Ouvrant le bal des interventions, le président du Cadre des partis politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel, Dr. Modibo Soumaré, a rappelé que le défunt président de l’Asma/CFP, Soumeylou Boubèye Maïga, est un des pères fondateurs de son organisation. Et d’ajouter que son regroupement politique travaille d’arrache-pied pour la réussite de la Transition en cours dans notre pays. Il a ajouté que cette réussite passe nécessairement par l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles. Car, selon lui, une transition sans élections est un pouvoir militaire qui s’installe.
Concernant le processus d’adoption d’une nouvelle Constitution, il dira que celui-ci doit se faire dans le consensus total entre les différents acteurs. A l’en croire, il ne peut y avoir de consensus dans un tel processus tant qu’une hypothétique question de la candidature du président Assimi plane sur le processus. A cet effet, il ajoutera qu’il faut renoncer à la tenue du référendum et remettre le texte au prochain président élu pour éviter tout glissement du pouvoir.
A sa suite, le président de la plateforme “Ensemble pour le Mali” (EPM) et non moins président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Dr. Bokary Tréta, a déclaré qu’il se reconnait dans les propos de son prédécesseur. Avant de témoigner son amitié au défunt président de l’Asma/CFP, Soumeylou Boubèye Maïga pour avoir fait beaucoup de choses avec lui. Il a aussi rappelé les qualités de l’homme, notamment sa combativité, son audace, sa persévérance, sa disponibilité, sa détermination.
Pour sa part, l’ancien ministre des Sports, Djiguiba Kéita du Parti pour la renaissance nationale (Parena) a transmis les salutations d’amitié sincères de son président Tiébilé Dramé et ses camarades dirigeants du parti du Bélier blanc, fruit de plusieurs décennies d’un combat ayant uni le défunt président de l’Asma, Soumeylou Boubèye Maïga. Et d’ajouter que la 3e conférence nationale de l’Asma/CFP se tient à un moment où les partis politiques sont fortement interpellés par la situation d’insécurité et les difficultés financières que traverse le pays.
“Il est vrai que l’opinion nationale est aujourd’hui mobilisée par la question du référendum constitutionnel avec, au centre, les désaccords sur la laïcité. Le discours du Parena est très clair sur la question : sans consensus, pas de nouvelle Constitution ! Or, le moins qu’on puisse dire, c’est que le projet finalisé de la Constitution a davantage creusé le fossé entre les Maliens”, a-t-il martelé. En conséquence, dira-t-il, le Parena se désolidarise de ce projet en cours de discussion et appelle les autorités de la Transition à abandonner l’entreprise. Car, le Mali a aujourd’hui besoin de paix, de stabilité et de cohésion nationale. “C’est pourquoi la classe politique doit s’unir autour de ces questions et appeler les autorités de la Transition à entendre la voix du peuple qui ploie sous les coups de plusieurs ordres de menaces”, a déclaré M. Kéita.
Le 1er vice-président de l’Asma/CFP, Amadou Baba Cissé informera que le mardi 21 mars, le parti, les parents, amis et camarades de Soumeylou Boubèye Maïga se retrouveront pour prier pour le repos de son âme à l’occasion de l’anniversaire de la première année de sa disparition. “Oui camarades ça fait déjà un an que nous avons perdu notre président. Aujourd’hui encore, nous continuons de pleurer la perte de cet homme exceptionnel, mais nous ne devons pas oublier de célébrer sa vie et son héritage. Nous devons nous rappeler de son combat pour la démocratie, les droits de l’Homme qui a toujours fait preuve de résilience dans les moments difficiles, de sa sagesse et de son dévouement pour le Mali”, a-t-il ajouté.
Selon lui, cette conférence nationale est une opportunité les militants et membres du parti de faire le point sur l’état d’exécution des différentes recommandations issues du 2e congrès ordinaire, mais aussi et surtout de faire le point sur la vie du parti et de ses structures, de discuter entre nous afin de déterminer les grandes orientations du parti pour faire face aux nouveaux défis.
Pour atteindre les résultats escomptés durant cette journée, il a invité les militants à faire preuve d’engagement, d’abnégation, d’assiduité et d’inspiration à l’image de leur regretté président Soumeylou Boubèye Maïga. “Le Mali est, de nos jours, confronté à une crise multidimensionnelle marquée par la persistance et l’aggravation de l’insécurité qui affecte de nouvelles zones du pays, un secteur de l’enseignement en pleine crise avec presque 30 % des écoles fermées et une flambée des prix des denrées alimentaires. Ce contexte peu reluisant requiert un sursaut national, et une union sacrée des fils et des filles du pays pour faire face aux multiples défis afin d’éviter la dégradation d’une situation déjà déliquescente”, a-t-il déploré.
Ensuite, il s’est dit convaincu que le parti a les capacités de relever ces défis. “Nous avons des femmes et des hommes talentueux, engagés et déterminés à faire avancer notre pays. Nous avons des partis et des regroupements politiques responsables qui n’ont qu’un objectif : servir le Mali. Mais nous ne pouvons atteindre cet objectif que si nous nous mettons ensemble”, a déclaré M. Cissé.
Boubacar Païtao