3e congrès ordinaire de l’URD : Soumaïla Cissé reprend ce qu’il avait confié à Younoussi Touré

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L’Union pour la République et la Démocratie (URD) a tenu ce week-end son 3e Congrès ordinaire au palais de la culture Amadou Hampâté Bâ. Cette instance suprême du parti de la poignée de mains a vu son fondateur prendre les commandes de la direction du parti. Du coup, Soumaïla Cissé reprend ce qu’il avait confié à Younoussi Touré. En effet, durant sa présidence à la Commission de l’UEMOA, il avait confié les rênes de l’URD à l’ancien Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré.

 

Soumaila CISSE
Soumaila CISSE (Photo capture d’écran youtube)

C’est dans une salle archicomble que ce 3e Congrès s’est ouvert. Les militants et les délégués de l’URD étaient venus de l’ensemble des 6 communes de Bamako, de l’intérieur et de l’extérieur pour prendre part à cette rencontre. Des représentants des partis amis et des personnalités politiques ont également pris part à l’ouverture de ce 3e Congrès, notamment les anciens Premiers ministres, Soumana Sako et Ousmane Issoufi Touré.

Les premiers mots de Soumaïla Cissé ont été des messages de remerciements à l’endroit du bureau politique national et des militants qui ont tenu le parti durant son absence et qui lui ont permis de se positionner comme un parti qui compte sur l’échiquier politique national. Il a surtout rendu hommage aux militants de son parti et du FDR pour leur combat pour la défense de la démocratie durant la crise malienne de 2012. Selon lui, c’est grâce à cet engagement patriotique que notre pays a retrouvé l’ordre constitutionnel.

«Contre le coup d’Etat du 22 mars, crime imprescriptible perpétré contre peuple et notre démocratie, et fidèle à ses principes réfutant la violence et toute forme d’accès au pouvoir autre que les urnes, l’URD s’est dressée contre les putschistes usurpateurs et leurs alliés politiques dont la plupart se délectent dans un confort qu’ils n’auraient jamais connu sans la lutte héroïque de notre parti et de ses amis du FDR», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter: «vous connaissez les conséquences de cette campagne éhontée faite de diffamation et de lynchage. Mais l’URD, plus que jamais responsable, ne s’est jamais émue de ces vilenies. Et pour cause: les souffrances actuelles de notre nation ne sont-elles pas les conséquences de la gestion hasardeuses imprimée à notre pays du fait d’un choix mal éclairé? Le Mali semble à l’agonie, asphyxié par l’inertie gouvernementale, la valse-hésitation entre actions médiatiques, ministérielles et réactions de survie, par l’absence de vision diplomatique et la chasse aux privilèges. Le Mali devait être «réparé» d’urgence pour se préparer à un avenir plus stable, plus prospère, plus uni, plus pacifié et plus respecté. Le Mali n’est «réparé», il est déglingué, éparpillé, dispersé, fracturé, éreinté par la pauvreté qui grandit, embourbé dans des affaires cupides, voire mafieuse, spolié dans ses ressources. Il devait avancer à petits pas, il recule à pas de géants. Le Mali ne grandit pas, il régresse vertigineusement».

C’est pourquoi, pour Soumi Champion, «il est temps, grandement temps, urgemment temps de crier: STOP! Il est temps, vitalement temps capitalement temps de reprendre notre destin en mains puisque d’autres nous en  infligent un, très sombre. Oui ! L’alternative au chaos existe, oui l’alternative à l’implosion existe, oui l’alternative à la spirale de l’échec existe».

Après cette plaidoirie pro domo, il a fait un constat d’échec de la situation du pays: «Kidal n’est pas libéré, l’administration a abandonné les régions du nord, les trafics mafieux fleurissent, les groupes armés terroristes, réunissent leurs forces. Nous avons perdu l’initiative, les négociations d’Alger piétinent. La mauvaise gouvernance et la corruption sont au cœur de l’Etat, le favoritisme et le clientélisme sont caractéristiques de la gestion des affaires publiques, l’économie malienne est en mauvaise posture, notre jeunesse s’interroge sur son avenir : elle est en quête permanente d’emplois. Les dépenses extrabudgétaires sont massives, la gouvernance est insolente…». Face à cette situation, il a prôné l’union sacrée de l’ensemble des populations.

 

Hommage à Younoussi Touré

Soumaïa Cissé, en succédant au désormais ancien président de l’URD, celui-là même qui a placé le parti de la poignée de mains «au firmament du ciel politique» malien, a rendu un hommage mérité à Younoussi Touré. Pour l’occasion, un Ciwara lui a été offert pour récompenser ses efforts qui ont permis de faire du parti la deuxième force politique de notre pays depuis sa création. Il aura donc droit à un repos bien mérité. Il va souvent prodiguer de sages conseils et apporter son expertise au parti qu’il a présidé pendant dix ans.

Youssouf Diallo

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