51ème anniversaire de l’indépendance du Mali Quand Att fait le bilan de son mandat

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En lieu et place du traditionnel discours à la nation dont les Maliens sont habitués à la veille de chaque fête commémorative de l’indépendance, c’est un discours bilan que le général président a servi à ses compatriotes. Initiatives louables certes, mais qu’est ce qui fait courir le président Touré tout d’un coup. Pourquoi fait-il son propre bilan plutôt que de laisser le peuple le faire à sa place. De quoi le président a-t-il peur ? Ou que craint-il ? Lisez plutôt !

Le Mali, a célébré ce 22 septembre 2011, le 51ème anniversaire de son accession à l’indépendance. Cet événement majeur de la vie d’une Nation aux dires du président ATT, est toujours, pour lui, une occasion privilégiée de renouveler son sentiment de reconnaissance et de rendre un hommage mérité : à tous nos héros de la résistance, dont la lutte intrépide, a balisé le chemin de la liberté ; aux organisations syndicales et aux associations, aux partis politiques et leurs leaders qui ont porté, avec courage et détermination, le message de l’émancipation avant de conduire les premiers pas du nouvel Etat. Ce regard sans complaisance sur le passé et sur les acquis d’aujourd’hui a conforté chez les Maliennes et les Maliens la conviction que le Mali n’est condamné à aucune fatalité de la pauvreté. Idéologie louable et dont nous partageons donc ce point de vue.

