Prenant la parole, le Gal Doucouré a dressé le tableau peu reluisant d’une armée politisée et minée par la corruption. Les problèmes de l’armée malienne, créée en 1961, commencent avec le coup d’Etat de 1968 quand de jeunes officiers se sont propulsés à la tête de l’Etat et ont fait exécuter leurs ordres par les officiers supérieurs. Malgré cela, reconnait le Gal, l’armée malienne est restée l’une des plus équipées en Afrique jusqu’au coup d’Etat de 1991.
C’est à partir de cette date qu’on s’est fondé sur le fait que le développement était possible sans une armée forte et qu’il fallait, au besoin, la supprimer. Tout le mal est parti de là. Les maux, a dit le conférencier, sont connus et ont pour noms, entre autres: l’indiscipline, la politisation, l’injustice, la corruption, l’affairisme, le népotisme, le favoritisme. «Tous les maux qui sont apparus dans notre société avec l’avènement de la démocratie se sont transportés dans l’armée. Nous avons vu des officiers militaires dirigés certains bureaux de partis politiques. Les militaires se sont érigés en syndicalistes. C’était le début de la pagaye», s’est offusqué, l’ex-Chef d’état major de l’armée de l’air.
Quant au second conférencier, Moussa Makan Camara, il a dressé le portait robot de la politique de défense de notre pays qui englobe la défense économique, la défense civile et la défense militaire. Là encore, l’état des lieux n’est pas élogieux. Selon l’expert, dans notre pays, la conduite de la politique de défense est menée par le Premier ministre. Cette tâche est accomplie avec le concours du Comité interministériel de la défense. Cette institution n’est qu’une coquille vide. Ce qui fait que la conduite de la politique de défense est un pilotage à vue.
Prenant la parole en sa qualité de contributeur, le représentant de la CEDEAO, Cheaka Abdou Touré, a affirmé que le Mali n’avait pas besoin de recourir à des experts étrangers pour la réforme de son armée. Car, souligne-t-il, « la qualité des exposés prouve à suffisance que les ressources humaines sont déjà ici au Mali ». Pour manifester sa désapprobation face au l’exclusion des experts locaux au profit « des faiseurs de miracle » de l’extérieur, Cheaka Abdou Touré ajoute : « le drame de l’Africain, c’est de croire que tout ce qu’il fait est mal tant que l’extérieur ne lui dit pas que c’est bon ».
Mamadou TOGOLA
Il est temps?
Le problem de l’armee malienne est ne avec la creation de L’UDPM et non avec la 3eme republique en 1991 le Mali n’avait plus d’avions de combat
Très bon article. Cependant, il n’a pas été dit explicitement que c’est la 3e république qui est à la base de tous ces problèmes de sécurité et que jusque là, on ne fait que parler. Une armée sans armée de l’air , est elle une armée? Quand la 3e république démarrait, le pays faisait toujours face à une rébellion, à une insécurité dans le septentrion. Je finis mon intervention par le fait qu’aucune nation ne peut se développer sans une armée forte car la population a besoin d’être sécurisée pour bien produire.
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