En revendiquant récursivement la souveraineté nationale, en s’affublant du qualificatif de ‘’peuple’’, autant les protestataires du 5 juin que les affidés du régime sont dans l’imposture. Autopsie d’une bataille de légitimité à géométrie variable.
Après avoir plongé la tête dans le sable, refusé de voir arriver la tempête qui se formait et grossissait à l’horizon, le régime et ses affidés sont foudroyés par la réussite du ‘’rassemblement’’ organisé par le Mouvement Espoir Mali Kura (EMK), la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), et le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), ce 5 juin, sur le Boulevard de l’indépendance. Groggy par ce succès retentissant, ils pointent un million de manifestants au tableau de l’Imam et de ses nervis. C’est clair, les orchestrateurs de la manif ont su cantonner la convergence des fureurs et les frustrations d’une frange importante de la population, non seulement de Bamako, mais également des capitales régionales. L’onde de choc provoquée par cette démonstration populaire a bouleversé la conception traditionnelle et étriquée de la politique fuite en avant. Ce qui cauchemarde le pouvoir.
Revenant des vapes, la coterie tente de donner de la repartie. Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils débrident leur imagination pour proposer un concept novateur. Ils reconduisent les mêmes recettes galvaudées. ‘’Plusieurs associations, groupements de femmes, mouvements de jeunesse, partis alliés, les partis politiques membres de l’Ensemble Pour le Mali (EPM) et tous les autres soutiens du président de la République regroupés dans une seule et même plateforme « NOUS LE PEUPLE « étaient ce soir en réunion préparatoire à la maison des jeunes de Bamako. Plus de trois (3) millions de Maliens marcheront le vendredi prochain pour le respect des institutions de la République du Mali’’, annoncent les partisans du régime templiers autoproclamés du ‘’respect, de la défense et de la sauvegarde des institutions de la République.
Mais, il y a problème. Les royalistes s’affublent de l’appellation ‘’NOUS LE PEUPLE’’. Quelques jours auparavant, quand les boutefeux, se sont autorisés une telle prétention, quelle volée de bois vert n’ont-ils pas reçu ! Au nom de l’article 26 de la Constitution du 25 Février 1992 qui dispose : ‘’la souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice’’.
La notion de ‘’souveraineté nationale’’ est donc une disposition constitutionnelle qui n’est ni sélective ni à géométrie variable. En s’en attribuant l’exercice, autant le Quarteron (EMK, CMAS, FSD, PCC) accusé de ‘’diffuser sur les réseaux sociaux et les médias : des propos insurrectionnels, subversifs, séditieux appelant à la démission, la première institution, qu’est le Président de la République’’ que les ouvriers de la 25e heure, ces fantassins inaudibles, inodores et sans saveur, sont de parfaits imposteurs.
Au-delà des apparences, c’est bien à une bataille de légitimité que nous assistons. Mahmoud DICKO et ses moudjahinnes en se proclamant le ‘’peuple’’ (en violation de l’article 26 de la Constitution) fondent leur revendication (leur légitimité populaire) sur deux faits.
D’abord, le score réalisé par le Président Ibrahim Boubacar KEITA lors de la présidentielle de 2018. Au premier, il a été crédité de 1 331 132 voix (41,70%) et de 1 798 632 (67,17%). Pour les ‘’séditieux’’, avec un tel score, à savoir moins de 2 millions d’électeurs sur une population totale estimée à 20 millions d’âmes, IBK a certes la légalité, mais pas la légitimité. Une légitimité d’autant plus effilochée qu’il est vomi par une fraction non négligeable de la population pour haute trahison de promesses non tenues.
Ensuite, ils peuvent brandir le nombre de manifestants réclamant le départ de la première institution de la République, en tout cas, un changement radical de GOUVERNANCE.
Le clan au pouvoir objecte que même une victoire étriquée avec une voix de différence suffit à asseoir autant la légalité que la légitimité. Il oppose le même réquisitoire aux protestataires sur les stats : un million de manifestants à Bamako ne représente pas les 20 millions de Maliens. Donc, IBK a bel et bien la légitimité que les frondeurs tentent de lui denier par une entourloupe du peuple, éternel objet de manipulation pour l’assouvissement des visées pouvoiristes.
PAR BERTIN DAKOUO
kabacha 9 Juin 2020 at 09:38
Oui il faut organiser une contre marche môme si c’est avec 10 personnes convaincus de leur idéologie.
Mais pas pour rivaliser avec les participants de la marche du 5 Juin en terme de mobilisation.
A cause de Dieu n’acheter plus les maliens comme du bétail comme lors des législatives passées et comme les députés achetés à coup de millions et le peuple dont vous revendiqués n’a pas à manger, est privé d’école, n’est pas soigné, ne peut plus aller au champ ni paitre son troupeau, n’a pas d’eau ni électricité.
Pitié ne vider pas nos caisses môme si certains vont utiliser l’argent volé ou mal acquis pour sauver leur tête et non pour l’intérêt du peuple
ORTF
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