3ème congrès extraordinaire du PARENA : Les femmes du parti décidées à arracher les postes de responsabilité

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Le président du Parena, Tiébilé Dramé (photo archives)

Les rideaux sont tombés hier dimanche 29 mai 2016, sur les travaux du troisième Congrès extraordinaire du Parti pour  la Renaissance Nationale(PARENA). Les travaux de ce 3ème  congrès, qui ont démarré le  samedi matin, au Centre international de conférence de Bamako, étaient présidés par le président du parti Tiébilé Dramé, en présence de membres du Comité directeur du parti, dont le président des jeunes Seydou Cissé et la présidente du mouvement des femmes, Mme Tamboura Mah Keita, des délégués venus de l’intérieur du pays,  des militants et sympathisants, ainsi que des partis amis de l’opposition politique, de la majorité présidentielle et partis amis de l’extérieur du pays.

 Pour le président des jeunes du parti Monsieur, Seydou Cissé, la jeunesse malienne dans toutes ses composantes, rurale scolarisée et non scolarisée, urbaine scolarisée et non scolarisée, demeure marginalisée dans sa grande majorité par l’absence au Mali d’une politique nationale claire de la jeunesse, conformément à l’esprit et à la lettre de la Charte Africaine de la jeunesse ratifiée par le Mali depuis 2008. Selon lui, les pouvoirs publics du Mali, sont ainsi décidés à condamner la jeunesse du Mali, au désespoir et à la désespérance par la qualité, combien de fois médiocre, de l’éducation et la formation qu’ils offrent à celle-ci, dans le meilleur des cas. « Dans ce contexte de concurrence mondiale à outrance entre les acteurs économiques et financiers des pays du centre et ceux de la  périphérie, créer des emplois pour les jeunes est un défi sphinx » a indiqué Seydou Cissé. Le président des jeunes du Parena, a fustigé le chiffre de 58.746 emplois crées par le régime sur la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2015.

La présidente du mouvement des femmes, Mme Tamboura Mah Kéita après souligné la légère amélioration du taux de représentativité des femmes, dans les instances de prises de décisions du pays, soit 18% au gouvernement, a soutenu que ce fléau constitue un dysfonctionnement pour toute véritable démocratie et un coup pour la mise en œuvre de la promotion du genre. A ses dires, les femmes du Parena doivent se mobiliser pour arracher les postes de responsabilité qu’elles méritent, ensuite combattre la mauvaise gouvernance, le clientélisme concernant le Fonds d’Autonomisation des femmes et beaucoup d’autres programmes concernant les femmes. Pour elle, ce congrès se tient à un moment où le Mali est malade et,  souffre de la mauvaise gouvernance, de la gestion néo-patrimoniale et du mauvais traitement de la question sans vision ni stratégie. Aux dires de Tamboura Mah Keïta, les femmes du Parena pensent que pour construire une paix durable le Mali il faut : « mettre en œuvre une politique ambitieuse de refondation, de reconstruction d’une nouvelle armée nationale, professionnelle et républicaine ; rénover l’outil de défense, de sécurité et de renseignement  et de lancer un vaste programme de construction de nouveaux camps militaires et d’habitations décentes pour les militaires et leurs familles.

S’adressant au président de la République, Tiébilé Dramé, dira : « Monsieur le président, la situation sécuritaire se dégrade, trop de sang coule au Mali depuis trop longtemps, les populations au centre et au  nord sont terrorisées, nos forces sont harcelées quotidiennement. Dans un tel contexte, c’est votre responsabilité de réagir pour rassurer le pays, un pays qui commence à douter, un pays est coincé.  C’est votre responsabilité de réunir le pays afin qu’il se forge une marge de manœuvre sans laquelle, il est en danger. C’est votre responsabilité de sortir le pays  de l’immobilisme et de créer les conditions de mise au point d’une stratégie nationale autonome de sécurisation et de stabilisation du pays. Un pays comme le Sénégal qui a moins de défis que le Mali entame aujourd’hui des assises nationales pour se rassembler, se prémunir des turbulences. Le Mali qui est dans une situation quasi inextricable traîne à se retrouver. C’est incompréhensible.  La recrudescence, la multiplication des actes terroristes dans les cinq régions du Nord sont inquiétantes et traumatisantes. Elles appellent des réponses appropriées qui ne sauraient être que militaires. Monsieur le président de la République,  les défis sont énormes : défis d’une démographie qui croît plus vite que les ressources et d’une population jeune (83% des Maliens ont moins de 35 ans), défis d’un pays pauvre et même très pauvre dont la majorité des habitants sont pauvres, défis d’une économie qui a tout pour passer à la croissance à deux chiffres, défis d’un espace national à quadriller effectivement par une administration efficace ainsi que des forces de défense et de sécurité conséquemment outillées, défis d’une école compétitive, défis d’une politique sanitaire et d’une gouvernance dignes du grand peuple que nous sommes. Monsieur le président, les défis sont énormes: le manque d’emploi notamment celui des jeunes empêche des familles entières de dormir, aggravant les difficultés des ménages. Entendons l’angoisse de la jeunesse! Un pays qui n’entend pas l’angoisse de ses enfants prépare mal, très mal, son avenir. Entendons les inquiétudes et les souffrances du peuple. Monsieur le président, entendez la supplique des producteurs de coton qui réclament justice et l’application des textes de droit. Le Mali d’aujourd’hui  démontre largement l’urgence d’une réflexion stratégique sur les voies et moyens de l’émergence, les révolutions institutionnelles, y compris les transferts de compétence pour une vraie dévolution du pouvoir aux collectivités décentralisées, et y compris les modes de désignation des autorités et responsables du pays. Le PARENA, à cet effet, préconise depuis des années, une refondation de nos institutions: la suppression de l’élection présidentielle au suffrage universel, l’élection  du président de la République par le parlement, l’élection des chefs d’exécutifs régionaux par les assemblées régionales, l’élection du parlement national et des assemblées régionales au scrutin proportionnel. Le tsunami politique, sécuritaire et institutionnel de 2012 aurait dû être l’occasion de cette de cette refondation. Nous avons raté cette occasion. L’Accord d’Alger est une autre occasion à ne pas rater. La Conférence d’entente nationale dont l’objet doit être revu est une occasion à ne pas rater. Monsieur le président de la République, le défi de la réconciliation nous interpelle tous, il vous interpelle plus directement: c’est à vous de créer les conditions des retrouvailles avec ceux qui vous ont précédés à la tête de l’État. Créez les conditions afin que le président Moussa Traoré apporte une contribution de qualité au renforcement de la cohésion nationale en présentant ses excuses aux victimes de mars 1991 et au peuple malien. Créez les conditions du retour du président ATT qui a non présidé aux destinées du pays dix ans et qui a apporté une contribution décisive à l’avènement de la démocratie. Créez les conditions afin que votre camarade AOK apporte mette son expérience et son expertise à la résolution des problèmes du pays… ». Au paravent, la salle avait exécuté l’hymne national du Mali, l’hymne du Parena et une minute de silence observé à la mémoire des victimes de la crise toutes confondues.  Les partis amis de l’étranger et ceux du Mali ont tour à tour pris la parole pour exprimer leurs sentiments.

Dramane Coulibaly

 

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