Le Centre international de conférences de Bamako a abrité le samedi 28 mai, la cérémonie d’ouverture 3e congrès extraordinaire du Parti pour la renaissance nationale, Parena. C’était sous la présidence de monsieur Tiébilé Dramé, président du parti.
Le président du mouvement des jeunes, monsieur Seydou Cissé, a axé son discours sur la jeunesse. C’est ainsi qu’il a dénoncé le manque de vision des autorités du pays, incapables à ses yeux, de mettre en place une politique nationale claire de la jeunesse, conformément à l’esprit et à la lettre de la charte africaine de la jeunesse ratifiée par le Mali. Aux dires de ce dernier, les pouvoirs publics du Mali sont décidés à condamner la jeunesse du Mali au désespoir et à la désespérance par la qualité combien de fois médiocre, de l’éducation et de la formation qu’ils offrent à celle-ci dans les meilleurs des cas. « De nos jours, les jeunes du Mali vivent les choses les plus redoutables pour le développement de notre pays à savoir le déficit d’éducation, de qualification, le désœuvrement et les maladies », a ajouté monsieur Cissé.
Madame Tamboura Mah Kéita a, dans son discours, rappelé brièvement l’Etat des lieux de la représentativité des femmes dans les instances de prises de décisions dans notre pays. Une représentativité qui reste très faible, en atteste le nombre de femme dans le gouvernement, 6 sur 32 soit 30%. Cette faible représentativité des femmes dans les instances de prises de décisions, explique la présidente des mouvements des femmes, constitue un dysfonctionnement pour toute véritable démocratie et coup dur pour la mise en œuvre de la promotion du genre. La présidente du mouvement des femmes n’a pas manqué de souligner les dérives du régime. A ses dires, le Mali souffre du mauvais traitement de la question du Nord, sans vision ni stratégie. Le Mali, 30 mois après l’accession d’IBK au pouvoir, ressemble à un pays dans l’abime, un pays dans l’impasse, a martelé madame Tamboura Mah Kéita.
« Un matin de mars 2012, nous nous sommes réveillés dans un autre pays, avec le crépitement des armes, l’odeur de la poudre et à la tête du pays, ce que l’on croyait définitivement révolu, c’est-à-dire une junte militaire, qui venait d’interrompre 20 ans de cheminement démocratique », a introduit monsieur Tiébilé Dramé, président du Parena. Le président n’a pas pris de gang pour dénoncer les dérives du régime. Un régime caractérisé par l’immobilisme avec comme conséquence un pourrissement de la situation au Nord, a assené le président du Parena. C’est pourquoi, le président du Parena a demandé sans délai l’organisation d’une concertation nationale en vue de rassembler le peuple malien pour forger une marge de manœuvre pour le pays, aujourd’hui coincé. Selon le président du Parena, le président de la République, dont nul ne saurait douter de son patriotisme, est aujourd’hui interpellé. La sécurité intérieure du pays se dégrade et trop de sang coulent au Mali depuis trop longtemps, a-t-il martelé. Toujours selon les propos du président du parti du bélier, le Parena préconise la refondation des institutions de la République. Il s’agit de la suppression d’élection présidentielle au suffrage universel pour rendre le président responsable devant le parlement. L’élection du président de la République par le parlement, l’élection des chefs régionaux par les assemblées régionales, l’élection des parlementaires au scrutin proportionnel. A l’en croire, l’accord issu du processus d’Alger est une occasion inouïe pour une telle refondation. Enfin, monsieur Dramé a demandé au président IBK, de créer les conditions de retrouvailles avec ceux qui l’ont précédé, afin que ceux-ci apportent leur contribution à la construction de l’édifice nationale. Après tant d’année à la tête du parti, explique monsieur Tiébilé Dramé, j’ai le devoir de remettre mon mandat en compétition. « Vous êtes des milliers de femmes et d’hommes capables de donner une nouvelle impulsion au parti » a-t-il ajouté.
Abdrahamane Sissoko