C’est en sollicitant les bénédictions de Dieu, sans qui personne ne peut rien, que Sidi El Moctar Kounta, maître de cérémonie, a annoncé ce qu’il a appelé un évènement majeur. Il parlait du 3ème Congrès ordinaire du Parti pour la renaissance nationale, qui était placé sous le signe de la constance dans la défense des intérêts supérieurs de la nation.
C’est pourquoi, l’on pouvait croire que ce congrès soit auréolé et fasse tâche d’huile, comme l’a annoncé, à la fin de son discours, le président du Parena, Tiéblé Dramé : ‘’avec la volonté de Dieu, nous vaincrons. ‘’ A l’occasion, samedi dernier, le congrès s’est tenu dans une salle comble du Centre international de conférences de Bamako. Les banderoles déployées avec les slogans du parti et l’animation musicale ont vite créé une ambiance festive. Etaient entre autres présents au 3ème congrès ordinaire du Parena, Me Amidou Diabaté, secrétaire général du parti ; Moussa Balla Diakité, président des Jeunes du Parena ; Djiguiba Kéita, dit Ppr, secrétaire à la communication ; Bréhima Bérédogo, 9ème vice président du bureau de l’Assemblée nationale ; les représentants de l’Adéma-pasj, de l’Urd, du Parti écologiste, du Rpm, de l’Acd, du Miria, de l’Adj, du Cnid, de l’Udd, du Pids, de Sadi, de l’Us-Rda, du Bdia, du Mpr… des représentants du corps diplomatique et consulaire accrédités dans notre pays, des élus et cadres de notre pays. La cérémonie a commencé par le traditionnel hymne du Parena.
Ensuite, Tiéblé Dramé a demandé d’observer une minute de silence à la mémoire de nos sœurs violées, de nos frères sauvagement mutilés au stade du 28 septembre, dans l’autre poumon de notre corps. Il a rappelé le triste évènement où ‘’ les victimes s’étaient rendus massivement pour dire leur désir de liberté et de démocratie parce qu’ils souhaitaient une autre Guinée…ils ont été encerclés, battus, trucidés et froidement assassinés… des dizaines de jeunes filles et de femmes humiliées… ‘’ Le président du Parena a indiqué que l’année qui s’achève dans quelques jours aura été une année particulièrement difficile pour les peuples de notre sous région. L’instabilité politique, a-t-il ajouté, a gagné du terrain dans notre voisinage immédiat. Il a soutenu que des crimes assimilables à des crimes contre l’humanité ont été perpétrés tout près de nous, en Guinée.
La constitution et l’Etat de droit, a-t-il dit, ont été malmenés tout près de nous, au Niger. Il a affirmé que sur les marges méridionales du Sahara, au Sahel, des seigneurs d’un type nouveau défient nos Etats, violent nos frontières, enlèvent nos invités et se livrent à un business dévastateur pour nous comme pour la jeunesse du Nord. Il a ajouté : ‘’ A l’orée de 2010, j’implore nos chefs religieux, nos pères et nos mères dans les campagnes comme dans les villes pour qu’ils prient afin que les nuages qui s’accumulent si près de nous épargnent le Mali…la stabilité est un bien précieux. Sans elle, la démocratie et le développement resteront des vœux pieux.
Les acteurs politiques, la société civile, la société économique, les syndicats, les sages, les leaders traditionnels, toutes les composantes de la nation devront tout mettre en œuvre pour préserver la stabilité de notre pays. Les deux années qui nous séparent des élections générales de 2012 devront rester des années de paix, de quiétude et de stabilité. ‘’ Le cinquantenaire de nos indépendances, a-t-il annoncé, sera une année de célébration, mais devra, aussi, être une année de réflexion sur notre parcours, une année de communion et d’hommage aux pères fondateurs du Mali indépendant. Il a cité feu les présidents Mamadou Konaté, Modibo Kéita et les honorables Fily Dabo Sissoko et Hammadoun Dicko. Notre pays et notre peuple, a fait remarquer le président du Parena, restent confrontés à des urgences.
Il s’agit, a-t-il laissé entendre, du renforcement de l’unité et de la cohésion nationales, de la lutte contre les menaces nouvelles transnationales, de la souveraineté et la sécurité alimentaire, du développement des ressources humaines adaptées aux exigences de notre temps et d’une gouvernance moderne en vue d’un pays prévisible. Il a fait observer que l’atteinte de ces objectifs commande la mobilisation de tous. Tiéblé Dramé a affirmé : ‘’ nous nous devons d’œuvrer afin que 2010 soit l’année de la refondation, de la reconstruction politique. L’année où ceux qui se ressemblent s’assembleront ! La démocratie malienne et notre pays ont un besoin urgent de cette reconstruction des forces politiques démocratiques de gauche pour remobiliser le pays en vue des combats à venir.
‘’ Après avoir évoqué le souvenir des proches et camarades disparus, qui étaient présents lors du 2ème congrès ordinaire du Parena, il a soutenu que l’action politique, choisie par certains d’entre eux depuis l’adolescence, est un engagement noble quand elle est au service du plus grand nombre et quand elle est dédiée à la cause de notre pays. C’est, a-t-il assuré, tout le sens de l’action du Parena. Il a en outre noté : ‘’cette action peut connaître des hauts et des bas. Mais jamais, nous ne devons nous laisser gagner par le découragement. Ce que nous avons entrepris est exaltant. Il s’agit du combat pour l’émancipation et le bonheur du peuple. ‘’ Il a saisi l’occasion de saluer l’action des députés du Parena qui, grâce à leurs initiatives nombreuses, ont contribué à crédibiliser la représentation nationale et l’action politique. Avec la volonté de Dieu, a-t-il conclu, ils réussiront.
Baba Dembélé