d’anciens et de nouveaux militants, mais tout simplement des militants URD dévoués, dans la fraternité et à la cause de la patrie, qui est le Mali. Il a en également profité pour rendre un hommage appuyé aux groupes parlementaire VRD (Vigilance, Républicaine et Démocratique et de l’ADP-SADI pour la pertinence de leurs interventions en plénière et dans les commissions de travail, lors des interpellations des ministres et des motions de censure contre le Gouvernement. Et Soumaïla Cissé de s’interroger, allusion faite à l’état de la nation, sur ce qu’il reste d’un pays entre l’enfer du centre et du nord et le purgatoire du sud, du peuple malien meurtri, trompé et ballotté entre les professions de foi sans lendemain et les promesses fallacieuses d’un avenir meilleur sans cesse repoussé.
Pour le chef de file de l’opposition, le Mali se meurt à petit feu et la situation sécuritaire se dégrade chaque jour un peu plus, à travers notamment ses secteurs agro-sylvo-pastoral, sa pêche, son commerce, son tourisme et son artisanat en détresse. Pendant ce temps, la corruption est devenue endémique avec les affaires claniques, des dérives étatiques défrayant la chronique et des familles angoissées par le chômage et l’exode des jeunes.
Tout en dénonçant par ailleurs une confiscation des médias publics au profit du gouvernement et de la majorité présidentielle, les violences perpétrées contre les médias privés tellela Radio Kayira à Koutiala, il s’est inquiété du sort du confrère Birama Touré du Siphix qu’il qualifie de menaces réelles sur la liberté de la presse au Mali.
Pour le chef de file de l’opposition, la déliquescence se traduit aussi par les centaines d’écoles et de centres de santé fermés, sinon brûlés, jetant hors du système des centaines de milliers d’enfants, potentielles proies faciles des terroristes. Autant de signaux à faire perdre aux populations surtout quand elles se sentent abandonnées avec l’absence des représentants de l’Etat dans plus d’une centaine de localités, en dépit de l’Accord de paix, de la conférence d’entente nationale, de la charte de réconciliation nationale et de l’installation des autorités intérimaires. Soumaïla Cissé sait gré toutefois auxamis du Mali, aux organisations internationales ainsi qu’à toutes forces étrangères (MINUSMA, le G5 SAHEL et BARKANE) pour leur accompagnement dans la recherche de la paix et la lutte contre le terrorisme aux côtés des Forces armées maliennes.
Parlant de la mort des soldats maliens détenus par le Groupe Ançardine lors d’un récent raid de Barkane sur Abeïbara, le chef de l’opposition sans condamner l’acte, s’est simplement incliné devant la mémoire desdits soldats qu’il a qualifié de martyrs. En revanche, il a condamné avec un ton ferme le traitement infrahumain infligé aux migrants originaires d’Afrique subsaharienne parmi lesquels des Maliens, en l’imputant par ailleurs à l’indécision, l’inaction et l’absence de vision des autorités maliennes. Et de marteler que la gestion d’un pays n’est pas un jeu de famille et, encore moins, un jeu de hasard. C’est pourquoi estime-t-il, notre pays aura besoin le peuple malien aura un choix décisif et clair à faire dans le sens d’une restauration de l’espoir. Sans être précis sur celui qui devrait l’incarner, le président de l’URD se dit persuadé qu’aucune montagne n’est infranchissable à condition de la gravir en équipe solidaire..
L’événement aura été marqué par les témoignages de partis amis (UDD, ADP-MALIBA, Parena, FARE, SADI, entre autres), qui ont tous à manière exprimé un sentiment de fraternité à l’égard de l’URD.
Amidou Keita