Les quelques 68.000 électeurs inscrits dans la circonscription électorale du cercle d’Ansongo, région de Gao, repartis entre 246 bureaux de vote pour les Sept (7) communes rurales, seront dans les urnes ce dimanche 10 Janvier 2016 pour le 1er tour de l’élection partielle d’un député à l’Assemblée Nationale en remplacement de feu Halidou Bonzèye, décédé le 31 Août 2015. La campagne électorale, débutée le 19 décembre dernier à zéro heure, prend fin ce vendredi 08 janvier 2016 à minuit. Pour l’unique fauteuil à pourvoir, cinq (5) candidatures, tous issus de partis politiques ont été autorisées. Il s’agit de : Ibrahim Abdoulaye Touré du parti Alliance pour la République (APR), de Souleymane Ag Almahmoud du Rassemblement Pour le Mali (RPM), de Salerhoum Talfo Touré de l’Alliance pour la Démocratie au Mali- Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA-PASJ), de Abdoul Backi Ibrahim Diallo de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), de Djibrilla Hassimi Maïga de l’Alliance pour la Solidarité au Mali- Convergence des Forces Patriotiques (ASMA-CFP). La campagne s’est bien déroulée jusque-là sur le plan sécuritaire. Les seules difficultés sont liées donc au manque de ressources financières car les candidats ont fait leur campagne avec les moyens dont ils disposent.
Si la campagne électorale a été quelque peu terne financièrement pour les quatre candidats, tel n’était pas le cas pour le candidat du RPM (parti au pouvoir). En effet, une délégation du Bureau Politique National (BPN) du parti du Tisserand, partie de Bamako, a sillonné tout le cercle jusqu’à la frontière nigérienne. Cette caravane s’est fixée comme objectif : Wattagouna, la deuxième commune la plus peuplée après Ansongo. Les partis qui n’ont pas eu les mêmes moyens que le RPM, parti au pouvoir, se sont limités à des rassemblements dans les sept chefs lieux de communes rurales que sont : Wattagouna, Bara, Boura, Tichite, Tinè Hama,Tallatèye et bien sûr Ansongo, chef lieu de cercle, la plus grande ville de la zone. Des villages situés le long de la route goudronnée à l’image de Seyna ont également reçu des délégations de partis politiques.
Conformément à la loi électorale, les candidats en lice ont jusqu’à ce vendredi 08 Janvier à zéro heure pour battre campagne. Elle a démarré le 20 décembre 2015 dernier à 00 heure. Deux jours après le lancement officiel de la campagne, les discours véhiculés çà et là laissent penser que certains candidats ou leurs porte-paroles ignorent totalement la mission d’un député.
Deux enseignants, un médecin, un éleveur et un illustre inconnu
Le profil des cinq candidats au fauteuil de député dans la circonscription électorale d’Ansongo, scrutin du 10 Janvier prochain est le suivant : Ibrahim Abdoulaye Touré du parti Alliance pour la République (APR), est un enseignant, tandis que Souleymane Ag Almahmoud du Rassemblement Pour le Mali (RPM) est éleveur. Salerhoum Talfo Touré, le porte-étendard de l’Adema est aussi un enseignant à la retraite. Le seul médecin parmi les cinq candidats, Abdoul Backi Ibrahim Diallo est de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) alors que Djibrilla Hassimi Maïga de l’Alliance pour la Solidarité au Mali- Convergence des Forces Patriotiques (ASMA-CFP), est un illustre inconnu. Qui donc des deux enseignants, du médecin, de l’éleveur ou de l’illustre inconnu sera le prochain député d’Ansongo ?
Trois députés décédés en moins de trois ans
Il faut rappeler que depuis le depuis de cette 5ème législature en 2013, feu Halidou Bonzèye est le troisième député décédé au cours de son mandat. Le premier qui fut arraché à l’affection du peuple est le député de Yorosso Dramane Joseph Goita. L’Adema va réussir à garder son poste laissé vacant. Il sera suivi par Oumou Simbo Keita du RPM en commune V du District de Bamako. A la suite d’une élection partielle, afin de pourvoir à son poste laissé vacant, l’ancienne ministre de l’Education Nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana du RPM est élue député. Le parti ASMA-CFP va-t-il réussir aussi à conserver le fauteuil laissé vacant par Halidou Bonzeye arraché à l’affection du peuple malien ? rien n’est moins sûr.
A l’absence du système de suppléance, la loi prévoie toujours une élection partielle pour remplacer un député en cas de vacance de siège.
Depuis le commencement cette 5ème législature en 2013, c’est la 3ème fois que se tienne une élection législative partielle afin de pourvoir le siège de député laissé vacant par la mort d’un autre député. Ainsi donc, après Yorosso dans la région de Sikasso et la commune V du District de Bamako, les électeurs d’Ansongo, dans la région de Gao sont convoqués dans les urnes le Dimanche 10 Janvier 2016 pour le 1er tour de l’élection partielle d’un député à l’Assemblée Nationale.
Organiser une élection, même partielle dans un pays aussi vaste comme le Mali n’est pas chose aisée. Cela demande de grands moyens financiers. Ce que le Mali n’a pas malheureusement. C’est pourquoi, notre pays fait constamment recours aux partenaires techniques et financiers.
Un autre défi de taille dans le grand nord du Mali, surtout en cette période d’instabilité, est lié à la l’insécurité. Les forces onusiennes de la MINUSMA auraient promis d’épauler les forces de sécurité et de défense du Mali pour la sécurisation des électeurs et du matériel électoral. Heureusement que jusque là, il n’y a pas eu de problème sécuritaire, selon Salerhoum Talfo Touré, candidat de l’Alliance pour la Démocratie au Mali- Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA-PASJ), enseignant de profession et maire de la commune rurale de Bara.
Le ministre Abdoulaye Idrissa Maïga veut introduire la suppléance
Il ya lieu de souligner que pour le scrutin du 10 Janvier prochain, comptant pour l’élection d’un député dans la circonscription électorale d’Ansongo dans la région de Gao, le Ministère de l’Administration Territoriale, chargé de l’organisation matérielle desdites élections, a élaboré un budget qui tourne autour de 140 millions FCFA.
Il y’a lieu de rappeler également que pour l’élection partielle d’un autre député dans la circonscription électorale de Yorosso, courant Mai 2015, cela a coûté environ 360 millions contre 300 millions FCFA pour une autre élection partielle d’un autre député en commune V du District de Bamako. Face à ce qui semble être comme du gâchis, le ministre de l’Administration Territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga compte introduire au niveau de l’Assemblée Nationale un projet de loi introduisant la suppléance pour la première fois au Mali. La campagne pour le premier tour de l’élection partielle d’un député dans la circonscription électorale d’Ansongo, débutée le 19 Décembre dernier à minuit, prend fin ce vendredi 08 janvier 2016 à zéro heure. En cas de second tour, il aura lieu le 31 Janvier 2016.
Fakourou TOUNKARA