Le chapelet de réalisations du président ATT

Pour le président ATT son bilan est un franc succès, car dans son discours bilan à la nation, il n’a cessé de marteler ces réalisations. Réalisations qui est la preuve de sa capacité à doter le Mali d’infrastructures modernes de transport, de télécommunications, de production agricole, énergétique pour accélérer son développement. Ayant inscris l’homme et son bien-être au cœur de son projet de société, le président ATT s’est engagé résolument à répondre à certains de ses besoins essentiels à savoir : l’accès à un toit à travers le programme des logements sociaux et l’accès à la santé avec la longue liste de pathologies ou d’actes médicaux couverts par la gratuité (Traitement du VIH/SIDA, du paludisme chez l’enfant et la femme enceinte, la césarienne, l’opération de la cataracte). Toute initiative qui réjouit le président Touré, car ayant boosté le chômage et la pauvreté du Mali. Pour le président de la république l’Assurance Maladie Obligatoire, est une des plus importantes réformes engagées au Mali, depuis l’indépendance. Car ce système de prise en charge collective des dépenses de santé améliore l’accès des populations aux soins de santé. L’Assurance Maladie Obligatoire est fondée sur le principe de la solidarité entre les adhérents et entre les générations, inscrit au cœur des valeurs de civilisation. Le gouvernement doit continuer à expliquer et vulgariser l’Assurance Maladie Obligatoire. Et pour tout ceci puisse avoir l’adhésion du peuple, il a joué gros pour mettre sous sa carpe le président de l’Assemblée Nationale et l’ensemble des députés pour l’adoption du projet de loi portant révision de la constitution, à l’issue d’un vote mémorable par ses résultats ; cela après des débats riches et contradictoires qui ont permis d’améliorer le texte. Le peuple souverain sera appelé à se prononcer sur cette révision constitutionnelle dans le cadre d’un référendum. Il dira que trois mois après son élection, il avait affirmé sa conviction que la vitalité d’une démocratie réside dans sa capacité à se remettre constamment en question et que la nôtre ne pouvait se soustraire à cette exigence. Il s’était alors engagé à prendre des initiatives, en accord avec la classe politique visant au renforcement du système politique et à l’amélioration de la pratique démocratique. C’est dans cet esprit qu’il a chargé en février 2008 un comité d’Experts dirigé par le ministre Daba DIAWARA de conduire la réflexion sur la consolidation de la démocratie malienne. Pour lui toutes ces reformes proposées donneront au Mali, c’est ma conviction, des institutions adaptées qui fonctionnent harmonieusement, avec des partis politiques aux capacités renforcées et qui demeureront les principaux acteurs de la vie politique. Elles permettront également des élections mieux organisées, plus transparentes, moins chères, avec une participation importante des citoyens et des résultats moins contestés, l’amélioration de la qualité de la presse écrite et le respect du pluralisme politique au niveau de l’audiovisuel. Et elles feront contribuer plus efficacement la société civile à la consolidation de la démocratie et de la citoyenneté, donneront de nouvelles bases au dialogue social et à la résolution des conflits sociaux et une meilleure protection aux droits et libertés. Toujours dans cette lancée de son bilan discours, le président ATT soutiendra que le Mali a accompli des progrès importants au plan socio-économique qui ont besoin d’être confortés à travers un système de gouvernance constamment adapté. Le redécoupage administratif du territoire, dans le souci d’une meilleure gouvernance du pays, reste une des réformes indispensables à mener par notre administration. Le nouveau découpage administratif prend en compte le souci d’une plus grande proximité avec les populations. Il se traduira par la création de : 01 District, 19 Régions au lieu de 8 actuellement, 78 cercles à la place des 49 cercles que compte notre pays et, 348 Arrondissements à la place des 285 existants. Une volonté selon lui d’assurer une meilleure administration du territoire et de conduire de façon maîtrisée dans le temps et avec la pédagogie nécessaire à sa bonne compréhension par nos populations. Une Justice forte est le socle de l’Etat de droit. La relecture de la carte judiciaire dont les projets de textes ont été adoptés par l’Assemblée Nationale, s’inscrit en droite ligne des objectifs contenus dans le Projet pour le Développement Economique et Social. Pour le président de la république les objectifs visés portent d’une part sur la suppression des Justices de Paix à Compétence Etendue et l’institution de Tribunaux de Grande Instance et de Tribunaux d’Instance, et d’autre part sur le rapprochement de la Justice des justiciables. En outre, au niveau des Tribunaux de Grande Instance, la reforme prévoit la collégialité, garantie d’une meilleure qualité de la décision de Justice. Le renouveau de la Justice se traduira par la création de : 16 Tribunaux de Grande Instance (en remplacement des Tribunaux de Première Instance actuels, 42 Tribunaux d’Instance (en remplacement des Justices de Paix à Compétence étendue) ; 06 Cours d’Appel, 06 Cours Administratives d’Appel, 06 Tribunaux Administratifs, 06 Tribunaux de Commerce,  11 Tribunaux de Travail au niveau des Tribunaux de Grande instance de l’intérieur et 01 à Bamako ; 53 Tribunaux pour enfants au niveau de Tribunaux de Grande Instance, des Tribunaux d’Instance et 01 à Bamako. Initiative louable mais pour le moment faisons chemin ensemble avec cette justice qui laisse à désirer. Car cette justice à dans son collimateur les petits brigands et le citoyen subalterne, sinon pour les Boss et gros débiteurs de l’Etat pas de crainte, eux sont des citoyens patriotes. Continuons notre analyse. L’Ecole est le lieu par excellence où se forge l’avenir de toute Nation. Tous les ordres d’enseignement sont, certes, concernés, mais tout le monde s’accorde sur la nécessité de corriger les dysfonctionnements dans l’enseignement supérieur. La réforme, qui entrera en vigueur dès la prochaine rentrée universitaire (2011/ 2012), vise à promouvoir un système d’enseignement supérieur et de recherche scientifique axé sur les besoins de l’économie malienne et contribuant de façon dynamique à l’accès à l’emploi des jeunes diplômés. La reforme doit conférer une plus large autonomie aux établissements d’enseignement supérieur et ceci, aux plans pédagogique, scientifique, culturel et administratif. L’Etat mettra des financements conséquents à la disposition des universités et établira avec elles un contrat pluriannuel articulé autour des besoins en ressources humaines du pays. L’Université de Bamako sera scindée en quatre universités, avec une mise en œuvre progressive de la réforme, qui sera encore plus prononcée pour l’université de Ségou, qui démarre.           S’agissant de la formation continue de nos cadres, les travaux de construction du siège de la nouvelle Ecole Nationale d’Administration démarreront le 07 octobre prochain. L’Ecole accueille déjà sa première promotion. La construction du Campus universitaire de Kabala se poursuit à un rythme satisfaisant. Il améliorera les conditions d’accueil des étudiants des Universités de Bamako. Le Mali nouveau en marche, mais et les maux qui minent le système éducatif national, quand est ce que le gouvernement va réellement se pencher sur ce cas pour sortir l’école malienne de sa léthargie. Les reformes sont certes bonnes, mais baliser le terrain en créant un cadre de travail approprié en essayant de mettre fin à la frustration sera encore mieux, pour le monde de l’éducation malienne.

