Les élections législatives ont pris fin, le bureau de l’assemblée est installé, le règlementintérieur est adopté. Mais un constat se dégage immédiatement, les hommes d’affaires ont pris d’assaut la représentation nationale. Que peut-on attendre de ces opérateurs économiques ?C’est la question qui brûle les lèvres de tous les observateurs de la scène politique. Qu’est-ce qui a facilité leur arrivée fulgurante dans le temple de la représentation nationale ?
La politique aujourd’hui se fait autrement au Mali. Lorsque vous n’avez pas d’argent, ne prétendez plus à être élu dans ce pays. Que c’est dommage ! L’argent n’a plus d’odeur pour le malien. L’achat de conscience est devenu l’exercice favori de nos hommes politiques et le peuple adhère à cela. C’est avec des miettes de 1000 ou 2000f que les élus se servent pour arriver à leur fin. Le peuple nécessiteux, n’hésite pas à vendre sa voix pour ces petits billets de banque oubliant le devenir du pays. Alors, la route est donc barrée aux hommes intègres, à ceux qui se soucient de l’avenir de ce pays et du peuple, parce qu’ils n’ont pas de billets de banque à distribuer. Quelle horreur !
Alors, les opérateurs économiques ont compris. Ils se sont non seulement fait élire, mais ont aussi pris l’organe dirigeant de l’assemblée avec aussi leurs billets de banque. Lorsqu’un opérateur économique investit dans quelque chose, c’est pour naturellement faire bénéfice. Alors, que le peuple se détrompe, ils récupèreront ceux qu’ils ont déboursé lors des campagnes et à juste raison. Le peuple attendra dans la souffrance pendant cinq ans. Ces hommes politiques, pardon ces hommes d’affaires se cacheront paisiblement derrière l’immunité parlementaire pendant cinq bonnes années. L’assemblée nationale se transformera en comptoir de commerce. Les préoccupations du peuple sont et resteront leur dernier souci. Et le peuple ne doit pas se plaindre puisque c’est leur choix. Il ne doit s’en prendre qu’à lui-même.
Cette présence massive des opérateurs économiques dans l’hémicycle est plus qu’inquiétant puisque beaucoup de nos compatriotes pensent que les préoccupations du peuple seront reléguées au second plan.
Auront- ils le temps pour élaborer des projets de lois ? Seront-ils courageux pour interpeller des membres du gouvernement quand on sait que chacun sera préoccupé à protéger sa manne ? Aussi, quand on sait que presque tous ont débarqué sans gêne dans la majorité présidentielle. Il n’y’aura pas beaucoup de restitutions car nombreux sont ceux qui ont été élus dans la contestation. Ils seront incapables d’aller vers les populations et surtout ceux qui ont changé de veste pour des sous. Que Dieu sauve le Mali.
Bakara Diallo