2012 : Une élection présidentielle sous haute tension

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Il semble désormais acquis que l’élection présidentielle de 2012 qui s’annonce explosive restera dans les annales de la IIIème République.

Tout d’abord la révision constitutionnelle à laquelle s’ajoute le référendum qui est couplé au premier tour des législatives relèvent du jamais vu dans le monde politique malien. Chacun des candidats à la présidentielle versent des « larmes de crocodile » sur le sort de la révision du fichier électoral qui conduira aux élections générales de 2012. Pourtant, bien que polluant leurs campagnes respectives pour la révision des listes électorales, cette tension politique leur a laissé le champ libre. Ce fut notamment le cas des leaders politiques propulsés candidats de fait. Pour ce qui concerne les grosses pointures, après la période de compassion, les petites phrases ont très vite fusé et le vote de la loi référendaire a passé comme une lettre à la poste. Les attaques se sont rapidement calmées lorsqu’il n’était plus utile de tirer sur l’ambulance  de la reforme puisqu’ il apparut très vite que le vin a été tiré et qu’il fallait le boire.

Ensuite vient le positionnement des candidats avec une ambiance à couper au couteau et un violent combat entre les protagonistes. Le ton est donné et la pression monte d’un cran. Enfin les démarches nocturnes des prétendants se poursuivent. Sans discontinuer. L’exercice est extrêmement complexe et périlleux puisque chacun des candidats croit dur comme fer qu’il occupera le fauteuil présidentiel en 2012. L’équation à résoudre est parfaitement mise en relief par des analystes de la scène politique qui indiquent : « il serait logique que les différences continuent mais dans la limite de l’indispensable rassemblement ». Il s’agit donc d’un exercice de haute voltige puisque chacun des candidats doit s’affirmer sans déraper.

Malheureusement les tensions sont très vite apparues à l’image du clanisme qui prévaut au sein des différents bords politiques. Quant à Bittar le premier vice président du PDES ne nous y trompons pas, si il est apparu lors du lancement de l’UMAM peu agressif, voire en retrait, c’est uniquement parce qu’il avait déjà beaucoup utilisé de cartouches en tirant à boulet rouges sur les responsables du PDES et surtout sur Séméga. Il lui fallait donc se racheter une bonne conduite et redorer son blason. Du coup, il devient « l’homme à abattre » au PDES surtout qu’il envisage de jeter sa nasse dans la course pour Koulouba en 2012. Cette ambition est parfois embarrassante pour le premier vice président du PDES qui est dans le viseur du Pôle économique dans le cadre de sa gestion qui a laissé un trou de 3,5 milliards CFA dans la caisse de la CCIM. Dans bien d’autres camps pour la présidentielle, on pense que tout est joué. D’ailleurs certains responsables affirment : « les sondages et les pronostics ne veulent rien dire ». En réalité, les favoris à la présidentielle se voient presque déjà comme le successeur d’ATT…

L’Adema n’est pas mieux lotie car en dépit du clanisme né suite au choix de Dioncounda comme le candidat du parti, certains cadres contribuent à émietter l’électorat du très peu populaire candidat Dioncouda. Le pire  reste à venir étant donné que le 13 mai 2012 sera à l’envers avec un deuxième tour entre un candidat et un « canbida » (entendez un puisant). Le climat est donc électrique au sein des partis politiques à la présidentielle  et on peut considérer que tous les candidats, bien qu’ils s’en défendent, sont déjà en campagne à l’image de leur  commentaire. Certains même arrivent à dire : « ce n’est pas qui veut gagner des millions ?, c’est qui veut dépenser plus ? ».

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, nulle doute que la présidentielle de 2012 est explosive. Prochain épisode le dimanche  29 avril 2012 pour le premier tour de la présidentielle…

 

Jean pierre James

 

 


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