22 septembre 1960, 54 ans après : La vision de Modibo Kéita expliquée à ses héritiers politiques

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Modibo Keita, le 1er président du Mali
Modibo Keita, le 1er président du Mali

Le Mali a célébré, hier lundi 22 septembre, le 54ème anniversaire de son accession à l’indépendance. A cette occasion, la jeunesse de l’Union Malienne du Rassemblement Démocratique Africain (UM-RDA), ses héritiers politiques, ont organisé une conférence-débat à leur siège pour s’imprégner de sa vision et des actes de Modibo, Kéïta. Les conférenciers étaient Yaya Gologo et Oumar Yacouba Maïga, tous deux membres du Bureau Politique National de l’UM-RDA.

 

D’emblée, Oumar Yacouba a présenté le premier Président du Mali indépendant comme un panafricaniste convaincu, un non-aligné mais engagé, un anticolonialiste et nationaliste. Selon lui, Modibo Kéita était croyant, pragmatique, humaniste et intransigeant. A l’en croire, le Président Modibo était intransigeant tant qu’il était sûr d’une chose qui fait le bonheur du Mali. A ses dires, cela a été tout son problème avec ses pairs, notamment Houphouët Boigny de la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, il a martelé que 50 après, la preuve est là pour dire qu’il était honnête, sincère et loyal vis-à-vis du Mali. Il a également soutenu que le Président incarnait le Mali: «on voyait le Mali à travers lui et quand on pensait au Mali, on le voyait directement». Au cours de cette conférence, Oumar Yacouba a aussi passé en revue le parcours de l’homme, en mettant en exergue son cursus scolaire et les différentes responsabilités qu’il a assumées avant devenir le premier Président du Mali indépendant. Il a aussi fait vivre Modibo Kéita à travers les nombreux discours qu’il a prononcés, notamment à l’occasion de la fin solennelle des cours accélérés de journalisme à Bamako, le 17 mars 1962, à l’inauguration de la conserverie de légumes de Baguinéda, le 21 février 1964, à l’Assemblée Nationale à l’occasion de l‘émission d’une monnaie nationale le 30 juin 1962, à la conférence d‘Addis-Abeba, le 24 mai 1963, où il a exprimé tout son panafricanisme. Retenez ce passage: «S’il est des occasions où des peuples se glorifient à juste titre de leurs réalisations, la Conférence qui nous rassemble à Addis-Abeba est de celles-là. Réunir autour d’une table la grande famille africaine divisée par plusieurs siècles de colonisation, est une grande victoire sur la diversité des peuples, des langues et des religions qui caractérise notre continent… Voilà qu’avant même sa totale libération, l’Afrique Nouvelle marque de sa sagesse et de son amour du prochain, l’Histoire des relations entre nations…».

 

 

De son côté, Yaya Gologo s’est appesanti sur les efforts fournis par Modibo Kéita concernant l’intégration africaine. C’était selon lui, le sens de la «Fédération Sénégal Soudan». C’est pourquoi, il a estimé qu’il ne faut considérer la séparation entre le Soudan et le Sénégal, non pas uniquement comme un «échec» qui était prévisible dès le départ, mais d’y voir plutôt une expérience constructive, en raison des leçons salutaires qui en ont été tirées, et qui ont éclairé d’un jour nouveau la nature des innombrables causes hostiles, jusqu’ici, à l’édification d’une véritable unité africaine.

 

 

Il a aussi passé en revue l’ambitieuse politique de réorganisation administrative du territoire engagée par Modibo Kéita. Selon lui, cette politique n’a pas fondamentalement changé de l’organisation administrative française qui était en place avant l’indépendance. Il a aussi indiqué que la République du Mali comptait 13 Communes urbaines au lendemain de l’indépendance, 5 communes de plein exercice et 8 communes de moyen exercice. Dans l’architecture institutionnelle, le conférencier a rapporté qu’au sommet de la pyramide, il y avait le Ministère de l’Intérieur, dénommé actuellement Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Venaient ensuite les régions, administrées par les Gouverneurs, à l’instar des colonies de l’ex AOF (Afrique Occidentale Française) et AEF (Afrique Equatoriale Française).

 

Dans ce schéma, selon lui, les régions étaient divisées en cercles, placés sous l’égide d’un commandant de cercle. Par la suite, a-t-il noté, les cantons furent supprimés et remplacés par les arrondissements, confiés à des Administrateurs appelés Chefs d’arrondissement.

 

Youssouf Diallo

 

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