La vision futuriste du président Amadou Toumani Touré pour le Mali

Son ambition est de doter le pays de ressources humaines capables de relever le défi du millénaire et des nouveaux enjeux en cours. Raison pour laquelle il dit accorder une  priorité de choix à l’emploi. En termes de réalisations, l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes a poursuivi la mise en œuvre du Programme Emploi Jeunes dont les composantes sont : le placement en stage de qualification ou d’apprentissage,  le recrutement de volontaires, la formation à l’entreprenariat, le financement de projets présentés par les jeunes. Cet engagement  se renforcera avec l’adoption du nouveau Programme Emploi Jeunes, pour un financement d’environ 39 Milliards de francs CFA, contre un montant de 18 milliards CFA pour les cinq dernières années. Le nombre de volontaires passera de 3.000 à 5.000 jeunes en 2012. Ces actions seront complétées par différents programmes et projets en cours et qui visent spécifiquement l’insertion des jeunes et la promotion de l’emploi des jeunes. On peut citer plus particulièrement : le projet PAJE NIETA qui permettra la création d’environ 12 000 emplois dans le milieu rural, pour un financement de 12 Milliards 500 Millions de FCFA entièrement financés par la coopération américaine et le programme de formation et d’insertion professionnelle dans les régions de Ségou et de Sikasso en faveur de 16 000 jeunes pour plus de 9 Milliards de FCFA, avec l’appui financier et technique du Grand Duché du Luxembourg. Des projets qui pour la plupart moisissent dans les placards de l’administration publique ou à défaut exécuter à la va l’au, car n’ayant pas reçu de pourboire. Avec tout ceci on pense à un nouveau Mali. Ce ne sont pas les infrastructures routières ou immobilières qui vont réduire le nombre considérable de chômeurs et des milliers de sans emploi du pays. Soyons sérieux et passons à des actes concrets et réalisables. La paix et la sécurité sont le socle de tout développement. C’est fort de cela qu’ATT se réjouit du lancement de la phase opérationnelle du Programme Spécial pour la Paix et le Développement des Régions du Nord du Mali. Fondé sur le binôme sécurité-développement, le PSPSDN apportera des réponses concrètes aux besoins des populations en matière de : santé,  d’éducation, d’accès à l’eau potable, et de soutien à l’activité économique locale. Le retour de l’administration et des forces de sécurité affirmera une présence de l’Etat indispensable au succès du Programme. Comme quoi il a fallut la menace d’AQMI pour que l’autorité de l’Etat s’implante dans cette partie du territoire national malien. Oui le discours bilan du Chef de l’Etat est une stratégie de campagne, pour mystifier une fois de plus le peuple, afin ce dernier lui accorde sa confiance lors du referendum à venir. Et comme en politique la honte et le mensonge font bon ménage ensemble, alors mieux vaut tard que jamais. Et comme au Mali tout est possible, attendons d’y voir la suite.

 

Paul N’guessan


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