L’Alliance pour la Démocratie au Mali a dans le cadre de la célébration de son 23ème anniversaire, organisé une conférence débat à la Maison de la Presse de Bamako. La dite conférence qui était animée par Aboubou Touré Chiacka, le représentant résident de la CEDEAO au Mali, avait pour thème : « le rôle de la CEDEAO dans la gestion de la crise politique et sécuritaire du Mali ». La dite conférence a regroupé les cadres de l’Association Mme Sy Kadiatou présidente de l’ADEMA, Aliou Nouhoum Diallo, premier vice-président de la dite association.
La célébration de ce 23eme anniversaire offre une opportunité pour les cadres de l’association d’inviter les responsables de la CEDEAO pour échanger de leur responsabilité sur la gestion de la crise du Mali. A l’entame, la présidente Mme Sy Kadiatou SOW a émis une pensée pour les martyrs, les victimes de guerre, aux journalistes français disparus, les membres fondeurs de leur association disparus. Elle a, à cet effet, fait une minute de silence en leur mémoire. Pour le conférencier, la première mission de la CEDEAO a été l’établissement de l’ordre national au Mali. Pour lui, l’intervention de la CEDEAO au Mali s’explique par le fait que notre pays est membre de cette organisation. Dans les textes fondamentaux de la CEDAO, il est dit que lorsqu’un pays rempli un certain nombre de conditions en cas de menace, la CEDEAO pourrait immédiatement intervenir. Il fera savoir que c’est grâce à la CEDEAO, que le coup d’Etat n’a pas reçu au Mali, et qui a vu le maintien de Dioncounda à la tête de l’Etat malien. Pour lui les sanctions infligées lors du coup d’Etat au Mali n’était pas contre le Mali, mais contre la délinquance politique. Par rapport à l’accord cadre du 6 avril, il dira qu’il avait fait pour remplacer le vide juridique qui existait. La Constitution malienne ne prévoyant pas ce genre de situation, pour combler ce vide juridique, c’est après les 40 jours de Dioncounda. Pour lui, contrairement à ce qui se disait, l’accord cadre n’a jamais violé la constitution malienne, et qu’il avait été mal compris. Pendant la transition, il a déploré le manque de communication du gouvernement sur le contenu de l’accord cadre. Pour lui, au moment où la CEDAO mettait en place un mécanisme afin de déployer ses hommes pour reconquérir le nord, à Bamako, certains étaient de contester cette arrivée. C’est grâce à la CEDEAO que les élections ont lieu. Il a estimé que la communauté internationale n’était pas prête à faire la guerre au Mali et que les africains ne doivent compter que sur eux-mêmes. Il dira que de nos jours 95% des soldats présents au Mali sont ceux de la CEDEAO, qui ont accepté parcourir des centaines voire des milliers de km pour venir aider le Mali, cela au prix de leur vie. Les africains doivent savoir que la coopération militaire internationale est forcément limitée, et que les forces internationales ne peuvent intervenir à tout moment. Les africains ne doivent compter que sur la solidarité agissante. Cette conférence débat qui rentrait dans le cadre du 23eme anniversaire a été un véritable cadre de débat franc sans tabou ni détour.
Fousseyni SISSOKO