La grande convergence à Bamako des sections APF du continent africain a visiblement tenu toutes ses promesses. Après deux jours d’intense labeur, le conclave a pris fin, vendredi après-midi, au CICB où il a débuté un jour auparavant sous de bons auspices, avec à la clé une cérémonie d’ouverture riche en couleurs et sons dans la grande Salle Djéli Baba Sissoko. C’est là, en effet, que le président
Issaka Sidibé et son homologue congolais, et non moins président de l’APF, Aubin Minaku Ndjolondjoko, ont donné le coup d’envoi du marathon parlementaire en situant l’un après l’autre les enjeux et contours du rendez-vous malien de l’Assemblée régionale Afrique de l’APF. Aucun pays n’est épargné par les préoccupations inscrites au chapitre de la rencontre, a indiqué le président de l’Assemblé nationale du Mali au sujet de la question sécuritaire, avant d’enchainer sur l’équation environnementale qui, à ses yeux, requiert une réponse globale. Allusion faite par ailleurs au ‘’défis et espoirs de la COP 21 pour l’Afrique’’, l’Honorable Sidibé a soutenu que toute réponse individuelle consiste à déplacer la question ou à l’éluder. Même son de cloche du côté du président de l’APF convaincu pour sa part qu’il revient aux parlementaires de relever les défis de l’environnement et de l’insécurité liée au terrorisme, en les inscrivant au nombre des priorités nationales. Et de relever, au passage, que la convergence massive de délégations parlementaires dans la capitale malienne, en dépit des risques, est une marque d’engagement contre l’insécurité ainsi que le «fruit de l’attachement» des autorités maliennes à des valeurs partagées.
En souhaitant par ailleurs que la APe de l’APF contribue à renforcer la place de l’Afrique, M. Ndjolondjoko n’a pas prêché dans un désert, et pour cause. Les parlementaires africains d’expression française peuvent en effet se satisfaire d’avoir examiné – avec une assiduité et une rigueur à hauteur d’attentes – toutes les questions inscrites à l’ordre du jour en tant que préoccupations communes des peuples qu’ils représentent : de la problématique sécuritaire aux implications de la COP 21 sur le continent en passant par la brûlante équation des médias sociaux.
S’agissant des préoccupations sécuritaires dans leur espace commun, les débats entre parlementaires de divers horizons ont débouché sur la perception que le terrorisme demeure menaçant pour les paisibles populations malgré les résultats appréciables et les nettes avancées dans la lutte contre le fléau. Ils ont par conséquent manifesté caution et solidarité aux efforts internationaux que traduisent, entre autres, la récente conférence d’Abuja sur la problématique, les actions militaires en cours en Afrique ainsi que les mesures préventive pour éradiquer le phénomène par des initiatives de développement.
Pour ce qui est de la situation politique dans les pays de la région Afrique, la 24è assemblée continentale de l’APF, enseignements tirés de la série de joutes électorales récemment tenues dans nombre d’Etats membres, s’est contentée de rappeler l’engagement auquel les membres de l’organisation ont souscrit dans le cadre de la déclaration de Bamako, à savoir : veiller au respect des principes d’un Etat de droit démocratique conformément aux idéaux et valeurs de la francophonie politique.
Le conclave parlementaire a été en outre assorti de l’examen de deux sujets spécifiques que sont les enjeux continentaux de la protection environnementale et le crucial phénomène des médias sociaux. Sur le premier sujet, les participants sont persuadés que le continent ne peut tirer parti des récents engagements de Paris qu’avec une forte implication des «législateurs et contrôleurs de l’action gouvernementale» dans le suivi des conclusions de la COP21, ainsi que par une conscience plus aiguë du rôle qu’est celui des parlementaires africains dans la réorientation de l’Afrique vers les sources d’énergie alternative.
