Dans le cadre de son 31ème anniversaire, l’Adéma-Pasj a organisé, le samedi 25 mai dernier, au Centre international de conférences de Bamako (Cicb), une conférence-débats sur le thème : “Quel avenir pour les partis politiques dans les démocraties africaines ? Cas du Mali”. La cérémonie d’ouverture était présidée par le président du parti, Pr Marimanthia Diarra, en présence de plusieurs cadres du parti et des partis invités.
Dans ses propos introductifs, Le Pr Marimanthia Diarra a fait observer une minute de silence pour le repos de l’âme de tous les responsables, cadres et militants de l’Adéma-Pasj qui nous ont quittés depuis le 30ème anniversaire du parti ainsi que des éléments des Forces armées maliennes et autres soldats étrangers tombés sur le champ d’honneur pour le Mali. Et de remercier tous les invités d’avoir répondu à l’invitation, d’être venus si nombreux rehausser de leur présence l’éclat de cette conférence – débats, commémorant le 31ème anniversaire du parti de l’abeille.
“Votre présence parmi nous témoigne de l’intérêt que vous portez à notre parti, mais aussi de votre solidarité et de votre fraternité dans le combat qu’il mène pour la liberté, la dignité, la paix, la prospérité et la démocratie”, a-t-il déclaré.
A ses dires, la commémoration du 31ème anniversaire de l’Adéma-Pasj se tient à un moment décisif de l’histoire de notre pays, voire de l’Afrique et au-delà, du monde entier, où un nouvel ordre politique et géostratégique est en train de se mettre en place. “A l’occasion de cette commémoration, je tiens à réitérer le soutien de notre parti aux Autorités de la transition, aux Forces armées de défense et de sécurité, pour le combat acharné qu’elles mènent contre le terrorisme, pour l’intégrité du territoire national, pour la paix et la sécurité”, a-t-il laissé entendre.
A le croire, face au défi de préservation des acquis démocratiques, l’Adéma-Pasj, à l’instar de tous les partis politiques et organisations du mouvement démocratique, est interpellé par les concitoyens. “Créé le 25 mai 1994, le jour de l’Afrique, l’Adéma-Pasj est un parti africain et malien, auquel le peuple du Mali a fait confiance dès les premières heures de la démocratie, un capital de confiance qui reste actif grâce à la constance et à la fidélité de ses militants et de ses cadres”, a rappelé Pr Diarra. Selon lui, l’Adéma-Pasj est et restera ce grand parti de militants engagés qui, chaque fois que le bateau Mali tangue, dispose de ressort suffisant pour qu’il ne chavire pas, un rôle historique souvent incompris par bon nombre de nos concitoyens. Il ajoutera que certains de nos concitoyens jettent le discrédit sur les partis politiques, les tenant pour seuls responsables de tous les maux qui nous assaillent, allant jusqu’à prôner leur suppression ou leur mise en veilleuse. “Comment construire une société démocratique et un état de droit, dans lequel les libertés individuelles et collectives sont protégées, la justice bien distribuée et rendue, sans les politiques et les partis politiques ?”, s’est-il interrogé. En réponse à cette question, il dira que même si les partis politiques en Afrique jouent insuffisamment leur rôle de fonction de contrôle de l’action gouvernementale, de socialisation politique, il n’en demeure pas moins que la crédibilité de la démocratie dépend de la vitalité des partis politiques à proposer des projets de société et de programmes de gouvernement compétitifs et alternatifs. “Quel type de démocratie pouvons-nous construire sous nos tropiques sans les partis politiques ? Nos experts nous édifieront très certainement sur ces questions fondamentales”, martèle-t-il.
Il a saisi l’occasion pour remercier les conférenciers, notamment Pr Doulaye Konaté et Docteur Ousmane Sy pour avoir accepté d’exposer sur ce thème assez problématique, par les temps qui courent en Afrique, et même hors d’Afrique. Avant de saluer le Pr. Moustapha Dicko pour son rôle de modération de la thématique. “Je souhaite vivement que, dans les débats qui vont suivre, la raison prime sur la passion, l’écoute et la tolérance sur la négation, que la rigueur de l’analyse universitaire côtoie la pratique politique vécue dans notre pays”, a souhaité le président du parti.
Aux dires du Pr Diarra, l’Adéma-Pasj repose sur des fondements et principes clairs dont les valeurs de travail, de justice, de solidarité, de tolérance et de fraternité qui n’ont jamais été autant menacées et nous devons participer pleinement à leur défense en tant que militant du Parti africain pour la solidarité et la justice, en tant que Maliens, en tant qu’Africains et en tant qu’Homme tout court.
“Notre conviction profonde est que le développement du Mali passe par l’entente avec nos voisins de l’Afrique et du reste du monde, dans le respect de notre souveraineté et de la dignité de notre peuple. Nous devons, plus que jamais, garder en mémoire que notre parti, dès sa création, a affirmé son engagement au panafricanisme, en s’intitulant Parti africain pour la solidarité et la justice”, a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, il a martelé que personne ne doit avoir comme agenda pour la construction du Mali, l’exclusion, la récupération politique ou la diversion. “Nous devons tous adopter un comportement fédérateur, par-delà nos appartenances politiques et nos positions temporelles, pour conjurer les maux qui assaillent notre pays, conforter les acquis démocratiques et participer au redressement du pays”, a-t-il ajouté.
A l’entendre, il est clair que le seul baromètre de la réussite de la transition en cours est la conduite de réformes indispensables et compatibles avec un délai imparti raisonnable, ainsi que l’organisation d’élections inclusives, transparentes et crédibles. “Toute autre démarche pouvant disperser ou éparpiller les efforts ne sera que divertissements préjudiciables. En tout état de cause, notre parti a décidé de tout mettre en œuvre pour contribuer à la réussite de la transition en cours dans notre pays. C’est pourquoi, à l’Adéma-Pasj, nous restons ouverts à toutes les forces démocratiques et républicaines éprises de paix et de justice car c’est ensemble que nous pouvons bâtir le Mali nouveau tant espéré”, a averti Pr Diarra.
Boubacar PAÏTAO