2eme convention nationale extraordinaire du PDES : Séméga passe le témoin à Ahmadou Abdoulaye Diallo

0
Amadou Abdoulaye Diallo
Amadou Abdoulaye Diallo

Au regard de ses nouvelles obligations professionnelles qui exigent qu’il vive  et travaille désormais hors du Mali, le président du Parti pour le développement économique et la solidarité, Hamed Diane Séméga, a renoncé à toute charge officielle au sein du Pdes. Histoire de ne pas, justifie-t-il, entamer la bonne marche du parti, surtout à un moment crucial de la vie de celui-ci.

 

Cette convention extraordinaire, deuxième du genre, dont les travaux ont pris fin hier dimanche, au Ccib, se voulait être celle de la refondation du Pdes, un parti en pleine traversée du désert depuis le départ du pouvoir, en 2012, de son mentor Amadou Toumani Touré. Au terme de deux jours de débats, les héritiers d’Amadou Toumani Touré se sont ainsi dotés d’un bureau politique national de 76 membres (contre 123 auparavant), dirigé par Ahmadou Abdoulaye Diallo, lui qui assurait jusque-là l’intérim à ce poste. Le président sortant, Hamed Diane Séméga, se retrouve parmi la dizaine de présidents d’honneur. Dandara Touré et Moulaye Haïdara ont été reconduits respectivement aux postes de présidente du mouvement des femmes et de celui des jeunes.

 

A l’ouverture des travaux, samedi 1er novembre, ils étaient tous là : membres du Comité directeur national, délégués, responsables de partis amis et plusieurs militants, réunis sous la présidence de Hamed Diane Séméga. «Le Pdes dynamique pour une nouvelle espérance du peuple malien» ; «le Pdes assume son bilan avec fierté» ; «le Pdes debout sur le champ de l’honneur». Tels sont les slogans que l’on pouvait lire sur des banderoles qui servaient de décor à la salle Djéli Baba Sissoko. Comme pour signaler à ceux qui avaient prédit la mort du Pdes que ce parti reste bien là, fidèle aux idéaux d’ATT, mais surtout prêt à s’assumer dans l’édification du nouveau Mali. Cette volonté d’assumer son compagnonnage avec son mentor avait d’ailleurs été réaffirmée à travers la projection d’une vidéo documentaire dans laquelle le parti met l’accent sur certaines actions d’ATT dans les domaines notamment de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, du logement et des infrastructures. A la suite de ce film d’une quinzaine de minutes, Dandara Touré et Moulaye Haïdara, respectivement présidente du mouvement des femmes et président du mouvement des jeunes, ont, tour à tour, véhiculé des messages de fidélité à la vision d’Amadou Toumani Touré, tout en appelant les leurs à la remobilisation. «ATT n’est pas un homme à abattre, mais au contraire il mérite respect et considération», a martelé la présidente des femmes Pdes, faisant référence aux actions que l’ancien chef de l’Etat a posées en faveur d’un Mali émergent.

 

C’est un Hamed Diane Séméga physiquement diminué qui s’est ensuite exprimé sous les cris admiratifs des militants qui, visiblement, lui exprimaient toute leur joie de le retrouver après des années d’exil au Sénégal voisin. Il a, lui, livré un message d’espoir, celui de voir, au terme des travaux, un parti uni et prêt à prendre toute sa place dans la construction d’une classe politique responsable. «En vérité, notre parti a failli disparaitre»,  a estimé le président du Pdes. S’il est encore debout et toujours inspiré par la vision et l’action politiques d’ATT, le parti le doit, dit-il, à l’esprit de sacrifice d’une poignée d’hommes et de femmes de son Comité directeur. Partant, Hamed Séméga a rendu un hommage mérité à Ousmane Bah et Ahmadou Abdoulaye Diallo- qui furent, tour à tour, président intérimaire du parti- pour leur dévouement pour la survie du Pdes. «Notre devoir historique, c’est d’assurer avec dignité et fierté le bilan de l’action politique du président Amadou Toumani Touré, avec ses réussites et ses échecs», a averti Séméga, soulignant la nécessité de refonder le parti en redéfinissant et en recadrant son action politique. Ce, afin de l’adapter à l’ambition qui est la leur et construire un appareil politique moderne, «véhicule du projet Pdes pour le Mali».

 

Au sujet de la réconciliation nationale, il a appelé les responsables politiques à œuvrer en faveur du renforcement du socle de stabilité institutionnelle retrouvée après les épreuves infligées au Mali par le coup d’Etat de 2012. «Chaque acteur doit être conscient du poids de ses actes et les mesurer à l’aune de son engagement patriotique au service de notre peuple», a indiqué M. Séméga. Avant de faire part de son intention de ne plus avoir de charge officielle au sein du parti, mais de continuer à le servir avec la même détermination.

 

Bakary SOGODOGO

Commentaires via Facebook :