Instance statutaire entre deux congrès, le Mouvement pour l’indépendance, la Renaissance et l’Intégration Africaine (MIRIA) a tenu les assises de sa 4ème conférence nationale le dimanche dernier sous la présidence du Pr. Mamadou Kassa Traoré, président du parti. C’était en présence de 250 délégués venus de la France, de la Suisse, de l’intérieur et du district de Bamako. Les élections communales du 20 novembre viennent de montrer la vivacité du parti sur le plan national. A l’issue des travaux, des résolutions fortes ont été adoptées pour un meilleur devenir du parti de l’Etoile rouge.
Dans son discours d’ouverture, le président du Comité Exécutif National a tout d’abord souhaité la bienvenue à tous les délégués venus du Mali et d’ailleurs.
Aux dires du Pr. Mamadou Kassa Traoré, cette conférence nationale s’est tenue tout juste après les élections communales de notre pays. Une consultation électorale au cours de laquelle le parti a pu présenter des candidats dans 84 communes. La stratégie électorale adoptée à cet effet a été la concentration du parti là où le MIRIA est assez présent et cela dans le seul souci d’éviter la dispersion de nos énergies.
Cependant, cette stratégie, reconnait le premier responsable du parti de l’Etoile rouge, a fait des frustrations chez certains militants qui n’ont pas pu se présenter aux élections pour des raisons diverses. Une occasion pour le Pr. Traoré de remercier la direction nationale du parti ainsi que les militants qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour obtenir des résultats appréciables sur le plan national, montrant du coup la vivacité de notre parti.
Cependant, des problèmes existent, à savoir l’implantation du parti qui reste à améliorer tant dans le District de Bamako qu’à l’intérieur.
Aujourd’hui, le MIRIA, par la voix de son président, regrette que les élections n’aient pas pu se tenir sur toute l’étendue du territoire national. Ainsi, le parti reste solidaire avec toutes les communes où les communales n’ont pas pu se tenir pour le moment à cause de l’insécurité et exhorte le gouvernement du Mali à prendre toutes les mesures en vue de l’organisation des élections dans lesdites communes.
Ces élections communales ont été globalement positives pour la majorité présidentielle à laquelle le MIRIA appartient. Cependant, des défis restent à relever, notamment, une collaboration franche à tous les niveaux entre les partis de la majorité présidentielle et de la construction d’une nouvelle dynamique partenariale.
‘ ‘En effet, pour des raisons partisanes, ces partis se sont souvent affrontés sur le terrain au lieu de se donner la main. D’autres ont misé sur leur pouvoir et leur argent pour écarter tout esprit de solidarité et d’entraide, obligeant les uns et les autres à contracter d’autres types d’alliances”, a indiqué le Pr. Mamadou Kassa Traoré dans son discours d’ouverture. Pour y remédier, le MRIA souhaite qu’après ces communales, cette collaboration puisse s’appliquer dans la gestion des communes.
Au plan national, le défi majeur reste la mise en œuvre des accords issus du processus d’Alger. Aujourd’hui, a-t-il déclaré, force est de reconnaitre que ces accords qui ont suscité tant d’espoirs s’enlisent. Une situation inquiète le MIRIA, un parti profondément attaché à l’intégrité territoriale du pays.
Le Mali, a-t-il rappelé, est en pleine préparation du Sommet Afrique-France. Une occasion pour le Mali de poser les problèmes concrets et brulants sur le continent et au Mali.
Sur le plan international, l’année 2016 a été marquée par deux grands dossiers : celui de la lutte contre le réchauffement climatique et le terrorisme. Malheureusement, sans être de grands pollueurs, les pays africains demeurent cependant les plus exposés aux effets du changement climatique. Dans ce sens, le MIRIA est conscient de la gravité de ce dossier et s’opposera à toute idée et tout comportement climato-sceptiques et encouragera le gouvernement à promouvoir le développement et la recherche sur les énergies renouvelables, ainsi que des mesures pour un environnement sain au Mali.
Enfin, parlant de la lutte contre le terrorisme et le jihadisme, des menaces que le MIRIA prend d’ailleurs au sérieux pour la simple raison que ce ne sont plus les étrangers qui orchestrent ces attentats, mais certains de nos compatriotes. En témoignent les attentats qui ont frappé les villes du Mali. Dans ce sens, le MIRIA a engagé des réflexions en cherchant tout d’abord à comprendre pourquoi les jeunes s’engagent-ils dans les actions de terreur tout en rompant avec leurs familles, leur communauté et leur Etat ? Quelles sont les causes locales et nationales qui sont à l’origine de cette rupture d’avec la République et sa laïcité ? Seules des réponses précises à ces questions permettront de trouver des solutions durables à ce phénomène, a précisé le président du MIRIA.
Il faut noter qu’au début de la cérémonie d’ouverture, une minute de silence a été observée à la mémoire des camarades disparus dont Cheick Diallo (président d’honneur), l’honorable Schadrac Kéïta (député MIRIA de Tominian) et à Fidel Castro Ruz. La fin des travaux a été marquée par l’adoption d’importantes résolutions que nous vous livrons en intégralité.
Youssouf SANGARÉ