6e congrès ordinaire de L’UDD : Tiéman Hubert Coulibaly prône l’émergence d’un grand parti présidentiel

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Tieman Hubert Coulibaly,

Le 6e Congrès  statutaire de l’Udd s’est conclu hier dimanche, au Cicb, sur un brillant plébiscite du président Timan Hubert Coulibaly pour un deuxième mandat consécutif à la tête du parti.

Intervenue deux jours après le réaménagement ministériel l’ayant confirmé à son poste, la consécration politique du ministre des Forces armées est aussi la suite logique d’une reconnaissance unanime de ses prouesses en tant que membre des équipes gouvernementales successives depuis la transition.

C’est ce qui ressort des différents  témoignages lors d’une cérémonie d’ouverture riche en couleurs, au cours de laquelle les représentants de nombreux  partis politiques amis ont joint leur voix à celles des responsables et militants de l’UDD pour décerner à son président toute une couronne de lauriers, avec des propos qui frisent la dithyrambe pour certains.

Au Palais de la culture Amadou Hampaté Bâ, l’acte 1 desdites assises a donné lieu, Samedi matin, à une démonstration de force dans une atmosphère bon enfant ponctuée de cris, de slogans, youyous et danses.

Mobilisés depuis les quatre coins de la capitale ainsi que du Mali, les délégués ont dû  baigner deux heures d’horloge dans cette ambiance rythmée aussi de témoignages sur le cheminement de la Colombe Blanche pendant les cinq dernières années.

Il est revenu au secrétaire général du parti d’ouvrir le bal des discours par une esquisse de diagnostic sans complaisance. En prélude aux travaux du congrès, Bréhima Silimana s’est ainsi réjoui que l’UDD ait réussi à s’imposer sur une scène politique où sa voix compte malgré la modestie de ses moyens.

Le représentant des jeunes, Hassèye Dicko, a retenu quant à lui de louables efforts consacrés à l’organisation, à la formation ainsi qu’aux offensives de charme pour une adhésion massive de la jeunesse aux idéaux du parti. Et, la représentante de la gent Udd de renchérir par un accent particulier sur la présence remarquable des femmes de son parti sur tous les fronts où, la nation a besoin de leurs contributions.

Fortement représentées à la cérémonie d’ouverture, les formations politiques amies (de la majorité comme de l’opposition) ont ensuite pris le relais pour rivaliser de reconnaissances et de d’éloges envers l’Union pour la démocratie et le développement : qui pour témoigner de la loyauté de ses rapports avec le parti, qui pour magnifier les mérites  de son président sortant.

Très en verve pour la circonstance, Tiéman Hubert Coulibaly ne s’est point dérobé de son obligation de rendre compte aux militants du parti de la Colombe des missions assignées à son mandat par le congrès précédent. Le président sortant admet sans ambages que le parcours a été surtout dominé par des difficultés et faiblesses liées à la succession d’épisodes malencontreux qui assaillent le pays depuis 2012. Allusion est ainsi faite au coup d’Etat, qui a imposé une orientation des efforts vers une sauvegarde de la démocratie malienne. «Une crise politique ayant engendré une crise sécuritaire grave», a schématisé Tiéman Hubert Coulibaly pour qui le parti de la Colombe «n’était pas dans une dynamique de sauvetage d’un régime mais de la République» dans son combat contre le coup d’Etat de Mars 2012. Toutefois, reconnait-il, «si 2012 a existé, c’est que la construction de notre démocratie comportait des faiblesses».

Et, pour le président de l’Udd, la persistance des faiblesses incline à faire la politique autrement, à refaire autrement  les frontières des apparentements politiques. «Ce qui nous lie aujourd’hui ne peut plus être déterminé par les événements de Mars 1991», a-t-il estimé, en invitant la classe politique malienne à «une union autour du pays» au-delà des tendances idéologiques.

Le ministre des Forces armées est en effet convaincu que les regroupements de partis politiques, quelle que puisse être la multitude de leurs composantes, ne constituent pas le meilleur viatique pour accompagner le président de la République. Porter un mandat présidentiel aussi important pour l’histoire du Mali, selon lui, requiert une refonte des formations au sein d’une seule et grande entité politique capable pour les cinquante prochaines années de bâtir un projet sur le socle du patriotisme. Ce faisant, estime le président de l’Udd, on se sera du même coup  dotés des capacités adéquates pour s’attaquer aux racines des problèmes existentielles de la nation par la mise en valeurs de nos richesses, la création d’emploi et une distribution plus justes.

Les suggestions du président ont d’ailleurs retenti par un écho favorable dans les rangs de six formations politiques de la place qui ont consenti à être absorbé par la Colombe à la faveur des assises. Lesquelles ont été sanctionnées dans la foulée par une instruction clairement donnée au nouveau Conseil Exécutif de 70 membres de consacrer son mandat à la création d’un grand parti présidentiel.

Le grand rassemblement statutaire des héritiers de Moussa Balla Coulibaly et de Me Hassane Barry, entre autres figures historiques de l’Udd, n’aura donc pas été qu’une stérile démonstration de force.

En plus d’une mobilisation très enviable sur toute la ligne, le parti a donné la preuve qu’il constitue également un creuset de réhabilitation de la politique malienne par des idées lumineuses.

La Rédaction

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