La grande salle du Centre international de conférence de Bamako a servi hier de cadre hier pour la tenue de la 20e édition de l’espace d’interpellation démocratique. Cet espace qui a lieu chaque 10 décembre coïncidant avec la journée commémorative de la Déclaration universelle des droits de l’homme, se veut une tribune d’interpellation du gouvernement par les citoyens, et d’information des opinions publiques nationales et internationales sur l’état des droits de l’homme au Mali. Pour cette 20eme session, 206 dossiers étaient au menu.
En présence du Premier ministre, Modibo Keita, le président de la Commission Justice, Vérité et Réconciliation, celui du Haut conseil des Maliens de l’extérieur ainsi que les ministres concernés par les interpellations, le médiateur de la République, Baba Akhib Haidara, dans son allocution d’ouverture, a dévoilé le nombre et la nature des dossiers retenus pour cette année. « Nous avons enregistré 206 demandes d’interpellation dont un peu moins de 40% émanent du district de Bamako et un peu plus de 60% des régions » a dit le médiateur. Et l’ancien ministre de l’Education d’indiquer que « ces chiffres montrent que les Maliens vivant dans les régions ont de plus de plus recours à l’EID ». Il a toutefois déploré la très faible participation des Maliens résidents à l’extérieur du Mali et ce malgré les efforts que sa structure déploie auprès d’eux.
Le médiateur a présenté les 7 personnalités composant le jury d’honneur présidé par l’honorable Bajan Ag Hamata, député à l’Assemblée nationale. Il ne s’est pas privé de remercier les grands témoins de cette session, en l’occurrence, Mme Laurence Ndadaye, présidente de la Fondation Melchior Ndadaye des droits de l’homme dont le siège est à Bruxelles.
Des organisations et associations de défense et de promotion des droits de l’homme ont fait des communications. Tout en saluant l’initiative de l’EID, Me Moctar de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) a déploré des impaires et formulé des recommandations. « La survie de l’EID est plus que jamais menacée, il devient budgétivore et un espace de promesses jamais tenues », a-t-il fait remarqué.
Les interpellations ont concerné 9 ministères et porté très largement sur le retard des procédures judiciaires et surtout les affaires foncières.
La journée a été sanctionnée par la lecture du rapport de la commission de jury d’honneur et surtout le discours de clôture du Premier ministre. « Je souhaite que cet espace ne soit pas un tribunal mais plutôt une tribune » a souhaité le chef de gouvernement tout en rassurant avoir noté avec une attention soutenue toutes recommandations et les contributions faites de part et d’autre. « Je peux vous dire M. le médiateur, que vous avez réussi votre mission », a-t-il conclu.
Oumar B. Sidibé