2ème Quinquennat d’ATT : Les petits pas vers un consensus bis

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Le processus électoral malien poursuit son chemin. Après une présidentielle arrachée au bout d’un long suspense et d’un combat laborieux par le  chef de l’État sortant, Amadou Toumani Touré, les regards sont désormais tous rivés sur les législatives. Celles-ci devant logiquement déterminer le poids parlementaire des tendances politiques et une démarcation entre une minorité et une majorité au Mali. Mais les rapports démocratiques du quinquennat 2007-2012 seront-ils fondamentalement différents du précédent ? La question est d’autant moins superflue que tant d’indices convergent vers une reddition de l’expérience vécue.rn

 « 2007, et après ? ». Cette question revenait sans cesse sur les lèvres du président de l’Assemblée Nationale, Ibrahim Boubacar Keïta, lorsqu’il se résolvait – après un si long cheminement avec le régime – à enfiler son  manteau d’opposant et de challenger du chef de l’État sortant. Aujourd’hui plus que jamais la même interrogation est en train de tarauder et se pose avec plus d’acuité que jadis. Et pour cause.

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Tout récemment dissipés par un contexte d’adversités clairement affichées, les nuages qui obscurcissent le ciel politique malien sont à nouveau de retour. Ils se sont réinstallés et se dressent comme des avalanches, à mesure que la victoire et la légitimité d’ATT se débarrassent des lourds boulets de contestations et protestations de rue. Un des premiers indices du retour aux récentes amours, c’est sans doute l’absence de lisibilité et d’indices révélateurs ou avant-coureurs d’une réelle volonté de revoir les anciennes copies : aucune avance ou clin d’œil dans le sens d’une préférence aux acteurs de la confirmation d’ATT.          

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La volte-face et le revirement spectaculaire du Front pour la République et la Démocratie n’en sont pas également des signaux négligeables dans le flou artistique qui s’annonce. Attendu par nombre d’observateurs à la croisée d’interminables bras de fer qu’annonçait l’intransigeance de son ton au départ, le FDR a surpris plus d’un en répondant par des appels du pieds au bras tendu du président de la République.

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Ce dernier, aussitôt après la proclamation des résultats définitifs, s’est engagé pour une continuité qui ne distingue guère le fond de la forme. Il a en clair promis de se comporter comme le président de tous les Maliens et « à faire vivre, dans le rassemblement et l’unité, les valeurs profondes de notre Nation que sont la solidarité, la tolérance et la paix ». Et ATT d’ajouter, par la même occasion, l’invite ci-après : « dans l’accomplissement de cette exaltante mission, j’aurai besoin de l’implication de toutes les Maliennes et de tous les Maliens ».

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De toute évidence, ses adversaires d’en face ont accueilli les propos du chef de l’État nouvellement confirmé comme des naufragés une chaloupe. Comment expliquer autrement l’improvisation d’un meeting pour marquer la retraite du regroupement dont les acteurs, quelques jours auparavant, juraient la main sur le cœur de ne jamais « accepter l’inacceptable » ?

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Si le FDR se bornait à une simple déclaration d’armistice devant le verdict des juges constitutionnels, sa posture aurait pu s’entendre comme une naturelle résignation. Mais puisque celle-ci est poussée jusqu’à une prosternation que cache mal les diatribes fortement bémolisées pour la circonstance, sa démarche donne l’air d’être sous-tendue par une réelle prédisposition à tourner définitivement la page. Surtout qu’un recul vers la case de départ ne paraît guère indisposer outre mesure un chef d’État qui n’a du reste jamais renoncé au consensus qu’il considère comme un label malien exportable. Au point de lui consacrer des rencontres internationales.

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En tout état de cause, pour vrai qu’il faille attendre une entrée définitive dans le quinquennat pour y voir plus clair, l’explosion des barrières entre tendances politiques, notamment par les stratégies électorales à la base, sont des arguments assez solides à qui veut perpétrer une expérience propre à son régime. Mais question : le retour au consensus pourra-t-il se dérouler sans une rupture du contrat qui lie ATT à ses partenaires de l’ADP ?  

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  1. Keïta                
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