La liste CODEM aux élections législatives à Koro, conduite par le secrétaire général adjoint du parti, Amadou Aya, est désormais soutenue par 12 partis politiques, dans la perspective du second tour du dimanche prochain. En face, les indépendants de l’«Alliance Amakéné » conduite par l’ex porte-parole de Dana Ambassagou, Marcelin Guenguéré auraient le soutiens de l’ASMA, du MPM et de l’ADEMA-PASJ. Mais il semble que la CODEM, dont le leader, le ministre Housséini Amion Guindo a pour fief Koro devrait tirer son épingle du jeu.
Les candidats de la liste Le Mali qui bouge, « Alliance Amakéné », conduite par l’ex porte-parole de Dana Ambassagou, Marcelin Guenguéré, et Hamidou Djimdé du mouvement Baguine So sont, comme le dirait l’autre, des « acteurs hybrides ». Ils sont tantôt membres des milices armés, tantôt politiques. Ils usent et abusent de la situation de crise sécuritaire dans le centre du pays, en particulier dans le pays dogon pour se faire une place au soleil. Et dire que certains acteurs politiques majeurs les soutiennent dans leur désir de siéger à l’Assemblée nationale ! Il s’agit des partis politiques comme l’ASMA-CFP de l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, le MPM du député Hadi Niangado (qui a une revanche personnelle à prendre sur le leader de la CODEM) et l’ADEMA-PASJ.
Les deux cadres précités de « Alliance Amakéné » ont la réputation d’avoir été des responsables de mouvements communautariste dogons. Ils veulent venir à l’Assemblée nationale par des chemins obscurs. Leur modus operandi est peu catholique. Il ne doit prospérer dans aucune démocratie digne de ce nom. Ce serait même un crime.
En effet, l’occasion faisant le larron, à la faveur des élections législatives de 2020, ils sont en train d’exploiter leur engagement communautaire à des fins politiques. Ils sont en train d’utiliser le combat que leurs organisations ont mené dans le cadre de la défense de la communauté dogon à des fins électoralistes.
On a pu se rendre compte de cette évidence lors du premier tour des législatives à Koro, où l’Alliance Amakéné s’est arrimée au mouvement armé « donso », Dana Ambassagou, pour influencer sur le scrutin. Partout dans le cercle, ils se sont adossés aux mouvements armés pour amener les populations à faire un vote massif en faveur de leur liste. Bénéficiant de la confiance de leurs anciens mouvements auprès des populations, ils leur font croire qu’ils ont été leurs sauveurs. Alors qu’il n’en est rien. Il s’agit là d’une manière trop basse de venir à l’Assemblée : tromper le peuple et abuser de son ignorance.
Selon nos informations, dans certains endroits de la circonscription électorale de Koro où tous les candidats n’ont pas accès, sauf ce qui sont en connivence avec les mouvements armés, les populations ont été instrumentalisées pour qu’elles votent en faveur de l’Alliance Amakéné. Ce qui explique le score qu’ils ont réalisé lors du premier tour. Dans ces conditions, on n’est pas loin d’une prime à la violence. Cette situation pourrait porter un coup sérieux à la crédibilité des élections dans le cercle et biaiser l’expression démocratique si l’on ne prend garde.
Car, ils ne sont pas les seuls à défendre la communauté dogon dans le conflit supposé qui l’oppose aux Peulhs. Ils sont nombreux ces cadres dogons, sans armes, à consentir des sacrifices dans le cadre de la résolution de ce conflit.
Hadi Niangadou, un bras financier ?
Selon de sources concordantes, le député milliardaire de la commune II, Hadi Niangadou, fondateur du parti MPM, aurait décidé de parrainer cette alliance au second tour des législatives à Koro. Pourquoi ? On le sait, le président du MPM a bâti son parti sur le débauchage d’élus. Dans cette optique, il aurait opté de financer l’Alliance Amakéné au second tour des législatives pour que ses candidats regagnent son parti au cas où ils seront élus députés.
Ces manœuvres n’ont pas empêché la liste propre CODEM d’engranger de nombreux ralliements. On parle de 12 partis politiques engagés à soutenir le parti de Poulo dans son fief de Koro pour lui permettre de gagner les quatre sièges de députés en jeu. Et, selon les observateurs, malgré les intimidations et les dénigrements, Amadou Aya et ses colistiers pourraient gagner le pari de gagner le second tour du scrutin, le dimanche 19 avril prochain. La CODEM sortirait alors indemne de ces joutes électorales dans un contexte sécuritaire délétère.
Bruno D SEGBEDJI