L’investiture d’un président est un évènement important attendu par les populations et particulièrement les partisans du candidat élu. Le 4 septembre 2013 marquera la 5ème investiture solennelle au Mali pour un président élu au suffrage universel.
Selon les dispositions constitutionnelles, le président élu prête serment 15 jours après la proclamation des résultats définitifs. Les prédecesseurs du président élu, Ibrahim Boubacar Keïta, ont tous prêté serment un « 8 juin ». Qui est devenu par la suite la date d’investiture des présidents élus en République du Mali. Alpha Oumar Konaré (8 juin 1992/8 juin 1997) et Amadou Toumani Touré (8 juin 2002/8 juin 2007) en ont respectivement pris fonction. Les deux présidents avaient cumulé prestation de serment et investiture. Ils partagent cette similitude.
Il n’en sera pas ainsi pour le troisième président élu de la troisième République, Ibrahim Boubacar Keïta. Son investiture est prévue en deux temps : les 4 et 19 septembre 2013. C’est la première fois que ces deux cérémonies sont dissociées au Mali.
Il s’agit pour le protocole de respecter, dans un premier temps, les dispositions constitutionnelles exigeant l’entrée en fonction du président élu 15 jours après la proclamation des résultats définitifs. Le président élu prêtera serment devant la Cour suprême. La prestation de serment est un acte solennel pendant lequel le président élu renouvelle son engagement au peuple en présence de toutes les institutions de la République et des invités de marque.
Ensuite, il faut donner au nouveau chef d’Etat l’occasion « d’arroser » sa victoire par une investiture grandiose à laquelle assisteront plusieurs chefs d’Etat d’Afrique et du président français, François Hollande.
De sources proches de la commission d’organisation de cette investiture, on indique que le principal motif de dissociation des deux évènements, est l’agenda chargé de certains chefs d’Etat amis du président élu. Pour le président de la réfondation nationale, ça commence plutôt bien.
Ceux qui ont dit qu’IBK incarne la rigueur seront servis. Le Mali n’a pas besoin d’une dépense de prestique pour marquer son retour parmi les nations démocratiques. Nos comptes sont loin d’être au vert. Avant son investiture, Ibrahim Boubacar Keïta doit songer aux grands défis : le nord du Mali, la réconciliation de l’armée malienne, l’eau et l’électricité, l’accès aux produits de première nécessité, etc.
Evénement grandiose de portée nationale, voire internationale, en raison de la qualité et du nombre des invités, l’investiture est très significative pour les Maliens, au-delà même de son caractère solennel. Mais ils veulent que le président élu mette en avant les intérêts nationaux. Et comme d’autres personalités l’ont fait, il doit donner l’exemple du dépassement de soi et préserver nos maigres ressources.¨
Tout ce qui pourra impressionner les Maliens, ce sont les actions concrètes. Plus de place pour les discours ou la propagande. Voir autant de chefs d’Etat à Bamako, le 19 septembre prochain, n’est pas un gage de succès pour le regime d’IBK. Celui-ci doit poser ses premiers actes à partir du 4 septembre. Car l’état de grâce, tout le monde le sait, durera à peine 60 jours.
Idrissa Maïga