La fin de l’année augure des moments très importants pour le président de la République, Amadou Toumani Touré. Dans son programme de développement économique et social, le chef de l’Etat avait indiqué que ses objectifs visaient d’abord le renouveau de l’action publique dont la consolidation de la démocratie demeure un volet important. A l’occasion, il avait fait état du Comité d’appui aux réformes institutionnelles (Cari), avec pour mission d’élaborer l’avant-projet de loi portant révision de la constitution. De ce fait, le président de la République avait annoncé le référendum pour fin 2010.
Le Cari a élaboré le projet de réformes politiques, mais jusqu’à présent, le texte n’est pas arrivé à l’Assemblée nationale. Plusieurs réactions se sont exprimées contre certains points du projet. Les échéances de fin 2010 approchent et les difficultés, pour le chef de l’Etat, de maintenir le calendrier des réformes s’accumulent. Une autre échéance qui se présente sous forme de défi pour le président ATT est celle relative au vote du Code des personnes et de la famille.
De source parlementaire, en plus de la commission qui existait, une nouvelle, composée de membres du Haut conseil islamique, de juristes et de députés a été mise en place, mercredi dernier, à l’Assemblée nationale, pour étudier certains points, notamment l’introduction du mariage religieux. Si des députés que nous avons rencontrés nous ont confié que le travail avance sûrement, les religieux se sont montrés plus discrets et nous ont recommandé d’attendre la fin des travaux pour avoir des explications précises, concernant la seconde lecture. Toutes choses qui indiquent que le travail se fait méticuleusement, car le dossier, ont confirmé les différents acteurs, est très sensible.
Nul besoin de rappeler que les populations s’étaient soulevées contre la mouture actuelle du code, obligeant le président de la République à renvoyer le texte à l’Assemblée nationale. Le projet, nous a t-on dit, sera examiné à la prochaine rentrée parlementaire, en octobre. L’affaire relative au Fonds mondial qui défraye la chronique et la publication du rapport du Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, interpellent le président de la République, Premier magistrat du pays, sur les questions de corruption et de mauvaise gestion.
Le Vérificateur général souhaiterait effectivement que le président de la République, initiateur de sa structure, puisse réitérer sa volonté de renforcer et de protéger le bureau. ‘’Mes collaborateurs et moi-même, s’était-il adressé au chef de l’Etat, constatons avec satisfaction que nos recommandations sont largement mises en œuvre. Ainsi, le suivi effectué en 2008 fait ressortir à 75% le taux de mise en œuvre des recommandations formulées suite à nos travaux de 2005 et 2006.
Ce taux est de 61% pour des recommandations formulées en 2007, qui ont fait l’objet d’un suivi en 2009. A ce sujet, je tiens à signaler que de nombreuses recommandations, en raison de leurs spécificités, nécessitent une longue période pour leur mise en œuvre. Nous nous félicitons également de votre contribution, de celles du gouvernement et de la justice dans les actions de recouvrement des manques à gagner et de suivi des recommandations.
Cependant, la faible diffusion des résultats de vos efforts maintient les citoyens dans la méconnaissance du chemin parcouru et laisse planer des doutes et des hésitations. Cette situation mérite, à notre avis, de retenir votre attention. ‘’ Il convient de signaler que le Cari a proposé des réformes concernant le bureau du Vérificateur général. Concernant l’école, le président ATT est certainement soulagé par l’accord entre le gouvernement et certains syndicats enseignants, mais la sauvegarde de l’année académique n’est pas encore définitive. En juillet dernier, dans son discours de présentation du rapport annuel au président de la République, le Médiateur de la République avait souligné : ‘’ nous avons pu constater que nous ne sommes pas toujours informés de la suite réservée aux différentes recommandations ou propositions de réformes exprimées depuis 2003 et qui sont d’ailleurs rappelées dans le présent rapport.
Aussi, serait-il souhaitable, Excellence Monsieur le président, de mettre en place une structure chargée du suivi des recommandations et propositions de réformes auprès du gouvernement et de l’Assemblée nationale. ‘’ Au nord de notre pays, c’est peut être l’accalmie, mais nul ne saurait prévoir une action surprise d’Aqmi ou de trafiquants de tout acabit. Ce qui oblige les autorités à rester sur le qui-vive. Donc, la fin de l’année 2010 se présente pour le président de la République, ATT, comme l’échéance des multiples épreuves.
Baba Dembélé