Lancée le 5 mai dernier, la formation des agents recenseurs au compte du cinquième recensement général de la population et de l’habitat fait grincer les dents. Les agents se plaignent, en effet, des mauvaises conditions mais surtout du montant alloué à cette formation, qui laisse perplexe les personnes concernées.
Dans un communiqué publié le 4 mai 2022, la Direction régionale de la planification de la statistique et de l’informatique de l’aménagement du territoire et de la population (DRPSIAP) a annoncé la formation des agents recenseurs du cinquième recensement général de la population et de l’habitat (rgph 5) dans les différentes Zones.
La Directrice Régionale de la Planification, de la Statistique et de l’Informatique, de l’Aménagement du Territoire et de la Population (DRPSIAP) a porté à la connaissance de tous les candidats présélectionnés pour le poste d’Agent Recenseur du Cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 5) que la formation des agents recenseurs se tiendra du 05 au 25 mai 2022 dans les centres de formation indiqués sur les listes. Ainsi, tous les agents concernés par cette décision se sont rendus sur leur lieu d’affectation.
Grande fut leur surprise quand ils ont été confrontés aux différentes difficultés sur le terrain. Les voix ont alors commencé à s’élever et à dénoncer les conditions pitoyables sur le terrain. Selon des témoignages recueillis, pour se rendre sur les lieux de la formation parfois dans des lieux reculés, chaque agent devait se débrouiller et trouver un endroit pour dormir. C’est dans cette dynamique que les agents en charge de la zone de Gao ont montré leur mécontentement face à cette situation ambiguë.
Selon certaines sources, les agents recenseurs de cette région avaient menacé de suspendre toute participation au processus du RGPH 5 car ils exigeaient des meilleures conditions pour reprendre la formation. En effet, ils ont jugé les primes et salaires très précaires et exigent une amélioration des conditions pour reprendre le processus. Ces conditions qui ont été rendues publiques le premier jour de la formation a découragé plus d’un.
Ainsi, pour cette formation de 18 jours, chaque participant bénéficiera d’une prime de 3000 f CFA par jour et pire, aucune pause café encore moins de déjeuner durant cette formation, indique le document détaillant les conditions de participation. Aussi, le salaire mensuel d’un agent de terrain est de 125.000 f CFA. Et le frais de déplacement et de restauration pendant la formation des chefs d’équipe est aussi de 3000 f par jour. Des conditions rejetées en bloc par les agents qui exigent une amélioration pour reprendre la formation ou encore le processus de recensement.
Ce rejet des conditions de participation au processus de recensement général de la population et de l’habit ne concerne pas seulement la région de Gao. Selon nos informations, les mêmes exigences sont posées dans les autres régions. C’est donc le processus global de recensement qui reste de connaitre d’importants dysfonctionnements car les conditions laissent vraiment à désirer.
Selon Renouveau, le budget du 5ème recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 5) s’élèverait à un montant de plus de 25 milliards de francs CFA. Certains agents recenseurs ont fait la déclaration suivante :”Nous bénéficions des miettes, alors que nous sommes les éléments clés du recensement. « Ils ne nous proposent (agents recenseurs) que 179.000f durant tout le processus, c’est-à-dire la formation plus le dénombrement. Cette somme est répartie comme suit : formation 3.000f /jour pendant 18 jours =3000×18=54.000f sans pause déjeuner. Et 125.000f pour le dénombrement proprement dit, ce qui fait en tout = 54.000+125.000f = 179.000f ». Qu’est ce qui explique cette situation, s’interroge-t-on quand on sait que le montant alloué est largement suffisant pour mettre dans toutes les conditions les agents qui sont chargés d’exécuter une tâche aussi délicate.
Nul besoin de préciser que cette étape est cruciale pour la tenue des élections à venir mais aussi pour la refondation de l’Etat. Avec l’avènement du Mali Kura tant prôné par les autorités de la transition, on croyait que ces pratiques incestes faisaient partie du passé. Mais le constat reste amer ! Tout demeure comme avant et parfois pire. Les maliens auront-ils manifesté et renversé l’ancien régime en vain ? Tout porte à croire que la lutte contre la corruption ne connaîtra un heureux dénouement de sitôt.
ASK