L’immobilisme et le manque d’initiative au sein des formations politiques de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle, qui ont poussé IBK à les qualifier de «majorité dolosive et moribonde en 2014», restent inchangés. Supposée être l’animatrice de la scène politique, la CMP vient de briller encore par son silence face à l’entêtement de trop du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla). Seuls l’Urd, le Parena et Fad ont exprimé leur consternation.
Le Mouvement national de libération de l’Azawad est-il dans le processus de paix reconnaissant l’intégrité territoriale du Mali et l’indivisibilité du pays ? On est tenté de se poser la question. En effet, malgré l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger, le Mnla continue de plus belle son entreprise de provocation. Ce qui est inquiétant et, surtout incompréhensible, de la part d’un groupe qui a reconnu l’intégrité du territoire à Ouagadougou (juin 2013) et à Alger (juin 2015) et qui a, de ce fait, renoncé à son projet séparatiste.
Après sa visite en Amérique, le Mnla a annoncé dans une lettre circulaire la célébration du 6ème anniversaire du déclenchement de la rébellion qui a entraîné l’effondrement du Mali en 2012. Cette annonce a suscité des réactions au sein des partis politiques de l’opposition qui qualifient de provocation de la part d’un groupe qui a reconnu l’intégrité du territoire à Ouagadougou (juin 2013) et à Alger (juin 2015).
Dans un communiqué, «le Parena invite le MNLA à respecter les engagements pris dans le cadre des accords de Ouagadougou et d’Alger». L’Urd, le Parena, Fad, Cnas Faso Héré demandent expressément à la Cédéao, à l’Union africaine, l’Union européenne, aux Nations unies et aux puissances témoins et garants de ces accords de rappeler le Mnla à l’ordre. Et de déclarer que toute complaisance vis-à-vis de cette annonce encouragerait les projets indépendantistes en violation de toutes les résolutions de l’UA et de l’ONU.
«Si le monde reste passif vis-à-vis de la célébration de l’anniversaire d’un événement armé dont les graves conséquences sont connues, pourquoi le MNLA ne célébrerait-il pas l’anniversaire du massacre d’Aguel-Hoc au cours duquel plus de 150 militaires et élèves-maîtres ont été exécutés le 24 janvier 2012, soit une semaine après le déclenchement de la rébellion», s’interroge le Parena.
«Malgré les gesticulations verbales du pouvoir, le Mali est bien la risée du monde. Dans son message de nouvel An, le président de la République, dans une autosatisfaction en décalage avec la réalité, a dit que le drapeau malien était respecté partout dans le monde. Nous en avons la preuve éclatante aujourd’hui. Jamais ce pays n’avait été autant déconsidéré et aussi mal défendu. Le président IBK doit en tirer les conséquences», déclare le Parena.
Ces réactions auraient mieux servir si ses auteurs avaient été suivis par les camarades de la majorité. Les formations politiques de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle ont répondu au Mnla par un silence total. Pourtant, cet immobilisme et ce manque d’initiative au sein de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle avaient été dénoncés par IBK.
En tout cas, ce qui est évident, ce que la majorité présidentielle vient de montrer à l’opinion nationale qu’elle est «dolosive et moribonde», comme IBK l’avait dit en 2014. Supposée être l’animatrice de la scène politique, la CMP devrait rompre le silence face à l’entêtement de trop du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla). L’Urd, le Parena et Fad viennent encore de lui ravir la vedette.
Zan Diarra