La campagne pour l’élection présidentielle est ouverte au Mali depuis le samedi dernier. Une campagne qui met en face une vingtaine de candidats qui ont déjà commencé les hostilités sur le terrain. Si certains prétendants ont fait le choix de la capitale (IBK au Stade du 26 Mars et Soumaila Cissé sur le Boulevard de l’Indépendance) pour faire leur lancement, d’autres par contre ont opté pour des villes à l’intérieur du pays pour donner le ton.
Cette phase du processus constitue une étape importante pour les candidats qui doivent se livrer à un exercice tout à fait pénible puisque devant leur permettre d’expliquer et de convaincre les Maliens sur leur projet politique. Dans cette course pour le Palais, il y a certes des candidatures, sans nul doute, valables, mais il reste entendu qu’il y en a qui ne sont de simples figurants.
Dans le lot des prétendants très sérieux, il y a le candidat de la Plateforme Ensemble pour le Mali, le Président sortant El Hadj Ibrahim Boubacar Keïta et le président de l’URD, chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, soutenu par sa coalition politique. Les deux candidatures sont considérées comme les poids lourds de ces hostilités qui doivent se poursuivre durant trois semaines. A côté de ces prétendants très sérieux, il y a d’autres candidatures non négligeables. C’est le cas de l’ancien Premier ministre de la Transition, Dr Cheick Modibo Diarra, au profit de qui, le leader du parti YELEMA et celui du MODEC ont renoncé à se porter candidats pour ce scrutin. C’est le cas aussi d’Aliou Boubacar Diallo, patron de la Société Wassoul’Or, présenté pour être une personnalité disposant d’une surface financière à mesure de lui offrir un score honorable au terme de cette élection qui se jouera le 29 juillet 2018. Autre candidat qui pourrait créer la surprise, c’est l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé. Le candidat du NPP dispose d’un atout incommensurable dans cette élection dans laquelle vingt-quatre personnalités s’affrontent. Il est clair que l’élection de cette année 2018 ne se présentera pas comme celle que les Maliens ont vécue en 2013. Les enjeux sont plus importants maintenant pour les grosses pointures comme Soumaila Cissé, qui joue son va-tout après avoir mordu la poussière face à d’IBK en 2013. Cette élection sera-t-elle la bonne ? Son adversaire le plus redoutable, le Président sortant IBK, lui joue gros puisqu’il doit continuer avec l’œuvre déjà entreprise. Au regard du mécontentement actuel de certaines couches sociales, IBK doit sortir la grosse artillerie pour s’imposer. Il est clair qu’IBK n’a pas intérêt à échouer dans la quête d’un deuxième mandat pour boucler son programme politique. Il reste entendu que s’il a la chance de bénéficier de la confiance des Maliens dans le scrutin à venir, il reste entendu qu’il aura l’opportunité de corriger les erreurs et s’impliquer à fond pour éviter les dérives dans la gouvernance comme cela lui a été reproché lors du premier mandat. Pour ce qui concerne Soumaila Cissé qui croit que c’est son heure a sonné avec l’élection de cette année, un échec peut conduire à une retraite politique.
Excepté la candidature de Housseini Amion Guindo dit Poulo, après les dinosaures politiques sus-cités, tout le reste est perçu comme des candidatures déposées juste pour faire de la figuration. C’est le cas de l’ancien ministre Bathily. On dit de lui qu’il est un complément d’effectif dans la course qui est ouverte. Ce constat est valable pour d’autres qui n’ont jamais fait montre de preuve pour que les Maliens retiennent quelque chose d’eux. La seule femme dans la course est une vacancière. On dit d’elle qu’elle a été conseillère dans des Palais dorés, mais cela est-il suffisant pour faire d’elle la Présidente de la République du Mali ? Sans faire injures à son équipe de campagne, elle ferait mieux, si elle s’occupe, un temps soit peu, des orphelins et autres démunis qui peuplent la capitale et autres villes du pays. Ne parlons pas du marabout Harouna Sankaré qui se lance dans la course dans l’objectif que cela va lui ouvrir des portes difficilement accessibles. Suivez mon regard… L’ancien diplomate que l’on dit proche d’un cercle fermé Américain (une secte ? On ne sait pas encore), bien que habitué à ce genre d’exercice ne vise qu’à en tirer d’autres avantages plutôt que le désir de se hisser au Palais de Koulouba. Tout comme d’autres qui se sont jetés dans la course pour pouvoir rallier un candidat sérieux dans l’éventualité d’un second tour. Dans la vingtaine de candidatures validées par la Cour Constitutionnelle, les prétendants à prendre au sérieux sont connus de l’opinion. Les compléments d’effectif aussi. Les maliens savent faire la différence et la suite du scrutin nous édifiera davantage.
A.K