En définitive, il dira qu’il respecte le choix d’être candidat des FARE à l’élection présidentielle de juillet 2013. FARE AN KA WULI. (Débout tous !).
Mamadou Macalou
Election présidentielle de 2013 au Mali: Le Capitaine, Le Colonel, Le Professeur et le Vote
Dans quelques jours, notre pays s’apprête à organiser le premier tour de l’élection présidentielle de juillet 2013. Aux yeux de certains observateurs, il sera l’un des scrutins les plus serrés en termes de timing et de transparence. Dans les Etats-majors des partis politiques, c’est des veillées d’armes avec toutes sortes de tractations et d’alliances de contre nature pour la victoire finale. Les autorités en charge de son organisation sont entrain de mette les bouchées doubles pour sa réussite. La semaine dernière, le ministère en charge de l’organisation de ce vote, a officiellement lancé la distribution des cartes NINA (Numéro d’Identification Nationale) qui permettra aux citoyens qui en possèdent d’accomplir leur devoir de citoyen. Du coup, c’est la ruée vers le précieux document dont l’obtention est la condition sine qua non de voter cette année. De ce fait, nos investigations nous ont prouvé qu’aucun malien ne voudrait rester en marge de ce scrutin. Un seul sujet est sur toutes les lèvres : l’acquisition de la carte NINA et le vote le jour du scrutin. Ayons le courage de le dire, les maliens ont enfin compris et ils ne se laisseront plus traîner dans l’abîme. Du 22 mars 2012 jusqu’à nos jours, beaucoup d’eau ont coulé sous les ponts Fadh, l’ancien, et le troisième. Le fleuve Djoliba, dans sa tranquillité légendaire, a été fortement troublé, période cauchemardesque à laquelle le coassement des grenouilles a fait place au crépitement des armes. Les Institutions de la République ont été remises en cause pour ensuite remises en scelle. Petit-à-petit, le Mali, notre Maliba, sort de l’auberge. De la conférence des donateurs à Bruxelles en passant par la signature des Accords de Ouaga, l’espoir renaît et la stabilité est entrain d’être gagnée. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Des écueils sont là. Si nous ne faisons pas attention, ils risqueraient de gâcher la fête. La dichotomie des discours et la volte-face des chefs laissent un peu les citoyens perplexes.
Le trio de choc à savoir le Capitaine Amadou Haya Sanogo, le Colonel Moussa Sinko Coulibaly et le Professeur Dioncounda Traoré doit siffler dans la même flûte pour rassurer les maliens en ce qui concerne le respect de la date prévue pour le scrutin du 28 juillet 2013.
Primo, en ce qui concerne le Capitaine Amadou Haya Sanogo, l’auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012, il disait il y a un certain temps de cela qu’il n’y aura pas d’élections tant que toute l’étendue du territoire ne sera pas libérée. Cela a fait couler beaucoup d’encre et de salives. Le supposé exil doré offert par le Bénin au Capitaine Sanogo dont il aurait refusé, a laissé certains maliens dubitatifs en ce qui concerne la position réelle de l’homme fort de Kati. Que le Capitaine Sanogo ne se leurre pas, les crocodiles du marigot politique malien, dans leur hibernation, ne dorment. Même s’ils dorment, ils ont les yeux ouverts pour capter ses moindres faits et gestes. Il a intérêt à les laisser ramer contre vents et marrées. Le Capitaine Sanogo doit implorer Dieu nuit et jour pour un heureux dénouement de ces élections. Il y va de son Salut et cela ne contribuera qu’à le renforcer ainsi que l’armée toute entière. Nous le savons humble pour gagner ce pari. Car depuis les évènements du 22 mars 2012 jusqu’à nos jours, il a accepté toutes les concessions qu’on lui a demandé. Pour preuve, la semaine dernière, au palais de Koulouba, lors de la cérémonie de réconciliation entre les bérets rouges et les bérets verts, il a demandé pardon au peuple malien. Ce comportement fait partir de la vertu des grands hommes.
Secundo, passons à la loupe les propos du jeune Colonel Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire. Osons le dire, le Colonel persiste et signe que l’élection présidentielle du 28 juillet 2013 aura bel et bien lieu. Il croit en son organisation comme l’eau de roche. Lors d’une conférence internationale tenue à Bamako, il a affirmé que les maliens sont condamnés à réussir ces élections. Le militaire qu’il est doublé de son talent d’intellectuel doit avoir du bon sens. Nos investigations nous révèlent qu’il bénéficie d’une crédibilité sans faille auprès des partenaires techniques et financiers du Mali. Ceci constitue un gage pour l’organisation des échéances électorales futures. La semaine dernière, à l’hémicycle, suite aux questions d’un député par rapports aux chiffres exacts des cartes NINA ; sa réponse a été claire et limpide. De ce fait, nous avons fait la remarque que le Colonel Coulibaly, à chacune de ses interventions, ne tourne pas autour du pot. Il va toujours droit au but qu’il plaise ou pas. Le Saint-cyrien a-t –il apprit cette façon d’agir de ses maîtres ?
Tertio, le Professeur Dioncounda Traoré, président de la République par intérim, dans ses calculs logarithmiques, est l’archétype de l’élève de Pythagore qui embrassait plusieurs sciences à la fois. Le mathématicien qu’il est, n’a pas oublié ses a + b = c face à des épreuves. Il calcule, fait et défait ; monte et démonte. Du coup, il constitue une sorte de labyrinthe difficile cerner et à maîtriser. Au moment où les citoyens ont l’œil sur les élections dont il est le premier chef d’orchestre, il fait un grand virage à la surprise générale de tout le monde. En tandem avec son premier ministre, ils ont secrètement mûri le projet de réaménagement du gouvernement pour faire un débarquement et des permutations. A un mois du premier tour de l’élection présidentielle, quelle mouche a donc piqué le vieux mathématicien pour s’adonner à de telles pratiques ? Les formules ont-elles commencé à mélanger dans sa tête ? On n’en sait rien. Mais, le hic, c’est que cette volte-face du chef n’était pas la bienvenue. Ce qui fait dire certains citoyens que Dioncounda n’a pas l’œil sur ces élections et son souci se trouve ailleurs. D’autres pensent qu’il est entrain de mûrir aussi le projet de saboter l’organisation de ce scrutin pour rester au pouvoir jusqu’en 2014 ; le temps pour lui et ses hommes de jouir les ors du pouvoir. Qu’il fasse très attention car le peuple le lorgne à tout moment.
En attendant le jour du vote, que tout le monde ait cherché sa carte NINA.
A bon entendeur Salut !
Mamadou Macalou