Ce report est le 3e du genre en l’espace d’un an. Les raisons évoquées pour les deux premiers étaient surtout liées à la timide progression sur le terrain des opérations de renouvellement des structures à la base. Mais selon notre interlocuteur, à la date du 18 Mars 2015 toutes les sections ADEMA sont renouvelées à l’exception de celles de Kidal pour les raisons de sécurité. A la question de savoir quelles sont alors les raisons principales de ce report, notre interlocuteur en donne quatre : problème d’argent, conflits post conférence, manque de consensus autour d’un candidat. Et surtout la non disponibilité de la salle des 1000 places du CICB qui serait réservée à la même date pour la signature probable des futurs accords d’Alger entre le Gouvernement et les mouvements rebelles.
En effet, le budget prévisionnel qui était de 30 millions n’a pas été mobilisé à la date du 18 Mars. Le parti, afin d’avoir les fonds indispensables pour la prise en charge des dépenses, est en train de solliciter les cadres et secrétaires généraux des sections pour boucler le budget.
La deuxième raison est liée à la gestion des conflits post-conférence des sections. Selon notre interlocuteur certaines sections ont fait l’objet de plainte de la part des militants pour violation des textes lors de la mise en place de leurs bureaux. Le CE, pour aller au congrès en rang serré, s’est alors donné comme mission de résoudre ces contentieux conformément aux statuts en vigueur. Il est à rappeler que les sections de Kita et de Tombouctou font l’objet de plaintes de certains militants pour irrégularités et vice de formes constatés lors de la mise en place de leurs bureaux. Il ressort des informations que nous avons reçues d’un autre membre du CE que ces deux plaintes sont fantaisistes et sans fondement statutaire.
La troisième raison pourrait être liée au manque de consensus autour d’un candidat pour le poste de président du parti. Le Comité Exécutif, pour éviter qu’il y ait une autre cassure ou tout simplement un « clash » lors du congrès, se donne comme mission de trouver la perle rare capable de ressouder les quelques morceaux qui restent encore de l’ex premier grand parti du Mali et 2e continental après l’ANC de Nelson Mandela. Pour ce faire, le CE n’exclut pas de rapprocher les présidents Alpha Oumar Konaré et Dioncounda Traoré pour qu’ils s’impliquent personnellement afin d’aider le parti à trouver le président ou la présidente de l’ADEMA, qui pourra jeter les bases d’un renouveau et d’une véritable et pleine reconstruction du parti.
La quatrième raison est liée à la non disponibilité de la salle des 1000 places du CICB qui serait réservée à la même date pour la signature probable des futurs accords d’Alger entre le Gouvernement et les mouvements rebelles.
Mais en attendant de trouver la perle rare pour recoller les morceaux, voyons ce que les renouvellements ont réellement donné comme chamboulement au sein de certaines sections :
Cinq (5) membres du Comité Exécutif dont trois (3) anciens ministres sont tombés dans leurs sections à savoir Ousmane Sy à Bandiagara, Makan Aliou Tounkara à Kita, Harouna Cissé en commune 6 du District de Bamako. A ces ministres il faut ajouter Kalifa Abba Dicko de la section de Niono et Boubacar Camara de Kangaba. A l’exception de M Camara qui a été réélu de justesse au poste de secrétaire adjoint à l’environnement. Tous les quatre autres sont tombés à la porte d’entrée du bureau de la section. Autres faits remarquables, c’est la réélection du Pr Dioncounda Traoré au poste de secrétaire politique du bureau de la section de Nara. Ce qui donne lieu à toutes sortes de supputations et d’interprétations. Quant à Mme Sy Kadiatou Sow, l’un des grands favoris a pu se faire élire comme secrétaire au développement du bureau de la section de Nioro du Sahel. Cette amazone qui avait pris du recul pendant un certain temps vis à vis de la politique active, signe enfin son retour triomphal. Saura t-elle créer un consensus autour de sa candidature pour un leadership au féminin à la tête de l’ADEMA ? Idem pour Modibo Traoré, l’ancien ministre du développement rural sous Alpha Oumar Konaré, qui a pu aussi se faire élire secrétaire au développement de la section de Bla.
Avec toute cette pléiade de cadres compétents on peut affirmer que l’ADEMA a un bel avenir si les choix sont faits sur la base de la compétence, du coefficient personnel et du mérite politique
Youssouf Sissoko
