Deux jours durant, « les tisserands » ont travaillé à dégager des stratégies pour réussir les élections futures. Dans le sillage, les instances du parti sont renouvelées.
Le Rassemblement pour le Mali (RPM) a réussi le pari de la mobilisation, le week-end dernier, alors qu’il tenait son 4ème congrès ordinaire au Palais de la Culture Amadou Hampathé Ba. Reportés à plusieurs reprises pour diverses raisons internes, les travaux du congrès se sont déroulés dans la plus grande courtoisie. Pendant que certains redoutaient une foire d’empoigne ou un combat de titans, les différents leaders du parti des tisserands ont privilégié le consensus.
La grand-messe des tisserands intervient juste une semaine après le 3ème congrès ordinaire de l’Union des jeunes du RPM qui s’est tenu dans un climat apaisé. Le jeune député élu en commune V, Moussa Timbiné, a été reconduit à la tête d’un bureau de 85 membres pour un nouveau mandat de 5 ans. Qui succèdera à l’actuel président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, au poste de président du parti ? A l’heure où nous bouclons le journal, le nom n’était pas encore officiellement annoncé. Les travaux se poursuivaient encore tard dans la soirée. Selon plusieurs membres influents du parti, le Dr. Bocari Tréta, le secrétaire général du Rpm serait bien parti pour être le patron du parti au pouvoir. « C’est le contraire qui serait la surprise », confie l’un d’entre eux dans les allées de l’amphithéâtre du palais de la culture.
LE PARI DE L’UNION. Ces quatrièmes assises ordinaires ont donc réuni, durant deux jours, les délégués des 57 sections du parti qui ont renouvelé les instances du parti. Ils ont également planché sur les problématiques internes, fait le bilan (notamment comptable) avant de parler du futur. Le futur, ce sont les stratégies d’alliance et les moyens à dégager pour préparer les rendez –vous électoraux futurs. Les élections communales couplées avec les régionales et, plus tard, la présidentielle, dans moins de deux ans, doivent être l’occasion de prouver que le parti a gagné en maturité politique.
La très forte mobilisation des délégués et d’autres partisans ordinaires est un signal fort de la détermination des « tisserands » à soutenir un second mandat présidentiel. C’est du moins l’essentiel de l’appel lancé par Bocari Tréta, lors de son discours d’ouverture samedi. Pour lui, en restant « unis », rien n’est impossible au RPM. Des commissions techniques de travail ont eu le temps de peaufiner les différentes stratégies permettant au parti de rafler le maximum de voix lors des élections à venir. Le RPM est un parti né dans la douleur en juin 2001. Le fondateur est l’actuel chef de l’Etat qui, quelques jours avant, avait claqué la porte de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ).
En une décennie et demi, le RPM, bravant divers obstacles, s’est hissé à la place de première force politique du pays, dans le sillage de l’élection à la présidence de la République en 2013 de son leader Ibrahim Boubacar Keïta. Aujourd’hui, le parti des tisserands compte 76 députés sur les 147 qui siègent à l’Assemblée nationale, soit la majorité absolue. A ce chiffre, il faut ajouter les députés de partis alliés, avec lesquels ils constituent une majorité très confortable au sein du parlement. Nous reviendrons sur la teneur des décisions du congrès dans notre prochaine édition.
A. M. CISSé