Quant à la problématique des médias sociaux, elle a inspiré au conclave de Bamako une suggestion assez originale : la solution qui consisterait à concilier les valeurs démocratiques qu’elles sous-tendent avec l’usage responsable que requiert leur utilisation. Interrogés sur la difficulté de contrôle les dérives d’un phénomène en pleine expansion, lors du point de presse tenu à l’issue de l’Assemblée, les responsables africains de l’APF estiment tous qu’il est bel et bien possible de l’encadrer par des initiatives législatives harmonisées.
Su la tenue l’événement proprement dit, le président de l’Assemblée nationale du Mali, Issaka Sidibé, à l’instar de nombre de ses illustres convives, assure qu’il en éprouve une satisfaction à la hauteur des appréciables résultats ayant émaillé les travaux de 24è Assemblé régionale, qui s’est sans doute illustrée comme creuset de gestation et d’émergence des ébauches de solutions aux préoccupations des peuples. Idem pour le président de l’APF qui, face à la presse, a évoqué un accueil et une organisation irréprochables pour ce qui est de la forme.
Encadrés » » » »
Défier la terreur par la mémoire d’un visage
Après celle de Damiens Boiteux qui a fait le tour du Mali après l’intervention militaire de la France, la stèle de Geoffrey sera sans doute le buste le plus célèbre à travers. Et pour cause, il s’impose à la vue de tous dans la cour de la représentation nationale où le visage plein de candeur du coopérant belge tragiquement disparu est pointé sur la voie qui mène à la salle des délibérations. Longtemps enveloppé du voile de la discrétion, la sculpture en bronze a été dévoilée, jeudi dernier, au public, dans le cadre de la 24è Assemblé Régionale Afrique de l’APF que notre pays a abrité. Ce sont les hôtes de cet événement continental qui en ont eu la primeur des mains du président de l’Assemblée nationale du Mali, Issaka Sidibé, qui a convié les participants à la découverte du monument aussitôt après l’ouverture solennelle du conclave bamakois des parlementaires francophones africains. Les convives de tous horizons se sont rués sur la Place de la République pour découvrir le buste de celui qui, dans la fleur de l’âge, a été arraché à l’affection de tous par la tragique attaque terroriste du Radisson Blu Hôtel de Bamako. Geoffrey n’avait pas encore la quarantaine accompli et séjournait au Mali dans le cadre de la formation des parlementaires maliens. En reconnaissance de son sacrifice, on peut lire au bas de son buste le mention suivante : «l’Assemblé Nationale du Mali reconnaissante». Ce n’est pas qu’une simple gratitude car en annonçant auparavant l’inauguration du chef-d’œuvre, l’Honorable Issaka Sidibé avait indiqué devant ses hôtes que l’immortalisation du coopérant froidement abattu par les terroristes est une façon de défier le terrorisme.
L’Assemblée nationale dans la cadence de la communication moderne
La représentation nationale a fait un bond spectaculaire en avant, à la faveur de la 24è Assemblée Régionale Afrique de l’APF. A l’issue des travaux de l’événement continental qu’a abrité Bamako, l’Assemblée nationale du Mali a officiellement réceptionné son site-web flambant neuf que lui gracieusement offert l’Assemblée Parlementaire Francophonie, dans le cadre de son programme de mise à niveau et de renforcement des capacités de ses composantes. Présenté au public en fin de conclave, le site en question été conçu par l’entreprise ‘’Intellis’’ dont le manager a également donné une brève description sous une salve d’applaudissements. Le président de l’APF en a profité pour exprimer sa satisfaction de voir la représentation populaire malienne se doter d’un outil de production et de diffusion de l’information qui permettra à ses membres de prendre une part plus active aux défis du monde actuel. Le site, selon la description faite par son concepteur, va offrir à ses visiteurs de nombreuses fenêtres d’accès à l’information et aux données sur la représentation populaire malienne. Ses visiteurs auront l’occasion de découvrir par exemple l’actualité et l’agenda de l’assemblée nationale, mais aussi des données sur les différentes législatures ainsi que sur les présidents qui les ont marquées.
La Rédaction